P. Diddy, ou la chute d’un titan du rap
Rappeur-producteur à succès, homme d’affaires connu pour ses fêtes extravagantes, P. Diddy est désormais derrière les barreaux, croulant sous les accusations de viols, racket et trafic d’êtres humains. Retour sur le parcours d’un ambitieux vorace, dont le rêve américain a laissé place aux dérives les plus sordides.
Diffusées en mai dernier, les images sont difficilement soutenables. C’est CNN qui a mis la main dessus. Toute la scène a été enregistrée par les caméras de surveillance de l’hôtel InterContinental, à Los Angeles. On y voit une femme quitter sa chambre, capuche sur la tête, sac à la main. Elle marche pieds nus: dans la précipitation, elle n’a pas eu le temps d’enfiler ses chaussures. Quelques secondes plus tard, un homme court derrière elle, vêtu uniquement d’une serviette de bain autour de la taille. Il la rattrape, la prend par le cou, la jette par terre. Alors qu’elle est au sol, il lui donne au moins deux coups de pied, avant de la tirer sur quelques mètres. De la rage à l’état pur.
La séquence date du 5 mars 2016. La victime est la chanteuse/danseuse/actrice Cassie Ventura. L’agresseur s’appelle Sean Combs, mieux connu sous les alias de Puff Daddy, Diddy, P. Diddy. Quelques mois avant que CNN ne diffuse ces images, celle qui fut en couple pendant une dizaine d’années avec le célèbre rappeur-producteur a fini par déposer plainte. Juste à temps pour bénéficier de l’Adult Survivors Act. Promulgué dans l’Etat de New York, le texte ouvrait une fenêtre d’un an aux victimes de violences sexuelles pour leur permettre de revenir sur des faits normalement prescrits. En tout, près de 1.500 nouvelles plaintes seront ainsi déposées entre le 24 novembre 2022 et le 24 novembre 2023. Toutes n’ont évidemment pas eu la même résonance. Hormis celle de l’autrice et journaliste Elizabeth Jean Carroll contre Donald Trump (condamné à cinq millions de dollars de dommages et intérêts), l’action intentée par Casandra Elizabeth Ventura contre Sean Combs est sans nul doute celle qui a causé le plus grand bruit. Pour cause, l’artiste et businessman est l’une des figures culturelles américaines les plus flamboyantes de ces 30 dernières années. Et l’une des plus controversées.
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Un empire financier
Sean Combs a à peine 24 ans quand il fonde son label Bad Boy. L’homme a du flair. Que ce soit pour repérer les futures stars, comme Mary J. Blige ou The Notorious B.I.G. Ou pour combler ses piètres qualités de rappeur par des ficelles de production aussi grosses que très efficaces. Dans les années 1990, la recette fait un tabac, transformant en profondeur le visage du hip-hop. Fini les poses contestataires des pionniers, désormais le rap veut d’abord faire sonner le tiroir-caisse, en vendant un nouveau cool très street.
Sean Combs incarnera cela à la perfection, enfilant le costume de l’homme d’affaires insatiable. Un personnage mi-fascinant mi-effrayant, qui parviendra à fonder un véritable empire financier. Et fournira encore plus d’efforts pour le faire savoir, notamment lors de fêtes exubérantes. En 2019, il explique par exemple à la radio qu’il ne «veut pas forcément faire le plus d’argent». «Je veux être connu pour être celui qui en dépense le plus»… Il est ce mogul respecté de tous, au caractère arrogant et aux dépenses hyper bling-bling. Au sommet de sa gloire, il apparaît notamment dans un clip du rappeur Nas, Hate Me Now. Singlet et chaînes en or, P. Diddy parade avec la morgue qu’on lui connaît. Jusqu’à ce plan, dans un club, où il prend une lampée de champagne avant de la recracher à la caméra.
