Arriver à transmettre des valeurs, un défi de plus en plus grand. © GETTY IMAGES

Qu’est-ce qu’un grand-père peut transmettre à sa petite-fille?

Gérald Papy
Gérald Papy Rédacteur en chef adjoint

L’aventurier Patrice Franceschi avance un florilège de valeurs à partager avec la petite fille qui vient de naître. Liberté, courage, respect des autres, quête de la vérité…

A l’heure de la suprématie de l’individualisme, un grand-père peut-il encore transmettre des valeurs à sa petite-fille pour l’aider à s’épanouir? Marin, aviateur et écrivain, Patrice Franceschi en est convaincu, lui qui publie Lettres à la petite fille qui vient de naître (1). Vingt-quatre missives qui forment un catalogue de convictions à partager pour «se tenir droit sur la pente d’un monde qui vacille». Dans «une société malade», rappeler quelques repères fondamentaux auxquels se raccrocher n’est pas un luxe, semble nous dire l’auteur.

Mais avant de les dérouler, Patrice Franceschi adresse à sa petite-fille qui vient de naître ce conseil vital. Sans doute ressentira-t-elle, plus grande, le sentiment qu’elle a finalement peu de prise sur le monde extérieur, «le lieu de notre impuissance». Pour autant, elle ne devra pas y voir de quoi se décourager. Car, «toujours, […] si tu le veux, tu auras prise sur ton monde intérieur, […] le lieu véritable de la puissance de chacun d’entre nous –et seule compte cette puissance pour résister dans les tempêtes». Ainsi «tu sauras de grandes choses autour de toi». Une force intérieure pour, malgré tout in fine, pouvoir agir sur son environnement…

«Contre le pessimisme du constat, tu opposeras l’optimisme du combat.»

En matière de transmission, Patrice Franceschi place la liberté, «devenue optionnelle de nos jours», au rang de valeur suprême. Il met en exergue le courage –«contre le pessimisme du constat, tu opposeras l’optimisme du combat»– et une forme d’audace, parce que «le refus du risque est un crime contre la vie féconde». Il insiste sur «la quête de la vérité par l’exercice de la raison, fondement de notre civilisation» et met en garde contre le danger des «faux-monnayeurs, ces gens (qui) produisent une contrefaçon de tout ce qui existe: sentiments, idées, projets, nouveautés». Il estime d’ailleurs qu’à la modernité, la nouveauté, l’invention ou l’innovation, il faut préférer le progrès véritable que l’on reconnaît, selon lui, à trois critères: «Son aptitude à accroître la liberté; sa capacité à rendre chaque individu humainement meilleur; sa disposition à favoriser l’expression de la volonté générale vers davantage de bien commun plutôt que vers le renforcement des intérêts particuliers.»

Certains trouveront sans doute le propos de Patrice Franceschi par trop angélique, voire éloigné de certains nouveaux maux de la société, il n’empêche, porter ses valeurs pourrait constituer une bonne base pour permettre à sa petite-fille d’affronter le monde.

(1) Lettres à la petite fille qui vient de naître, par Patrice Franceschi, Grasset, 112 p.

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