Wouter Beke, du bouc émissaire au héros
C’est surtout un lourd fardeau qui tombe des épaules du ministre flamand du Bien-être Wouter Beke, l’ex-président du CD&V. Car pendant la crise sanitaire, Beke, leader incontesté des chrétiens-démocrates durant des années, s’est retrouvé dégradé à la vitesse de l’éclair du rang de talent politique à celui de cible de la société. La critique à son égard, en sa qualité de ministre du Bien-être, a atteint des sommets inégalés. Tous les péchés d’Israël ont été portés à son compte. Manque de dynamisme, mauvais jugement, lenteur dans la prise de décision, incompétence: il a dû tout encaisser. Son approche a même été taxée d’une expression moqueuse: « Un Beke trop tard. »
La roue peut tourner. La mémoire collective est courte et sélective. Le ministre brocardé ne trouve aujourd’hui plus assez de place sur son chapeau pour y accrocher toutes les plumes qui lui sont décernées. Cela en dit long sur la nature humaine. Ou pour le dire en termes footballistiques: une fois le match terminé, tout le monde sait la manière dont l’équipe devait jouer. Tout l’art consiste évidemment à prévoir la meilleure prise de position. Mais personne ne peut aller au-delà de la prévision. Il n’en va pas autrement dans la vie ordinaire. Tout le monde est expert durant une pandémie, c’est ce qui rend si difficile la mise en oeuvre d’une bonne politique.
Le titre est de la rédaction
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