Cette insolence triomphante n’a pas seulement nourri le personnage. Elle l’a aussi longtemps protégé. Jusqu’à la plainte de Cassie Ventura, en novembre 2023. Les accusations sont lourdes. Il est question de viol, d’abus, de proxénétisme et de violences domestiques. Juste avant que le dossier ne soit traité, les parties arrivent à un accord. Un arrangement «à l’amiable» dont les termes ne sont pas divulgués. P. Diddy se pense tiré d’affaire. Du moins jusqu’à ce que CNN ne révèle les images de l’InterContinental. Au moment des faits, le rappeur aurait proposé 50.000 dollars à l’établissement pour récupérer les bandes de vidéosurveillance. Cette fois, l’argent ne suffira pas. Pas plus que son exercice de contrition diffusé sur son compte Instagram après la diffusion des images. Au contraire, il aura eu pour effet d’ouvrir pour de bon le robinet. Depuis le printemps, P. Diddy croule sous les accusations. Toujours plus nombreuses. Toujours plus sordides aussi…
L’homme a la réputation d’être un homme d’affaires prêt à beaucoup pour réussir.
Sampler et sans reproche
Jusque-là, aux yeux du grand public, Puff Daddy restait sans doute d’abord et avant tout l’auteur de I’ll Be Missing You. Le tube date de 1997. Il devient alors le premier titre rap à atteindre directement la première place du hit-parade américain. Le morceau est à l’image de son auteur: aussi efficace que roublard. I’ll Be Missing You se sert en effet allègrement dans un autre tube: le Every Breath You Take, de The Police. «Puff Daddy ne s’embête pas, explique Brice Miclet, auteur de Sample! Aux origines du son hip-hop (Le Mot et le Reste, 2018). Il sample l’arpège de guitare joué par Andy Summers, reconnaissable dès les premières secondes, et fait écrire ses couplets par le rappeur Sauce Money sans le créditer (exemple typique de ghostwriting).»
Tiré de son tout premier album, intitulé No Way Out, le morceau est un hommage à The Notorious B.I.G., rappeur star et ami de P. Diddy assassiné quelques mois plus tôt. Au départ, le titre n’était d’ailleurs pas prévu. P. Diddy s’est dépêché de l’enregistrer pour pouvoir l’intégrer dans l’album. Comme souvent dans ces cas-là, la ligne est fine entre l’hommage sincère et la démarche opportuniste. Surtout dans le cas de Sean Combs?
C’est que, très tôt, l’homme a la réputation d’être un homme d’affaires prêt à beaucoup pour réussir. Etudiant, il avait déjà multiplié les petits business. A Howard, université traditionnellement noire de Washington DC, il mettra notamment en place des services de navette pour l’aéroport, vendra des tee-shirts, organisera des soirées, etc. Lors d’une grève des étudiants, écrit Ronin Ro dans son livre Bad Boy: The Influence of Sean « Puffy » Combs on the Music Industry (Atria Books, 2001), Sean Combs rassemblera les coupures de presse relatant l’événement et en fera des posters qu’il vendra à ses camarades. Son ambition dévorante provoque cependant parfois des dégâts. Voire des drames. Quelques années plus tard, en 1991, il organise une soirée à Harlem, dans la foulée d’un match de basket de charité pour la lutte contre le sida. Le public vient en masse. Certains forcent même l’entrée, créant un mouvement de foule. Dans la panique, neuf personnes mourront écrasées…
Jours de colère
Sean Combs a l’entrepreneuriat chevillé au corps. Il est tenace, volontaire. Il cite souvent l’exemple de ses mentors Berry Gordy –le patron de la Motown, la plus grande usine à tubes des années 1960– et son «équivalent» rap, Russell Simmons –cofondateur du label-phare Def Jam, qui a abrité notamment des artistes comme LL Cool J, Public Enemy, les Beastie Boys, etc. Mais Combs peut aussi s’appuyer sur son héritage familial.
Né le 4 novembre 1969, il grandit à Harlem. Il n’a pas encore fêté son troisième anniversaire quand son père, Melvin Earl Combs, meurt. On lui explique qu’il est décédé dans un accident de la route. A 18 ans, il apprendra que son paternel, dealer notoire, associé au gangster Frank Lucas, fut en réalité assassiné de plusieurs balles… Ancienne mannequin, sa mère Janice élève alors seule son fils et sa fille Keisha, cumulant parfois jusqu’à quatre jobs pour boucler les fins de mois. Pour éviter de sombrer, elle forge son caractère. Tout comme celui de ses enfants. En 2006, sur le plateau d’Oprah Winfrey, Puff Daddy se rappelait cette anecdote quand, à 9 ans, il s’était fait voler son argent par un autre gamin. «Ma mère m’a ordonné de retourner récupérer mes sous.» «Et si qui que ce soit essaie de te frapper, assure-toi qu’ils ne le refassent plus jamais», ajoutera-t-elle encore. «Elle connaissait la réalité, retiendra Sean Combs. Si les gens sentent que vous êtes faibles, ils profiteront de vous.»
