Netflix Games, les yeux dans le jeu
Après Google, Tesla et Amazon, Netflix Games est parti, depuis un an, à la conquête des gamers. Une politique éditoriale orientée vers les jeux d’auteur confirmant l’ubiquité du jeu vidéo.
Nerveux à l’idée de voir ses 223 millions d’abonnés délaisser sa plateforme au profit du jeu vidéo, Netflix poursuit son offensive gaming entamée voici une année. Le service de streaming a ainsi ouvert le mois dernier son cinquième studio de développement, en Californie. Confiée à Chacko Sonny (l’ex-producteur d’Overwatch chez Blizzard Entertainment), cette structure complète une volonté éditoriale indé très marquante. Netflix Games éditait en effet récemment et en exclusivité Desta: The Memories Between, un jeu de stratégie au tour par tour, entre identité de genre, sexualité et amitiés queer.
La plateforme n’exige pas d’abonnement distinct pour ses jeux et accorde la gratuité à ses abonnés.
Récompensés par un Bafta (l’ équivalent britannique des Oscars) pour Monument Valley, les développeurs du studio Ustwo sont loin d’être les seuls auteurs de marque apportant une légitimité culturelle indé à Netflix Games. La thématique du décès marque notamment son catalogue (d’une trentaine de jeux) avec Spiritfarer. Sans oublier les circonvolutions temporelles de Twelve Minutes publiées chez Annapurna Interactive. L’appétit gaming de Netflix l’a en outre poussé à acheter Night School Studio (les créateurs du génial Oxenfree). Mais ce dernier ne se limite pas aux jeux d’auteur.
Des adaptations de séries populaires (Stranger Things: 1984, La Casa de papel, The Queen’s Gambit…) côtoient ainsi du snack gaming dans sa section jeu vidéo. Mais aussi du core gaming comme en témoigne Into the Breach. Fort d’un récent partenariat avec Ubisoft, pour trois jeux mobiles, dont un Assassin’s Creed exclusif, Netflix Games est fréquemment comparé au Game Pass de Microsoft, service de jeux à volonté par abonnement. Mais rien n’est plus faux. Car Netflix n’exige pas d’abonnement distinct pour ses jeux et accorde la gratuité à ses abonnés.
Netflix, pas seul dans le game
En pratique, cette offre dans l’offre demande de télécharger le titre sur smartphone (Android et iOS) puis d’entrer son nom d’utilisateur et son mot de passe pour le lancer. Si 1,7 million de jeux ont ainsi été téléchargés, l’approche devra être affinée. Car en demandant de quitter son appli pour le faire, Netflix multiplie les risques de distraction.
L’entreprise californienne est toutefois loin d’être la seule à jouer aux apprentis sorciers avec le jeu vidéo. Depuis plusieurs mois, d’autres acteurs non gaming s’y intéressent bon an, mal an. Tesla Arcade permet de brancher des manettes dans l’habitacle automobile pour jouer à Cuphead, Stardew Valley ou Sonic the Hedgehog. Au-delà d’ Amazon Luna pour les abonnés Prime, toutes ces initiatives ne sont pas forcément gagnantes. Google Stadia débranchera en effet son service de cloud gaming le 18 janvier prochain, faute de succès.
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