Comment les savants juifs fuirent l’Allemagne nazie
Le physicien français Sébastien Balibar raconte dans Savant cherche refuge (Odile Jacob, 248 p.) l’exil des scientifiques fuyant le nazisme et leur contribution à l’effort de guerre des Alliés.
Il s’attarde en particulier sur le sort du savant hongrois Laszlo Tisza (1907 – 2009), spécialiste de la physique quantique et codécouvreur de la superfluidité de l’hélium. La nécessité d’échapper aux discriminations antijuives puis à la guerre mais aussi la volonté de poursuivre ses recherches, aux côtés notamment de Lev Landau et de Fritz London, motiveront un périple qui le conduira en Ukraine, en Allemagne, en France, avec les Etats-Unis comme destination finale, grâce notamment aux structures d’aide dirigées aussi par un scientifique, Louis Rapkine. Outre-Atlantique, d’autres savants juifs ayant fui l’Allemagne et l’Europe centrale, Albert Einstein, Léo Szilárd, Lise Meitner, Otto Frisch oeuvreront au célèbre » projet Manhattan « , la fabrication de la bombe atomique dont les Alliés pensaient que l’Allemagne nazie était en passe de se doter. Finalement, ce récit mêlant agréablement histoire et science nourrit la réflexion sur la concurrence, nécessaire et parfois douloureuse, entre scientifiques, sur la solidarité au-delà des confessions et sur la responsabilité du savant dans la prise de décision politique.
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