Dans Bigger Than Us, le combat contre le dérèglement climatique était très présent. © BELGAIMAGE

Comment les plus jeunes peuvent contrer les cyniques

Gérald Papy
Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

Flore Vasseur, réalisatrice du film Bigger Than Us, appelle à privilégier l’humanité au confort pour secourir les plus faibles et sauver la planète.

Entrepreneuse, romancière, journaliste, Flore Vasseur a réalisé, en 2021, le film documentaire Bigger Than Us qui présentait les actions de jeunes à travers le monde pour améliorer le quotidien de proches et les chances de survie de la Terre. Elle tentait ainsi de répondre à l’interpellation de son fils de 7 ans: «Et toi, tu fais quoi pour que la planète ne meure pas?» Son livre Et maintenant, que faisons-nous? (1) est un objet attachant et hybride entre autobiographie, retour sur le film, réactions qu’il a suscitées et leçons que son propos inspire.

«Ils ont fait quelque chose de leur honte. Cela rend très beau, vous savez.»

Flore Vasseur, c’est au moment du 11-Septembre qu’elle a eu le déclic de changer de vie. «Depuis qu’à Manhattan les tours sont tombées, emportant avec elles tout ce que l’on m’avait dit devoir être ma vie –viser la performance, l’efficacité, au besoin tout défoncer–, mon quotidien ressemble à un plan de contournement des cyniques», lâche-t-elle. Le cynique a un jour le visage d’une journaliste de radio qui se dit persuadée qu’elle a choisi les «héros» de son documentaire sur des critères télégéniques. Elle réfute et balance: «Ils ont fait quelque chose de leur honte. Cela rend très beau, vous savez. Car alors vous êtes comme éclairé de l’intérieur. Vous devriez essayer

Flore Vasseur ne veut plus que la honte la définisse. Aussi, elle va de l’avant, fustige le capitalisme et la séparation d’avec la nature qui nous a été imposée, rend hommage à la militante belge pour la sauvegarde du climat Adélaïde Charlier et à la leader syndicaliste Sophie Binet, et dénonce l’injonction à la réussite à tout prix. Ce sursaut est salvateur, croit l’autrice. «Quand on a dégagé les objets, toute illusion de réussite ou d’un hypothétique sauveur, les liens en nous et autour de nous, c’est ce qu’il reste. […] Une richesse à nous, pour toujours.» Elle en appelle donc à privilégier l’humanité. «Toutes vos actions sont le résultat du choix de l’un ou l’autre (NDLR: le confort ou l’humanité): acheter un énième tee-shirt actant que quelqu’un a payé de sa vie pour que le prix en soit si bas (confort), ou vous contenter de ce que vous avez (Humanité)? Passer devant le SDF qui campe en bas de chez vous en prétextant que vous êtes pressé (confort), ou vous arrêter pour lui demander comment il va (Humanité)? Rester campé sur vos croyances (confort), ou vous ouvrir à une idée différente sans vous sentir agressé (Humanité)?»

(1) Et maintenant, que faisons-nous?, par Flore Vasseur, Grasset, 160 p.

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