Timbre à l'effigie de Staline (1958).

JOSEPH STALINE 1878 – 1953

Si Joseph Staline est le dirigeant qui s’est maintenu le plus longtemps à la tête de l’Union soviétique, il est aussi le plus sanguinaire. Sa  » terreur rouge  » a fait entre neuf et vingt millions de victimes.

L’homme d’acier

Lors de la mort d’Ekaterina Svanidzé, sa première épouse, il s’est écrié :  » Elle seule adoucissait mon coeur de pierre. Toute tendresse que j’éprouvais envers l’humanité est morte avec elle. « 

Son premier fils, Iakov, venant de manquer une tentative de suicide, il s’est contenté de ricaner :  » Il n’est même pas foutu de tirer correctement. « 

DIAGNOSTIC Brutalité paranoïaque

Dans sa jeunesse, Staline était déjà viscéralement suspicieux, extraordinairement cruel et rancunier.  » Pour résoudre un conflit, il privilégie toujours la terreur « , écrit son biographe Oleg Khlevniuk. À la fin de sa vie, Nikita Krouchtchev, son successeur, le décrira comme  » maladivement méfiant « .

À la mort de Lénine, en 1924, Staline supprime un à un tous ses rivaux et règnera en maître absolu les vingt suivantes années. Il justifie ses pires erreurs au nom de l’intérêt suprême du peuple : pacte machiavélique avec Hitler, répression impitoyable des koulaks (1), déplacements forcés de population, obstination contre-productive en faveur du travail obligatoire pour stimuler l’industrialisation de l’URSS en un temps record. À la fin de ses jours, il signera l’arrêt de mort de son éminence grise, Lavrenti Beria, pour avoir démontré que l’entretien des forçats dans les camps du Goulag de Sibérie coûtait en fait nettement plus cher que si le travail avait été rémunéré. Mais Staline périra avant lui, seul dans sa chambre, des suites d’une attaque cérébrale. Beria et les hauts cadres du Parti l’ont empêché d’être secouru à temps par les médecins, dont Staline se méfiait lui-même comme de la peste, à l’instar de tous les intellectuels.

JOSEPH STALINE 1878 - 1953
© AKG-IMAGES

(1) Koulak : Désignation péjorative dans l’Empire russe d’un fermier possédant de la terre, du bétail, des outils et faisant travailler des ouvriers agricoles salariés. Avec l’avènement du communisme, ce terme est devenu synonyme d' » exploiteur  » du peuple.

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