Combs ne sera donc jamais une «victime». En grandissant, il a une seule obsession: réussir. Que ce soit dans le sport –sa première passion, avant qu’une blessure ne lui bloque tout espoir de carrière dans le football. Ou dans la musique. Avec pour atout, une force de travail évidente, un bagout certain et un volontarisme crasse. Quitte d’ailleurs à ce que ses coups de poker se transforment en coups de sang si les choses lui résistent. Quand il fait imprimer ses premières cartes de visite, il se présente déjà sous le nom de Sean «Puff» Combs. Le surnom qu’il traîne depuis tout petit, quand il avait du mal à réfréner ses crises de colère –huff and puff…
Danyel Smith s’en souvient bien. Dans un récit publié par The New York Times, la journaliste revenait sur l’une de ses premières rencontres avec Sean Combs, en 1997. Alors rédactrice en chef du magazine Vibe, elle obtient une interview et organise un shooting avec l’artiste pour la couverture. Quand celui-ci exige après coup de valider la photo, Smith refuse. Quelques jours plus tard, Combs débarque dans les bureaux de Vibe. Prévenue, la rédactrice en chef embarque les maquettes et court se planquer. Combs n’abandonne pas. Le lendemain, il téléphone à Smith et la menace, espérant la voir bientôt «morte, dans le coffre d’une voiture». Le lendemain, ses avocats enverront une excuse officielle. Fin de l’histoire? Pas tout à fait. Quelques jours plus tard, les bureaux de Vibe seront cambriolés. Parmi le matériel dérobé, les serveurs sur lesquels étaient sauvés les épreuves du magazine…
Un an plus tard, c’est au manager de Nas, Steve Stoute, que s’en prend Sean Combs. Mécontent du clip de Hate Me Now, il débarque avec deux acolytes dans les bureaux de Stoute et le tabasse. Poursuivi en justice, Puff Daddy sera condamné à verser 500.000 dollars de dommages et intérêts. Et à suivre une formation d’un jour en gestion de la colère…
Mauvais garçons
Dès le début des années 1990, Sean Combs met un premier pied dans l’industrie musicale. Il intègre alors le label Uptown Records, qui multiplie les rapprochements entre le hip-hop et la soul. La formule arrive à maturation sur le premier album de Mary J. Blige, What’s the 411?. Loin des roucoulades mielleuses, Blige propose une version plus brute et street du R&B. Une image qu’elle doit en bonne partie au directeur artistique qu’on lui a mis dans les pieds: Puff Daddy.
Sur le disque, on trouve notamment le titre Real Love. Pour le remix, le producteur débutant a l’idée de faire appel à un jeune rappeur encore peu connu: Christopher Wallace, alias The Notorious B.I.G. Celui qui se fait appeler également Biggie Smalls a des rimes en or et un flow charismatique. Alors qu’il deale encore régulièrement dans son quartier de Brooklyn, Sean Combs en fera une véritable star.
Wallace sort un premier single. Mais quand arrive l’étape de l’album, le label goûte moyennement le rap assez cru du surdoué. Puff Daddy est alors remercié. Et en profite pour emmener son protégé avec lui et monter sa propre maison de disques.
«Le hip-hop était à la fois en deuil et en réunion marketing.»
L’époque est à un rap hardcore. Sur la Côte ouest, des producteurs comme Dr. Dre réussissent à mélanger groove funky et imagerie liée aux gangs de rue: le gangsta rap est né. Au désespoir des ligues conservatrices, et malgré (à cause?) de l’avertissement explicit lyrics, le genre fait un carton. De l’autre côté du pays, Puff Daddy n’en loupe pas une miette. Quand il fonde son label, il décide de le baptiser… Bad Boy. De l’est à l’ouest, le ton se durcit. De l’ouest à l’est, l’entertainment et la flambe sont poussés au maximum.
