1943 Trois moments clés
02 février
STALINGRAD. La première sollicitation de Friedrich Paulus à une fonction officielle a encore été froidement repoussée parce qu’il n’est pas de sang bleu et n’a par conséquent pas de « von » qui précède son nom. Il commande les forces allemandes durant la bataille de Stalingrad. Durant les six mois de siège, sa 6e armée, à l’origine composée d’environ 600000 hommes, se réduit peu à peu à 90000 zombies, épuisés et affamés, dans une ville totalement dévastée. Lors du tout dernier contact radio du général Paulus avec Hitler, celui-ci le nomme Feldmarschall. Il s’agit d’un encouragement clair à lutter jusqu’à la mort, ses troupes et lui. Paulus ignore l’ordre, se rend et est fait prisonnier. Hitler entre dans une rage folle : « Jamais plus je n’offrirai à quelqu’un le bâton de Feldmarschall« , tempête-t-il depuis la Wolfsschanze – Tanière du loup – en Prusse orientale. Stalingrad sera un tournant fatal pour le front de l’Est, même s’il faudra plusieurs mois pour que les Allemands mettent provisoirement fin à l’avancée des Russes, à des centaines de kilomètres à l’ouest de la ville martyre.
04 juillet
BATAILLE DE KOURSK. En Russie, 100 kilomètres avant la frontière ukrainienne. La plus grande confrontation de blindés de l’histoire. Les Allemands engagent 3 600 chars, 2 400 avions et 900 000 fantassins, les Russes 2 700 chars, 2 400 avions et 1 300 000 fantassins. Ces derniers bénéficient d’un délai anormalement long – Hitler attend du matériel neuf – qui leur donne le temps d’aménager des fossés antichars et des champs de mines. A Koursk, nous sommes très loin d’un effet « Blitz ». Toutes les tentatives éclairs de percées allemandes échouent. Bien que ses pertes soient après une bonne semaine de combats ininterrompus nettement supérieures à celles des Allemands, Staline y voit une nouvelle victoire. Le fait est qu’après Koursk et cette bataille à moitié perdue, les Allemands ne regagneront jamais plus l’initiative sur le front de l’Est.
10 juillet
LES ALLIÉS OCCIDENTAUX DÉBARQUENT EN SICILE. C’est le coup de grâce pour Benito Mussolini, qui est démis par son propre parti national-fasciste. Lorsque les Alliés traversent le détroit de Messine, le 3 septembre, les Italiens se rendent et se joignent à eux. Les Allemands se retrouvent seuls, mais opposent une farouche résistance dans le sud de la péninsule.
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