Le pire cas de victime du supplice de la roue jamais révélé
Durant le Moyen-Âge, de nombreux condamnés étaient destinés au supplice de la roue. Le jeune homme de 17 ou 20 ans, dont les ossements viennent d’être découverts, serait le pire cas de victime de la roue de la torture jamais révélé.
Un squelette, récemment déterré en Italie, porte les traces d’une célèbre torture datant du Moyen-Âge : le supplice de la roue. Il s’agit certainement de la torture la plus répandue de l’époque, inspirée par des siècles de supplices, de châtiments et d’exécutions. Ce sont en effet les civilisations anciennes qui ont peu à peu façonné l’utilisation des tortures au Moyen-Âge, destinées à faire avouer une faute sous l’effet de la douleur. Toute forme de cruauté était permise pour obtenir des aveux.
Déjà en -1750, on pratiquait une forme de torture, dictée par la loi du Talion. La règle dit alors : « Le châtiment est proportionnel au délit « . Ainsi, si on est accusé de vol, l’amende est proportionnelle à la valeur du bien volé, si on frappe quelqu’un, on sera frappé en retour, et si on est coupable de meurtre, c’est la mort qui nous attend. S’en suivent alors les punitions divines pratiquées en Égypte, les supplices et les châtiments chez les Grecs et Romains…
Une victime âgée de 17 ou 20 ans
Lors d’une fouille organisée à Milan, des archéologues ont découvert 57 squelettes, datant de l’Empire romain jusqu’au 16esiècle. Parmi ces ossements, un squelette se distingue particulièrement : celui, presque entièrement brisé, d’un jeune homme âgé de 17 ou 20 ans. Tout porte à croire que l’individu est mort dans d’atroces souffrances. Grâce à plusieurs tests radiochimiques, les chercheurs ont pu déterminer la période durant laquelle le jeune homme a vécu – soit, entre 1290 et 1430 après J.-C (Moyen-Âge).
Les archéologues ont d’abord pensé qu’il s’agissait d’un combattant, mort sur le front, mais les stigmates que porte le squelette, et les deux boucles d’attache trouvées près des ossements, laissent à penser à un tout autre schéma. « Les analyses anthropologiques et ostéologiques ont mis en évidence des fractures symétriques multiples dans le périmètre du cubitus, du radius, du tibia et de la fibula, tant à droite qu’à gauche« , résume l’étude. Ces preuves suggèrent qu’il est mort, les os brisés par la roue de la torture.
Il existe diverses variantes de cette technique : soit le condamné était écartelé avant d’être exposé sur la roue jusqu’à sa mort, soit il y était attaché en croix, et se faisait torturer par un bourreau. Ce dernier utilisait alors une barre de fer, qu’il abattait dans un premier temps sur les bras, les coudes, les genoux, les tibias et les cuisses du condamné. Il frappait ensuite l’abdomen, provoquant ainsi des hémorragies internes, et terminait par la cage thoracique pour faire suffoquer la victime jusqu’à sa mort.
Un délit de sale gueule
Pour les chercheurs, il s’agit sans aucun doute du pire cas de torture jamais révélé. Outre les os brisés, le jeune homme aurait aussi été poignardé dans le dos, avant de subir une décapitation ratée. Si cette torture était généralement réservée aux pires crimes – notamment répandre la peste noire-, l’équipe d’archéologues estime que le jeune homme aurait subi le supplice de la roue à cause de « son apparence physique« .
Dans une société déjà matérialiste, le jeune homme mesurait 10 bons centimètres de moins que ses semblables et ses dents étaient très proéminentes. Considéré comme un « monstre », il aurait ainsi servi de bouc émissaire à la population avant d’être sacrifié sur la roue. Bref, le délit de sale gueule et la discrimination semblent remonter à bien loin.
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