Cette émulation va toutefois rapidement se transformer en rivalité. En 1994, Tupac Shakur, rappeur vedette de la Côte ouest, tombe dans un traquenard et se fait tirer dessus par trois hommes. A sa sortie d’hôpital, il accusera Combs et Wallace d’avoir été, sinon à l’origine, au moins au courant du guet-apens. A partir de là, la concurrence entre les rappeurs va se transformer en véritable guerre. Jusqu’à la mort de Tupac Shakur, assassiné de quatre balles, à Las Vegas, en septembre 1996; et celle de The Notorious B.I.G., six mois plus tard, lui aussi abattu à bord de son véhicule, à Los Angeles. En moins d’un an, le rap perd deux de ses héros, le premier âgé d’à peine 25 ans, le second de 24.
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Les années glamour
Comme l’expliquent Danyel Smith, «le hip-hop était à la fois en deuil et en réunion marketing. Combs, le partenaire créatif de Biggie et directeur de label, était la personnification même de cette dichotomie». A la fin de l’année 1997, Bad Boy affiche en effet des résultats financiers mirobolants –«une année à 100 millions de dollars». Grâce aux disques de The Notorious B.I.G., mais aussi au premier album de Puff Daddy –No Way Out se vendra à quelque sept millions de copies, uniquement aux Etats-Unis.
Sean Combs a réussi son coup. A partir de là, il ne sera plus seulement le jeune patron qui a ramené le côté «rue» du rap dans la pop, le rendant «glamour» –épaulé par son équipe de producteurs, baptisée The Hitmen… Il devient un symbole de réussite. Dans des années Clinton où l’économie tourne à plein régime et les tensions interraciales se sont apaisées, il constitue un exemple. Un esprit de conquête qui va d’ailleurs vite déborder de la musique. Sean Combs ouvrira sa chaîne de restaurants, investira dans une marque de vodka, lancera sa propre chaîne télé, Revolt TV.
Très vite, il crée aussi sa marque de vêtements, Sean John. Son idée? Rapprocher le streetwear du monde de la haute couture. Adoubé par la grande prêtresse de la mode, Anna Wintour, il débarque par exemple à la Fashion week de Paris. Le temps de papillonner entre les défilés et de poser pour la photographe Annie Leibovitz, aux côtés de Kate Moss. Publiée dans Vogue, la série de clichés deviendra emblématique de ces années paillettes.
En 2006, il s’associera également avec la marque Estée Lauder. Pour faire parler de sa fragrance, Combs a prévu d’apparaître à l’ouverture des marchés de Wall Street. Le jour J, il arrive cependant trop en retard pour pouvoir sonner la cloche. Pas grave, tous les médias sont là pour couvrir le lancement du parfum. Son nom? Unforgivable, impardonnable…
La fête de trop
Cette aura d’entrepreneur infatigable, Sean Combs la célèbre également dans des fêtes de plus en plus barnumesques : ces fameuses White parties. Le nabab convie des centaines de personnalités VIP dans son domaine des Hamptons. Le dress code est simple – du blanc, rien que du blanc. Et la liste des invités, étincelante: de Leonardo DiCaprio à Salman Rushdie, en passant par Jay-Z et Beyoncé, les princes Harry et William, le révérend/activiste/élu démocrate Jesse Jackson, Demi Moore, Paris Hilton, etc. L’alcool coule à flots, la drogue n’est jamais très loin, le sexe non plus.
Un cocktail que Sean Combs a expérimenté très tôt dans sa carrière. Le chanteur Usher s’en rappelle bien. En 1994, il n’a encore que 15 ans, mais déjà un contrat sous le bras. Le jeune apprenti star est alors envoyé à New York chez P. Diddy. Il y passe une année entière. Et découvre un monde frénétique. Dix ans plus tard, dans une interview à Rolling Stone, il détaillera: «Il y avait toujours des filles dans les environs. Vous ouvriez une porte et vous tombiez sur quelqu’un en train de le faire, ou plusieurs personnes lancées dans une orgie. Vous ne saviez jamais ce qui allait se passer.» En 2016, il confirmait encore au micro du célèbre animateur radio Howard Stern avoir assisté «à des choses très curieuses que je ne comprenais pas nécessairement». A la question de savoir s’il enverrait ses propres enfants se former auprès de Diddy, il ne fera même pas mine d’hésiter: «Oh, hell no!»
