Zakia Khattabi au « Vif »: « Il faut un Ocam du Climat »
Ministre fédérale du Climat, l’écologiste Zakia Khattabi veut mettre à l’ordre du jour du gouvernement De Croo la création d’un organe d’analyse du risque climatique, sur le modèle de l’Ocam, qui évalue la menace terroriste.
Elle en avait déjà l’idée. Ecolo, le parti qu’elle présidait à cette époque, l’avait d’ailleurs mis à son programme pour les élections de 2019. Aujourd’hui, les inondations qui ont frappé la Wallonie, et le rapport du Giec, « alarmant et peut-être même alarmiste », dit-elle, ont terminé de la convaincre que, comme l’ont répété ses coprésidents Rajae Maouane et Jean-Marc Nollet ce week-end, « la question climatique est un enjeu de sécurité ». En conséquence, estime l’écologiste ixelloise, il est temps que la Belgique se dote, « à l’image de l’Ocam pour la menace terroriste et extrémiste », d’un « organe de coordination pour l’analyse et l’évaluation du risque lié à la crise climatique », qui relèverait de la tutelle de la ministre fédérale du Climat.
« Cet organe, précise encore Zakia Khattabi, sera un centre fédéral de connaissances et d’expertise pluridisciplinaire. Il exécutera ses missions en toute indépendance, cette indépendance garantissant des évaluations de risques et des recommandations neutres et objectives. L’organe rendra compte au Conseil national de sécurité auquel la Ministre du Climat et de l’Environnement participe. »
Selon la note fournie par la ministre au Vif et à Knack, les missions de ce nouvel organisme seraient de trois ordres. D’abord, « analyser et d’évaluer dans tous leurs aspects les risques du changement climatique (inhérents aux conséquences du changement climatique et à la lutte contre ce changement climatique) dans notre pays ». Ensuite, établir le lien avec tous les aspects de la politique climatique (en termes de mitigation, d’adaptation et de pertes et préjudices) ». Et enfin « recommander le renforcement de la gouvernance climat qui est possible en Belgique pour augmenter la résilience de notre pays et de sa société ».
Les récentes inondations en Wallonie sont-elles un signal d’alarme plus important, ou en tout cas plus frappant, que le rapport du GIEC, en matière de réchauffement climatique ?
Oui, on pourrait le croire, mais on l’a également cru avec la pandémie : dans l’urgence, toutes les familles politiques portaient le discours d’une nécessité de changement de notre modèle, qui avait atteint ses limites, celui de la mondialisation, qui nous rend notamment dépendant de la Chine. J’avais eu l’espoir, par ce que l’on traversait, qu’on en tirerait les justes conclusions. Mais force est de constater qu’on n’y est pas du tout.
Sur les inondations, on a vu tout le monde remettre la question climatique à l’agenda. Mais j’ai lu tous les articles sur les priorités de la rentrée de la Vivaldi, et le climat n’y est déjà plus : il y a les pensions, on voit le nucléaire, tellement ça suscite des tensions, on voit les douze travaux d’Hercule, et le climat n’est pas dedans….
Mais ceci étant dit, il n’y a pas que des hommes et des femmes politiques, et il n’y a pas que des hommes et des femmes politiques fermés à une transformation structurelle du modèle qui est à l’origine de ce qu’on vu qui ont été surpris. Mêmes les plus avertis par rapport à la question climatique ont été surpris par la violence des inondations. Comme pays industrialisé, chez nous, la question du réchauffement et de ses conséquences a toujours été un peu posée en termes d’atténuation, pas d’adaptation : soyons honnêtes, le plus souvent, on y pense surtout pour les pays du sud plutôt que pour la Belgique. Or, on voit que la réflexion en matière d’adaptation nous concerne directement, parce que la crise climatique est telle qu’on ne pourra plus revenir en arrière, et qu’il faut anticiper, par des analyses et par une redéfinition de nos perspectives, dans pleins de domaines : l’aménagement du territoire ou l’agriculture, par exemple.
La question du réchauffement et de ses conséquences a toujours été un peu posée en termes d’atténuation, pas d’adaptation.
