Vous détestez le PTB? Voici comment voter pour lui nuire
Comment faire bon usage de sa haine, le 9 juin, si vous détestez le Parti du Travail de Belgique ou ses dirigeants? Le Vif vous permet de faire le choix le plus rationnel pour nuire au parti que vous détestez.
Il n’y a pas de mauvaise raison de voter pour un parti, pas même nuire à celui que vous détestez le plus. Que vous haïssiez une formation pour le projet qu’elle porte, ou pour la stratégie qu’elle emploie pour le mener à bien, qu’importe. Pour chaque cas, Le Vif présente les choix électoraux les plus rationnels si vous voulez freiner le parti qui vous énerve le plus.
Lisez ici notre série parti par parti | Comment nuire au parti que vous détestez: petit guide du vote “contre”
Raoul Hedebouw a pour vos oreilles ce grand rire énervant qui sonne trop spontané pour ne pas être fabriqué? Vous pensez qu’il rit comme ça aussi fort devant parce que derrière il projette de subvertir notre société, nos valeurs, la liberté, la propriété privée, pire même, la monarchie? Le projet du PTB est communiste quand on le demande, socialiste 2.0 quand on se le fait présenter, de la gauche authentique quand on le cuisine. La variabilité de ces projets tient dans la stratégie de croissance qu’a adoptée le parti marxiste-léniniste après son congrès de 2008. Elle consiste en gros, pour la Belgique francophone, à subtiliser au PS sa base électorale traditionnelle sans s’installer à sa place dans la gestion des affaires publiques. Selon la forme du projet qu’on lui attribue alors, et qui est ambigüe grâce à sa stratégie un peu duplice, parfois même triplice, le vote rejet du PTB aura une destination différente.
Si ce qui vous énerve au PTB, c’est qu’il a renoncé à assumer fièrement son communisme, il vous reste peu de listes sur lesquelles reporter votre haine. Les petits partis de la gauche de la gauche, dont le PTB faisait partie avant son émergence comme acteur électoral significatif, ont été laminées par cette croissance, et ne se présentent pratiquement nulle part, sauf à l’Europe, où une liste de la Gauche anticapitaliste, l’ancienne Ligue Communiste révolutionnaire, baptisée Anticapitalistes, a été composée et où le populaire candidat du NPA à la présidentielle française, Philippe Poutou, figure à la troisième place. Celle-ci, héritière de l’ancien pire ennemi trotskyste du PTB, a peu de chances d’atteindre le seuil des 5%, mais pourra servir de réceptacle au communiste en recherche de pureté plutôt que d’efficacité que vous êtes peut-être.
Si ce que vous haïssez au PTB c’est, en revanche, qu’il handicape la faculté de la gauche à peser sur le cours des affaires publiques en affaiblissant les partis susceptibles de gouverner, il faudra choisir son actuel pire ennemi, le social-démocrate, le parti que le PTB souhaite déforcer jusqu’à le remplacer, en le forçant à composer des majorités avec la droite, à savoir le Parti socialiste.
Mais si ce que vous détestez au PTB c’est qu’il porte un projet de gauche, quelles qu’en soient les manières, gauche authentique, communiste mal assumée, socialiste 2.0 revendiquée, c’est que vous êtes plutôt de droite et tant mieux pour vous. Mais attention, il ne faudra pas que votre réflexe vous guide vers le meilleur ennemi du PTB, le MR, car une voix pour la droite assumée du parti de Georges-Louis Bouchez est une voix qui, par un de ces ricochets imposés par la polarisation, sert le projet de celui de Raoul Hedebouw. Il vous faut un vote de droite, mais qui ne renforce pas le PTB. Un vote de droite qu’on pourrait dire convenable, en tout cas c’est comme ça que son concepteur l’a pensée, là-bas dans son bureau de l’hôtel de Ville de Namur. Un vote pour Les Engagés, quoi.
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