Wallonie: les CPAS plaident l’obligation vaccinale pour le personnel en contact avec les aînés
Après l’avoir suggéré une première fois en décembre, la Fédération des CPAS plaide à nouveau pour une vaccination obligatoire de toutes les personnes qui travaillent en maison de repos et qui sont en contact avec les résidents, à savoir tant le personnel de soins que le personnel non-soins, le personnel contractuel ou statutaire et les prestataires externes (coiffeurs, pédicures, kinésithérapeutes).
« Par équité, une mesure équivalente doit valoir pour les professionnels de la santé et de l’action sociale qui accompagnent ou soignent des personnes à domicile », écrit la Fédération dans une missive envoyée aux ministres du Travail et de la Santé publique. « Ces personnes doivent être traitées à pied d’égalité avec les résidents des maisons de repos. C’est une question d’équité mais aussi de cohérence en termes de santé publique. »
L’Europe a défini à 80% le taux des professionnels de la santé à vacciner avant fin mars 2021. Avec 73,3% (chiffres Sciensano), la Wallonie n’atteint pas ce minimum. Pour les aides soignants, elle est seulement à 63,3%, alors que ceux-ci composent plus de la moitié du personnel de soins des maisons de repos.
« Il est difficile d’identifier ce qui pourrait être fait en plus et qui serait efficace. Le sentiment d’avoir atteint un plafond prévaut. Selon les derniers retours de terrain des maisons de repos publiques, l’évolution de la vaccination au sein du personnel est marginale et de l’ordre de 1%. Pourtant, une hausse conséquente était attendue avec les vacances et le sésame du certificat sanitaire », regrette la Fédération, qui enfonce le clou: « par définition, un soignant est quelqu’un qui prend soin. Prendre soin en exposant à un péril est un contresens. Le libre choix en matière de vaccination est incompatible avec la prestation de soins de santé de qualité. »
C’est pourquoi la Fédération des CPAS demande que les démarches soient entamées de sorte que cette obligation vaccinale puisse être effective avant le début de l’automne, « soit avant le risque d’une quatrième vague ». Et de conclure: « dans un contexte où tout le personnel serait vacciné, il conviendrait alors de questionner avec circonspection et sérénité l’opportunité du maintien du port du masque par le personnel. La levée du port du masque serait assurément une source d’amélioration du relationnel avec les résidents, particulièrement ceux avec des troubles cognitifs majeurs. Ce pourrait être aussi une forme de ‘contrepartie’ de l’obligation vaccinale des soignants. » Toutefois, aux Etats-Unis, l’Agence nationale de protection de la santé (CDC), estime que « des preuves préliminaires suggèrent que les personnes entièrement vaccinées qui sont infectées par le variant Delta peuvent transmettre le virus à d’autres ».