Parmi les leçons que je tire de cette catastrophe en Wallonie, il y a la nécessité de revoir en profondeur une série de politiques, mais aussi que l’enjeu climatique lie justice environnementale et justice sociale : on a vu à Verviers que les premiers touchés n’étaient pas ceux qui vivaient dans leurs villas des hauteurs. Et tout ça, on ne le lit plus seulement dans des rapports scientifiques, on y est confronté dans notre quotidien. Au moment où le rapport du Giec sort, on a ces images sous les yeux. Ce rapport, il est alarmant. Il a fait l’objet de plein de papiers, mais ce qui me mobilise, c’est qu’il montre un chemin pour sortir du cauchemar que nos modèles de consommation et de production ont créé. Il faut intégrer, dans nos dispositifs, une instance qui nous permet d’anticiper, de se préparer, de s’adapter et de construire notre résilience à ces catastrophes : on va encore en vivre ! C’est pourquoi nous plaidons pour la mise sur pied d’un Ocam Climat. Dans l’Ocam, il y a un centre de commandement. Attention, quand je dis ça, je ne participe pas au discours qui blâme les uns et les autres, parce que personne n’avait imaginé l’ampleur de ce qui est arrivé. Mais la situation a mis en évidence la nécessité d’une instance de coordination, de partage d’information, d’analyse du risque climat.
Un centre d’expertise, quoi…
Voilà, mais il n’aura pas pour objectif de se substituer aux experts et aux scientifiques, mais plutôt d’en tirer la substance, et d’en tirer les conséquences du point de vue des politiques à mener. L’Ocam le fait, avec parfois moins de succès qu’on le voudrait : une vraie analyse de risque, et des impacts, qui nous aide à anticiper plutôt qu’à subir en matière de gouvernance climatique.
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Cette instance était prévue par la « loi climat », et l’accord du gouvernement le suggère sans le prévoir explicitement…
Et ça se trouve dans la « loi climat » européenne…
Est-ce à dire que vous n’auriez pas pu le faire sans ce rapport du Giec et sans ces catastrophes naturelles?
Je ne vais pas anticiper. Depuis que je suis entrée en fonction, tout a été fait pour qu’en matière de gouvernance climatique, nous soyons prêts pour cette rentrée, donc je ne peux pas savoir ce qu’il se serait passé…. Mais c’est une possibilité pour nous tous d’accélérer ce calendrier. Quand je dis qu’il faut tirer des leçons des catastrophes, la réalité telle qu’on la traverse aujourd’hui va nous imposer à tous de revoir nos politiques d’aménagement du territoire.
Qui est une compétence régionale… Est-ce que cet Ocam du climat va pouvoir analyser tout ce qu’il veut?
Quand aujourd’hui l’Ocam fait une analyse, il ne s’occupe pas de savoir où ça se passe, et toutes les entités concernées sont en place, et puis chacune en tire les conséquences dans son propre domaine de compétence. C’est vraiment calqué sur ce modèle. Je comprends la question du point de vue institutionnel, je ne veux pas en faire un combat communautaire. Je constate qu’il faut un endroit où les analyses se font. Ca n’a pas de sens de ne faire une analyse de risque qu’à l’échelle de la Région Bruxelloise ou de la Wallonie…
Mais la sécurité est une matière encore très fédérale, contrairement à l’aménagement du territoire et à l’agriculture, que vous citez…
Si je prends l’exemple de l’Ocam, c’est précisément parce que j’en fais un enjeu de sécurité. Quand on voit l’impact que ça a sur la sécurité de nos infrastructures, par exemple… Donc, le premier enjeu, c’est un enjeu de sécurité, et ce n’est qu’ensuite que les conséquences se déclinent sur le territoire. C’est vraiment de l’analyse du risque, d’un point de vue de la sécurité. Ne pas penser que le changement climatique c’est une question de météo, ou que ça ne touche qu’un seul domaine particulier.
Si on a encore besoin de faire des analyses de risque, avant d’agir c’est qu’on a déjà beaucoup de retard, non ?
