Le fil rouge du projet: le détournement caustique et l'humour. © giov

Blast, la nouvelle adresse alternative liégeoise

Michel Verlinden Journaliste

Avec Blast, Liège se dote d’une nouvelle adresse alternative axée sur la découverte visuelle. A mi-chemin entre atelier et lieu d’exposition, cette ancienne imprimerie au programme aussi généreux que corrosif consacre son premier événement à la sérigraphie.

Quand ils se sont rencontrés au Micro Festival, en août 2021, Palin Drome (1972) et Giov’ (1980) ne savaient pas qu’ils se connaissaient déjà par réseaux sociaux interposés. Celle qui évolue dans l’enseignement avait même déjà flashé sur «une Chantal Goya ensanglantée» du graphiste spécialisé dans la sérigraphie de concerts. Autre surprise de taille qu’Instagram ne leur avait pas révélée: ils se découvrent tous deux Liégeois. Très vite, entre la tête chercheuse passionnée de création et l’artiste à la longue chevelure, la sauce prend pour cause d’univers visuel partagé.

Au «ce serait bien de monter une exposition ensemble» formulé par Palin Drome, Giov’ répond «j’ai un lieu derrière une porte de garage dans le quartier Sainte-Marguerite». Chance, l’espace blanc brut de 180 mètres carrés, ponctué de deux piliers en béton et de quatre puits de lumière, se prête idéalement au programme qu’ils souhaitent tous deux pas banal. «Les critères beau/laid ne nous intéressent pas, nous souhaitons surtout restituer l’énergie de la création et l’émerveillement qui peut en surgir, c’est pourquoi les contours de Blast sont d’abord ceux d’un atelier qui témoigne d’un foisonnement esthétique», détaille Palin Drome.

Palin Drome et Giov’, les artistes complètement barrés à l’origine de Blast.
Palin Drome et Giov’, les artistes complètement barrés à l’origine de Blast. © DR

Pour le premier accrochage, qui sera révélé le 29 septembre, le duo a sollicité 54 artistes internationaux qui n’ont pas hésité une seconde à envoyer des œuvres (plus de 150 au total) alors que l’endroit était encore en gestation. Parmi ceux-ci, des pointures comme les Français Pierre La Police et Langue Noire, l’ Américain Mike Diana, ou encore les Espagnols du Branca Studio. Le fil rouge de cette inauguration? Des œuvres de sérigraphie empreintes d’un même esprit de détournements caustiques et d’humour envers les normes sociales. Ici, c’est le sexe cru qui s’invite le temps d’une pénétration en technicolor ; là, la franche déconnade, à l’instar de ce faux emballage imaginé pour une «bière blonde diurétique» intitulée «La Cystite» ou encore des pochettes de disques métal dévoyées façon «Michel Sardoom» et «Eddy BitchHell» ; plus loin, une juxtaposition percutante d’images pointe un énorme dirigeable sur une frêle antenne de télévision. Ces clashs visuels baroques seront la marque de fabrique d’un endroit pluriel dont le premier accrochage fera place à une journée tatouage (BlasToo Day, le 22 octobre) et même un dimanche en famille (13 novembre), lecture d’histoires pour enfants comprise.

Blast, 10 rue Sainte-Marguerite, à Liège, du 29 septembre à 18 heures (vernissage) au 8 décembre. Plus d’informations : https://giov.be/blast-liege/

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