L’ossuaire des 500 guillotinés de la Révolution enfin retrouvé ?
Des fouilles archéologiques révèlent que les ossements des guillotinés de la Révolution reposeraient en plein coeur de Paris, dans les murs de la chapelle Expiatoire, un édifice bâti en mémoire de Louis XVI et Marie-Antoinette.
Madame du Barry, Olympe de Gouges et Maximilien Robespierre… Les dépouilles de ces grands noms de l’Histoire de France reposeraient-elles en plein coeur de Paris ? Aurait-on finalement retrouvé les restes des 500 personnes décapitées place de la Concorde, pendant la Révolution française ? L’administrateur de la chapelle Expiatoire, Aymeric Peniguet de Stoutz, en est en tous cas convaincu.
En 2018, ce détective des temps modernes se plonge dans un travail de longue haleine, révèle le Parisien. Il parcourt non seulement des pages et des pages de documents historiques consacrés à la chapelle Expiatoire, mais procède également à des fouilles archéologiques du site. Son seul but : trouver la moindre trace, le moindre petit indice qui prouverait la présence des corps des 500 guillotinés de la Révolution entre les murs de cet édifice religieux.
Un récit historique erroné
Jusqu’ici, une plaque présente dans les catacombes de la capitale indiquait que les ossements issus du cimetière de la Madeleine (qui a servi, pendant la Révolution française, de lieu d’inhumation des personnes guillotinées place de la Concorde, ndlr) avaient été déplacés dans les catacombes. Problème : la plaque désignait en réalité un autre cimetière du même nom. Les ossements présents dans les catacombes ne sont donc pas ceux de Robespierre, le célèbre architecte révolutionnaire du règne de la terreur.
Qu’aucune terre saturée de victimes ne soit déplacée de ce lieu pour la construction de la chapelle
Mais alors, qu’est-ce qui a poussé Aymeric Peniguet de Stoutz à porter son attention sur la chapelle Expiatoire ? Il faut savoir que ce monument historique a été précisément bâti à l’emplacement de l’ancien cimetière de la Madeleine. Et rien n’indique que les ossements ont été déplacés lors du chantier. Peut-être sont-ils toujours enterrés ici, s’est alors dit l’administrateur de la chapelle.
D’autant que des anciens écrits de Louis XVIII n’ont fait que confirmer les soupçons de l’historien : « Qu’aucune terre saturée de victimes ne soit déplacée de ce lieu pour la construction de la chapelle », avait ainsi ordonné le roi de France à l’architecte de la chapelle Expiatoire.
Des murs étranges
Si l’analyse des plans de l’architecte ne révèle pas la présence de caveaux, Aymeric Peniguet de Stoutz s’intéresse très vite aux murs de l’édifice. Il remarque en effet de curieuses anomalies dans les murs, entre les colonnes de la chapelle basse. Soucieux de ne pas endommager l’édifice, il décide alors de faire appel à des professionnels pour mener des fouilles plus détaillées.
L’archéologue Philippe Charlier se rend donc sur place afin d’introduire une caméra dans les joints entre les pierres de la chapelle. Le duo tombe alors sur des images encourageantes : plusieurs phalanges et péronés humains défilent à l’écran. En utilisant une technique de forage multiple, l’archéologue fait également une autre découverte, de quoi confirmer un peu plus l’intuition d’Aymeric Peniguet de Stoutz : « La chapelle basse renferme quatre ossuaires constitués de caisses de bois vraisemblablement tendues de cuir, remplies d’ossements humains.«
« Jusqu’à maintenant, la chapelle était uniquement un monument à la mémoire de la famille royale. Et on vient de découvrir que c’est aussi une nécropole de la Révolution « , se réjouit Aymeric Peniguet de Stoutz dans les colonnes du Parisien. Le travail est pourtant loin d’être terminé : une demande a été introduite pour mener des fouilles complémentaires, qui seront normalement réalisées sous l’égide de la Fondation de France. L’année prochaine promet déjà d’être riche en révélations.
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