Une lettre envoyée au père d’Anne Frank vendue aux enchères
Une lettre non ouverte adressée au père d’Anne Frank, adolescente juive déportée avec sa famille vers les camps nazis et auteure d’un journal intime mondialement connu, a été vendue aux enchères vendredi aux Pays-Bas.
La lettre a été vendue 9.500 euros lors d’une mise aux enchères à Amstelveen, près d’Amsterdam, où Anne Frank et sa famille vivaient dans la clandestinité en juillet 1942 dans un appartement aménagé derrière une fausse bibliothèque.
La missive, qui provenait d’une compagnie d’assurances, était affranchie d’un timbre de 5 centimes et adressée à Otto Frank, le père de l’adolescente et seul survivant de la famille.
L’enveloppe a été envoyée en 1942 à l’adresse où vivait la famille depuis 1934, sur la place Merwedeplein, à Amsterdam, avant de rejoindre la clandestinité afin d’échapper aux déportations des Juifs vers les camps d’extermination nazis en Europe de l’Est.
Sur l’enveloppe épaisse, il est écrit, « inconnu » et « retour à l’expéditeur », a indiqué la maison de ventes aux enchères.
« Cette lettre témoigne du triste sort de la famille Frank », a déclaré dans un communiqué la maison de ventes aux enchères Corinphila.
« Il n’est toujours pas clair pourquoi elle n’a toujours pas été ouverte », a-t-elle poursuivi, soulignant « l’immense importance historique de la missive non ouverte, preuve de la période la plus difficile de la vie de la famille Frank: la vie clandestine ».
La lettre était en possession du collectionneur Stefan Drukker. L’identité de son acheteur n’a pas été divulguée.
Née à Francfort-sur-le-Main en Allemagne le 12 juin 1929, Anne Frank avait quitté son pays avec sa famille en 1933 pour échapper aux Nazis. Installés à Amsterdam, ils entrent dans la clandestinité en juillet 1942, dans l’appartement aménagé derrière une fausse bibliothèque au dernier étage du 263, Prinsengracht.
Bientôt rejoints par la famille Van Pels et par Fritz Pfeffer, les Frank s’y terrent pendant deux ans, jusqu’en août 1944, avant d’être découverts et déportés.
L’adolescente mourra du typhus début 1945 dans le camp de concentration de Bergen-Belsen, quelques jours après sa soeur. Son père Otto fut le seul survivant de l’Annexe.
Le journal d’Anne Frank est l’un des ouvrages les plus lus au monde: il s’est vendu à plus de 30 millions d’exemplaires et a été traduit en 67 langues.
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