Dopée au sexe –officiellement consenti–, alcoolisée, droguée, la fête est débridée. Et parfois dérape. En décembre 1999, Sean Combs sort dans un club de Manhattan, avec sa conquête de l’époque, Jennifer Lopez. Ce soir-là, une altercation a lieu, des coups de feu sont tirés. Trois personnes sont blessées. Le couple est arrêté, ainsi que Jamal «Shyne» Barrow, jeune rappeur que Combs vient de signer sur son label. Le nouveau venu chez Bad Boy est accusé d’être l’auteur des tirs. Mais certains témoins ont également vu Puff Daddy une arme en main. Au bout du procès, Shyne écopera de dix ans de prison. Son patron, lui, sera acquitté. Dans la foulée, il change de pseudo, devenu problématique. Fini le «papa colérique», hello P. Diddy.
Glamour et décadence
A chaque passe un peu délicate, Sean Combs réussit ainsi, sinon à se refaire une virginité, en tout cas à rebondir. Sans jamais vraiment baisser ses standards mégalos. Au début des années 2000, alors que Jay-Z a pris la main sur le rap et que Pharrell Williams donne sa propre version du cool, il s’essaie à la téléréalité. Il produit le programme Making The Band –dans lequel il est censé monter un nouveau groupe star. Le télécrochet est l’occasion pour lui de parfaire son image de mentor, excentrique jusqu’à la caricature. Dans une séquence restée célèbre, il exige par exemple de ses jeunes aspirants rappeurs-chanteurs qu’ils traversent la ville à pied pour lui ramener au plus vite un bout de cheesecake…
Ses fêtes, elles, sont toujours aussi flamboyantes. Parfois littéralement. Comme lors de cette soirée, organisée en 2010, pour le lancement de son album Last Train to Paris. L’événement est alors commenté en direct sur le Net par l’humoriste Kevin Hart. Entouré de jeunes femmes en bikini, le comédien est assis au bord d’un jacuzzi éclairé de bougies quand les cheveux de la mannequin se prélassant derrière lui prennent feu… La séquence, heureusement sans gravité, fera le tour de la Toile, alimentant un peu plus la réputation des bacchanales organisées par Combs.
Comme souvent, personne n’a jamais rien vu, mais tout le monde en a entendu parler.
Derrière le glamour vaguement décadent se cachent toutefois des agissements nettement plus problématiques. Comme souvent, personne n’a jamais rien vu, mais tout le monde en a entendu parler. Depuis ces derniers mois, ils deviennent plus clairs. A la suite de la plainte de Cassie Ventura, ce sont plus de 120 personnes qui ont introduit une action contre celui dont Forbes évaluait encore la fortune à 740 millions de dollars, en 2019. Elles dénoncent les abus et violences. Et décrivent les fameuses soirées de P. Diddy comme le paravent d’une activité criminelle qui comprendrait des faits de racket, séquestration, soumission chimique, trafic d’êtres humains, et viols, y compris sur de (très jeunes) mineurs. Dans une plainte déposée en octobre, l’une d’elle expliquait avoir été violée en 2000, alors qu’elle n’avait que 13 ans, par Sean Combs et une «autre célébrité». Depuis le 8 décembre, on connaît le nom de cette autre star: Jay-Z. Le rappeur a directement publié un communiqué, rejetant toutes les accusations, dénonçant une tentative d’extorsion.
Sean Combs, lui, a bien été arrêté, le 16 septembre. Depuis, il attend son procès, prévu pour début mai 2025, au Metropolitan Detention Center de Brooklyn. Et réfléchit peut-être à ce qu’il déclarait en 2006, dans une interview: «Très tôt, j’ai dû faire mon choix –entre développer une relation de travail apaisée, avoir une vie personnelle ou travailler dans l’industrie musicale. J’ai choisi l’industrie de la musique.» Au point de s’y perdre…
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