On réfléchissait à l’atténuation plutôt qu’à l’adaptation, c’est vrai. Il y a un enjeu de résilience, qui est d’ailleurs inscrit dans la loi climat européenne : il y a un objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050, mais il y a aussi un objectif de résilience. A partir des rapports qui sont publiés, chacun tire ses propres analyses et ses propres leçons, chacun de son côté, mais personne n’appréhende ses conséquences du point de vue sécuritaire, de la gestion du risque.
Qui va-t-il falloir convaincre ? Les ministres régionaux de l’environnement et du climat, ou ceux du gouvernement fédéral ?
L’objectif n’est pas institutionnel. C’est, à partir de ce qu’on a vécu en Wallonie, d’organiser à l’échelle belge, la résilience de la Belgique dans son ensemble.
Mais pour ça, il faudra la collaboration de toutes les entités, et donc aussi de Zuhal Demir (N-VA), votre homologue flamande…
Bien sûr ! Et ça a été le premier chaînon de la résilience belge, d’ailleurs : le nombre de Flamands qui sont venus aider les sinistrés wallons… Je refuse de limiter la Flandre à la position de la N-VA dans le gouvernement flamand. Je vois les limites de ce que fait Zuhal Demir, et les choses qu’elles fait bien. Mais il ne faut pas que l’agenda nationaliste, en Flandre, prenne le pas sur l’agenda climatique. Je suis allée faire une grande conférence au Port d’Anvers, et les acteurs y sont parfois beaucoup plus ouverts que ce que l’on pourrait croire. Je ne suis pas depuis assez longtemps au gouvernement pour oser pouvoir dire « je n’avance pas, parce qu’ils ne vont pas vouloir discuter ». Je pense que la situation est telle qu’un citoyen, flamand ou pas, ne comprendrait pas qu’on ne pense pas à la résilience de la Belgique, indépendamment de nos appartenances communautaires, parce que la question climatique n’a pas de frontières, quoiqu’on en ait fait institutionnellement en Belgique.
Quand on voit les termes du débat en Belgique, quand on cherche des responsabilités, on ne peut que se dire qu’il faut un espace d’analyse du risque, dans lequel tout le monde se retrouve, de telle sorte que si le risque est concentré sur la Flandre ou sur la Wallonie, qu’importe, ce dispositif les avertisse. On ne peut pas continuer à piloter chacun de notre côté nos politiques climatiques à partir de rien du tout. La gestion de crise mobilise des politiques qui sont largement régionalisées, mais, dans la gestion du risque terroriste, on l’a vu, les polices locales jouent un rôle important : il y a une réalité, et cette réalité mobilise tous les niveaux de pouvoir.
Je refuse de limiter la Flandre à la position de la N-VA dans le gouvernement flamand.
Quand on voit les difficultés que le fédéral éprouve pour coordonner ces politiques climatiques et environnementales, c’est courageux, cette idée, utopiste même…
J’utiliserais simplement le terme « responsable ». Vous savez, la première coordination, elle se fait déjà à l’intérieur de notre propre gouvernement. Et puis, dans un second temps, je dois représenter la Belgique sur la scène internationale: nous avons un Conseil national du Climat, où les différentes entités discutent et s’accordent si possible. J’ai eu la présidence de cette instance en décembre, et nous avons décidé ensemble de revoir les ambitions de la Belgique. Jusqu’à dernièrement, quand madame Marghem devait porter la voix de la Belgique, elle devait s’abstenir sur ces ambitions. Ici, nous avons soutenu l’ambition européenne des moins de 55%… Le fait de savoir que ça ne sera pas simple ne m’empêche pas d’aller défendre mes idées. Quand j’entends qu’en Wallonie, on dit que le fédéral n’a pas été assez présent… C’est dans une instance concertée que les choses peuvent se construire. Tout le monde y a intérêt !
Comment recevez-vous cette critique, en tant que ministre fédérale ?
