Protégés mais visibles Après leur déménagement de Paris au nouveau Centre de conservation, les œuvres sont en «calage». Les objets doivent être stables, facilement accessibles et visibles pour l’étude scientifique. Dans ce tiroir, des éléments de narguilé précieux vieux de plusieurs siècles sont maintenus par des systèmes de plateaux à ruban, de renforts en mousse et de petits matelas, réalisés sur mesure par les équipes du Louvre. © Stéphane Dubromel

Les coulisses secrètes du Louvre

Le Vif

Dans le nord de la France, à Liévin, le nouveau Centre de conservation du Louvre abrite les réserves du musée le plus visité au monde. Visite dans les coulisses.

Le lieu, inconnu du grand public, abrite des merveilles. A Liévin, dans le nord de la France, un grand bâtiment de béton aux allures de bunker aligne ses façades grises face aux terrils. Dans ses entrailles se trouvent les collections du célèbre musée du Louvre. Inauguré en octobre 2019, ce Centre de conservation a d’ailleurs été construit non loin du Louvre-Lens, l’extension nordiste de l’institution parisienne.

Auparavant, les collections non exposées étaient stockées à Paris, dans les sous-sols du palais historique du Louvre. Problème: «Ces trésors étaient menacés par les crues de la Seine, dispersés dans plus de soixante locaux, avec un système de rangement parfois artisanal, sur plusieurs étages, ce qui n’est pas le plus adapté à la manipulation d’œuvres fragiles», souligne Marie-Lys Marguerite, sa directrice déléguée. Le déménagement s’imposait. Le projet du Centre de conservation était né.

En plus d’être un lieu de stockage à la pointe de la modernité, il est aussi un nouveau pôle d’étude et de recherche majeur en Europe. «On peut avoir l’impression d’un espace un peu retiré et vide, or c’est tout le contraire, un lieu de vie et d’échange extraordinaire qui nous connecte à d’autres temps et à d’autres cultures», s’enthousiasme Marie-Lys Marguerite. Une vingtaine de salariés du Louvre y travaillent chaque jour, sans compter les confrères parisiens, les prestataires comme les restaurateurs, et les chercheurs du monde entier. A terme, 250 000 œuvres y seront entreposées.

Dans les allées de la R1 Le rangement, la signalétique et la classification sont inspirés de la logistique industrielle appliquée à des œuvres d’art fragiles et précieuses. Dans la réserve R1, les grosses structures en pierre – sarcophages en bas-relief, chapiteaux sculptés, colonnades – s’alignent sur des étagères en métal de plusieurs mètres. Protégées dans un carcan sur mesure en bois posé sur palette, les pièces sont facilement déplaçables.
Dans les allées de la R1 Le rangement, la signalétique et la classification sont inspirés de la logistique industrielle appliquée à des œuvres d’art fragiles et précieuses. Dans la réserve R1, les grosses structures en pierre – sarcophages en bas-relief, chapiteaux sculptés, colonnades – s’alignent sur des étagères en métal de plusieurs mètres. Protégées dans un carcan sur mesure en bois posé sur palette, les pièces sont facilement déplaçables. © Stéphane Dubromel
Une mission de transmission «Le déménagement est aussi l’occasion de poser un nouveau regard sur les œuvres», se réjouit Marie-Lys Marguerite, qui en a ainsi «redécouvert» certaines. Grâce aux conditions de conservation modernes – lumière, lutte contre les insectes et les champignons, hygrométrie, etc. –, le centre remplit également une autre mission: transmettre ces œuvres aux générations futures dans le meilleur état possible.
Une mission de transmission «Le déménagement est aussi l’occasion de poser un nouveau regard sur les œuvres», se réjouit Marie-Lys Marguerite, qui en a ainsi «redécouvert» certaines. Grâce aux conditions de conservation modernes – lumière, lutte contre les insectes et les champignons, hygrométrie, etc. –, le centre remplit également une autre mission: transmettre ces œuvres aux générations futures dans le meilleur état possible. © Stéphane Dubromel
Opération shooting Dans les grands ateliers de travail, toutes les œuvres confiées au Louvre sont photographiées, notamment pour alimenter la plateforme numérique des collections du musée, mise en ligne en 2021. Aujourd’hui, des tapis passent sous les flashs. Spoliés par les nazis à des familles juives durant la Seconde Guerre mondiale, ils ont été livrés au musée en attendant de retrouver leur propriétaire légitime.
Opération shooting Dans les grands ateliers de travail, toutes les œuvres confiées au Louvre sont photographiées, notamment pour alimenter la plateforme numérique des collections du musée, mise en ligne en 2021. Aujourd’hui, des tapis passent sous les flashs. Spoliés par les nazis à des familles juives durant la Seconde Guerre mondiale, ils ont été livrés au musée en attendant de retrouver leur propriétaire légitime. © Stéphane Dubromel

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire