Jusqu’à +408%: pourquoi certains aliments phares de fêtes n’ont jamais coûté si cher (infographie)
Certains aliments reviennent chaque année sur les grandes tablées de Noël et du Nouvel An. Mais à quel prix? Le Vif a analysé l’évolution du coût de certains aliments phares de cette période de fête.
Chaque mois, Statbel publie un rapport statistique détaillant l’évolution des prix de divers aliments familiers disponibles en rayon. Plusieurs produits alimentaires et boissons recensés par l’office belge de statistique figurent également sur les tables de fête. Voici, sur cinq ans, l’évolution des prix de quelques incontournables de ces célébrations de fin d’année.
«L’augmentation des prix n’est pas régulée»
Si les prix augmentent autant pour certaines denrées à l’approche des fêtes, c’est parce que le fabricant est libre de faire comme bon lui semble. «L’augmentation des prix n’est pas régulée», entame Julie Frère, pote-parole de Testachats. La méthode employée pour augmenter les tarifs de certaines denrées est au bon vouloir du fabricant qui tient les ficelles. «Certaines méthodes sont plus correctes que d’autres, explique Julie Frère. Si le prix de l’énergie explose, cela se répercute aussi sur le fabricant, et l’augmentation de prix devient la seule solution pour garder une marge convenable. Ce qu’il faut impérativement, c’est de la transparence envers le consommateur».
En théorie, chaque augmentation doit être justifiée. Mais la réalité est bien différente. «Certains fabricants gardent le même prix et le même emballage, mais en diminuant discrètement la quantité de produit, ajoute la porte-parole de Testachats. C’est une manière de maquiller une augmentation qui n’est pas honnête, et cela se répète quand on approche des fêtes de fin d’année».
Pour éviter de tomber dans le panneau, regarder le prix à l’unité est fortement conseillé. «Quand l’inflation impacte le caddie de courses pour la période des fêtes, il faut non seulement vérifier le prix à l’unité, mais aussi la liste d’ingrédients, alerte Julie Frère. Il arrive que certains fabricants changent les ingrédients pour premièrement, réduire le coût de production, sans changer le prix, et deuxièmement, gonfler la marge faite sur le produit».
Face à ces augmentations à la pelle, jeter son dévolu sur la marque distributeur devient une solution économique pour contourner ces méthodes trompeuses. «Ces alternatives sont souvent moins chères. Il faut tout de même rester vigilant, mais généralement, une marque distributeur coûte moins d’argent. La différence de prix avec le produit de marque peut atteindre les 50%».
Instaurer un plafond de prix à ne pas dépasser sur quelques denrées, un bon moyen pour mieux contrôler ces augmentations non justifiées? «Le plafond pourrait avoir comme répercussion de mettre sur la paille des fabricants qui ont besoin d’augmenter les prix lorsque les matières premières coûtent plus cher. Il reste nécessaire de contrôler les augmentations pour éviter les dérives, surtout dans les secteurs où le manque de concurrence pousse certains fabricants à ne pas se mettre de barrière de prix».
Surgelé ou frais, que faut-il privilégier?
Le prix du surgelé augmente bien plus que celui du frais. C’est par exemple le cas du poisson, qui a diminué de près de 50% en un an, tandis que son pendant surgelé a suivi la tendance inverse et a augmenté de 12%.
Cela ne veut pas dire que le surgelé devient plus cher que le frais, loin de là, le prix est souvent plus accessible quand c’est congelé. «Si le surgelé augmente autant, c’est, encore une fois, lié au coût de l’énergie, rétorque l’experte. Tout ce qui est lié à la chaîne du froid en grande surface a souffert de cette augmentation, qui se répercute par la force des choses sur le prix. Mais bien souvent, le congelé est plus abordable, surtout quand on parle de fruits de mers et de poissons».
Le prix de la bière sans alcool monte en flèche
Avec les fruits de mer, c’est la bière sans alcool et la bière légère qui a subi la plus grande croissance en termes de prix. Est-ce un moyen pour les fabricants d’alcool de pousser à la consommation? «C’est essentiellement lié à la loi de l’offre et de la demande, conclut Julie frère. Ces boissons se démocratisent, certaines marques se spécialisent dans la création de bières sans alcool. La demande augmente, et donc le prix aussi.»
Les fêtes de fin d’année, pas vraiment l’éclate pour le porte-monnaie…
Thomas Renard
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