Je ne crois pas que les ministres soient restés les bras croisés. Honnêtement, comment imaginer que mes collègues de la Défense ou de l’Intérieur seraient restées les bras croisés en disant « on ne va pas les aider »… Les moyens ont bien été envoyés, mais ils étaient insuffisants, et c’est aussi une leçon à tirer, ça aussi. Pourquoi l’ont-ils été ? Des choix d’économies linéaires ont fait que certains services fédéraux ont été déforcés et ont perdu des capacités. Il y a donc des analyses à faire, qui ne portent pas sur des responsabilités individuelles, mais sur des choix qui portent à conséquence. Je serais curieuse d’entendre les conclusions que nous tirerons par rapport, par exemple, à cette réforme de la protection civile.
Qui aurait de toute façon été dépassée, vu l’ampleur des dégâts…
Je ne cherche pas la polémique, et je ne préjuge pas des travaux des commissions ni de la Justice, mais, pour avoir été en contact avec des personnes touchées, qui n’ont vu personne pendant de longs moments, moi, je pense qu’il y a des leçons à tirer sur des options politiques et leurs conséquences. Mais, je le répète, ce sont des risques qu’on n’a pas anticipés. Autant je peux être critique politiquement, autant je me dis que si cette instance que je propose avait existé, certains choix n’auraient pas été faits. On a besoin d’une analyse de risques et d’une capacité à réagir et à comprendre l’impact des rapports qui sont faits.
Nous avons dix à trente ans maintenant… Il faut des changements radicaux. Va-t-on y arriver ?
Mon gouvernement a, pour son domaine de compétence, des objectifs très clairs : moins 55% à l’horizon 2030. Partant de là, il n’y a pas de secret : nos leviers sont la fiscalité, la mobilité et l’énergie. Mon administration vient de terminer un rapport qui établit des scénarios neutralité carbone à l’horizon 2050 pour la Belgique. C’est encore faisable. Il met sur la table quatre scénarios qui actionnent des centaines de leviers, en fonction de chemins différents. Un scénario ne joue que sur des changements de comportements individuels. Un autre uniquement sur les changements technologiques. Un mixe les deux, et le dernier intègre l’hypothèse que la demande énergétique augmente. Le modèle qui a servi à construire ces scénarios doit nous être utile. Je veux qu’on débatte publiquement de ces scénarios, parce qu’aujourd’hui, tout le monde est d’accord pour atteindre cette neutralité carbone, mais on n’est pas d’accord sur les chemins à emprunter. On peut nous-mêmes, grâce à cet outil, établir notre propre scénario, en activant tel levier plutôt qu’un autre. Aujourd’hui, c’est encore possible.
Quel est selon vous le plus réaliste ?
Clairement, en fonction de la sensibilité, on préférera l’un ou l’autre. Moi, comme ministre du Climat, j’ai une obligation de moyens. L’obligation de résultats, elle, s’impose à l’ensemble du gouvernement. Le moyen, je le mets sur la table. Il est possible d’atteindre cet objectif, et, collectivement, nous devons poser nos choix. Moi, comme citoyenne écologiste, je pense qu’un mixte des deux est le plus réaliste. Pour tout vous dire, quand le rapport a été présenté, je souriais en me disant « tiens, le changement comportemental, c’est pour les verts, la technologie, c’est pour les bleus »…
Suite de l’aticle en dessous de la photo
Mais ces scénarios et cet OCAM du climat, au fond, ne vont-ils pas simplement répéter des constats que tout le monde connaît plutôt qu’aider à enfin mettre en pratique des décisions ?
Personne n’avait imaginé ce qu’on a vécu en Wallonie. Ayons l’humilité de dire que tout le monde a été surpris. Le Giec aussi dit qu’il n’avait pas imaginé une telle accélération. Le contexte dans lequel on doit penser l’ensemble de nos politiques, c’est la neutralité carbone. A l’échelle fédérale, quels sont les leviers que j’ai ? Mobiliser l’ensemble de nos compétences vers cet objectif. Un élément sur la table, c’est la fiscalité. Nous avons récemment transmis un cadastre des subsides fédéraux. Il y a entre douze et quinze milliards de subsides fédéraux par an qui vont au fossile. Nous avons pour objectif, et ça s’inscrit dans le Plan National Energie Climat, d’entrer dans un phasing out du soutien fédéral aux énergies fossiles. Une des discussions de rentrée portera sur cet agenda-là. Ma compétence climat est une compétence de coordination, et mon meilleur allié est l’accord de majorité. Je ne l’ai pas négocié, mais j’ai avec moi au gouvernement des gens qui étaient à la table de cette négociation, et moi je m’inscris dans cet accord-là.
J’accompagne mes collègues dans cet objectif de décarbonation. Par exemple, sur le volet fiscal, nous sommes en train de travailler avec l’administration des Finances sur un glissement de notre fiscalité vers une fiscalité plus verte. J’ai différents rendez-vous avec mes collègues. En septembre, ils doivent rentrer une feuille de route avec des objectifs chiffrés, à court, moyen et long terme, pour atteindre cette réduction de 55% en 2030. Chacun doit me donner sa part de travail, et nous devrons transformer ces pourcentages abstraits en tonnes de CO2 concrètes. On est en train de construire ces objectifs, afin de pouvoir aller à Glasgow, à la COP26, avec une feuille de route plus ou moins aboutie sur la trajectoire fédérale. Mon boulot de ministre, en fait, c’est un travail de diplomate. C’est un enjeu culturel : tout le monde doit y participer. Aujourd’hui, tout le monde en Belgique est focalisé sur le nucléaire, mais le grand tabou, c’est l’agriculture. Ca a été une de mes déceptions, d’ailleurs. Pour moi, le Green Deal, c’est un projet de refondation de l’Europe : l’acier et le charbon à l’époque, aujourd’hui le Green Deal. L’approche systémique du Green Deal, j’ai totalement embrayé. Mais quand, dans l’étape d’après, on négocie la PAC et qu’on a oublié les engagements du Green Deal, il y a un problème…
De fait, donc, on a des constats, mais ça coince dès qu’il faut agir…
C’est là que les lobbies fonctionnent le plus, et c’est aussi là, dans l’agriculture, qu’existe le plus grand malentendu avec les écologistes, si j’enlève ma casquette de ministre. Aujourd’hui, la PAC n’est pas menée au profit de nos agriculteurs, mais de l’agrobusiness, à leur détriment.
Mais ça montre comme il est difficile de traduire des intentions ou des constats en actions politiques. Comme pour la taxe kilométrique à Bruxelles…
Je suis ministre du Climat, dans le cadre d’un accord de gouvernement. Et j’ai perdu une certaine naïveté. Je discute avec beaucoup de chefs d’entreprises qui sont engagés dans la transition écologique, et, si j’avais entendu les raisons pour lesquelles ils empruntent ce chemin à l’époque où j’étais simple militante Ecolo, j’aurais été choquée : ils ne le font pas par solidarité, ni par responsabilité, mais par intérêt économique. Mais c’est vrai ! Le terrain économique de demain c’est celui de la transition. Il ne faut pas rater cette transition. Longtemps en Wallonie, on a défendu à tout prix les emplois de la sidérurgie, et on se retrouve aujourd’hui sans emplois et sans sidérurgie. C’est une transition qu’on a ratée. Moi, comme ministre du Climat, j’ai la responsabilité d’accompagner les entreprises sur le chemin de cette transition. Aujourd’hui, l’intérêt économique se trouve dans la transition. Quand on voit ce qu’il s’est passé en Wallonie, si les assurances n’intègrent pas le risque climatique dans leur calcul économique… Tout doit être repensé à cette aune. Ce qui s’impose à nous, c’est le changement climatique. Mais nous avons le choix du chemin à prendre.
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Comme écologiste, je ne peux qu’être d’accord. Mais j’étais présidente de parti, et l’hypothèse de la suppression de ce système, ça a coûté la campagne de Groen… On était isolé, je ne peux que le reconnaître, au moment de la négociation. Mais le jour où le gouvernement a annoncé cet accord, j’ai lu des éditorialistes, les mêmes qui avaient incendié les verts pendant la campagne quand ils proposaient de supprimer les voitures de société, se plaindre que ça n’allait pas assez loin. Je me dis que c’est génial, parce que les esprits progressent… Il y a une fenêtre d’opportunité politique qui s’ouvre.
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