Phrase de l'année 2024
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Votez pour la phrase de l’année et replongez-vous dans l’actu qui a fait 2024

Mélanie Geelkens
Mélanie Geelkens Journaliste, responsable éditoriale du Vif.be

De Charles Michel à Aya Nakamura en passant par Gisèle Pelicot, voici les petites phrases qui ont fait l’actu en 2024. Votez pour élire celle qui aura le plus marqué l’année.

BENOIT DOPPAGNE/BELGA MAG/AFP via Getty Images

1. «Je te jure que Julie Taton ne sera pas candidate», Georges-Louis Bouchez (11 janvier 2024)

Le scoop était tout prêt, tout chaud, n’attendant qu’une ultime confirmation. Mais Georges-Louis Bouchez nia avec une telle conviction –«Je te jure que ce ne sera pas Julie Taton. Je te le jure. Je-te-le-jure»– que le journaliste du Vif remballa son info exclusive… pour mieux la voir déballée en Une d’un quotidien concurrent le lendemain. Les petits mensonges du président du MR à propos de sa recrue Julie Taton auront finalement rythmé toute l’année politique, depuis son faux-vrai recrutement jusqu’à sa vraie-fausse domiciliation à Mons.

Jonathan Raa/NurPhoto via Getty Images

2. «J’ai sous-estimé l’ampleur et la radicalité de certaines réactions négatives à la perspective de me voir participer à la campagne européenne», Charles Michel (26 janvier 2024)

Le 29 novembre dernier, Charles Michel a cédé son poste de président du Conseil européen au Portugais António Costa. L’ancien Premier ministre belge est désormais… bonne question. Personne ne semble le regretter à l’Europe, nul ne le réclame en Belgique: pour sûr, le libéral s’était imaginé une autre transition professionnelle, lui qui, au début de l’année 2024, envisageait d’être tête de liste MR aux élections européennes. Sauf qu’un président du Conseil européen ne peut faire ça. Même quand il craint de se retrouver au chômage.

LUDOVIC MARIN/POOL/AFP via Getty Images

3. «Je dissous donc ce soir l’Assemblée nationale», Emmanuel Macron (9 juin 2024)

A quoi a donc politiquement joué Emmanuel Macron? Si la plupart des observateurs politiques se posent toujours cette question, nul n’ignore plus «avec quoi» le président français a joué: le feu. Un Rassemblement national qui n’a certes pas gagné les élections anticipées, un front de gauche qui l’a emporté mais qui a été nié, trois Premiers ministres en moins de douze mois… La France, en 2024, fut un jouet politique cassé.

JAMES ARTHUR GEKIERE/BELGA/AFP via Getty Images

4. «Une page se tourne», Jean-Marc Nollet (10 juin 2024)

«Grand perdant des élections»: il y en a toujours un, au lendemain d’un scrutin. Le 9 juin, ce titre est indiscutablement revenu à Ecolo, qui a réussi à engendrer un pire résultat électoral que lors de ses défaites de 2004 et 2014, avec moins de 7% des suffrages en Wallonie et moins de 10% à Bruxelles. Alors dès le lendemain des fédérales, le coprésident Jean-Marc Nollet a annoncé non seulement qu’il démissionnait (tout comme sa collègue Rajae Maouane) mais également qu’il quittait la politique, lui qui en vivait depuis bien avant 2004.

Capture d’écran BFM TV

5. «C’est fabuleux, quel bonheur, c’est juste génial, promesse tenue. C’est hyperémouvant», Amélie Oudéa-Castéra (17 juillet 2024)

La vedette de l’été, ce fut elle: la Seine. Que de millions furent déboursés («environ 100», selon les organisateurs) pour que les athlètes des Jeux olympiques de Paris puissent y nager. La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra les a tous devancés en plongeant la première, et surtout avant la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui aura de toute façon fourni la même appréciation: «Que du bonheur.» Au terme de la compétition, les sportifs ne partageaient toutefois pas leur enjoué avis. «J’ai vomi neuf fois et j’ai la diarrhée», a raconté l’Allemande Leonie Beck. C’est moins fabuleux.

Photo by Esa Alexander / POOL / AFP vi Belga Image

6. «Je suis trop fière de moi», Aya Nakamura (26 août 2024)

Celle qui ne savait même pas «ce que c’était, les JO» en fut la principale vedette. Critiquée avant, pendant et après sa prestation toute d’or vêtue en play-back sur du Edith Piaf en featuring avec la Garde républicaine, Aya Nakamura ne s’est exprimée qu’au lendemain de sa prestation, sur TikTok, soulignant sa fierté et regrettant le racisme ambiant. «En tant qu’artiste femme noire, j’ai pris pour tout le monde.»

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7. «Ils mangent les chiens, ils mangent les chats», Donald Trump (11 septembre 2024)

«Ils»: les grands méchants migrants. Lors de son premier débat télévisé face à Kamala Harris comme durant le reste de la campagne électorale américaine, Donald Trump aura frappé sur ses cibles préférées, comme à son habitude à coup de fake news (faut-il vraiment préciser que nul ne consomme d’animaux de compagnie à Springfield?). Ce qui ne l’a pas empêché d’être réélu le 5 novembre, qui plus est haut la main.

Vatican Media / CPP / HANS LUCAS / Hans Lucas via AFP

8. «Les médecins qui pratiquent [l’avortement] sont, permettez-moi l’expression, des tueurs à gages», le pape François (29 septembre 2024)

Même si sa position concernant l’IVG n’a rien d’un scoop, le pape François a tout de même réussi à choquer, lors de sa visite en Belgique, fin septembre. Une visite qui, entre deux provocations (volonté de béatifier le roi Baudouin, critiques envers l’UCLouvain…) n’a pas rencontré le succès populaire escompté. Ses propos sur l’avortement et les médecins «tueurs à gages» auraient même engendré une énième vague de débaptisations.

Thierry Monasse/Getty Images

9. «La vague bleue s’est fracassée sur le mur rouge», Paul Magnette (13 octobre 2024)

Cette phrase, Paul Magnette l’avait en réalité déjà prononcée le 23 septembre, en bureau de parti. Histoire de remotiver les troupes: oui, les socialistes pouvaient faire mieux aux communales qu’aux fédérales de juin. Comme tout (bon?) élément de langage, le président du PS l’a ressortie au soir du 13 octobre. Et au moment et à l’endroit où il l’a prononcée, c’était assez vrai: à Charleroi et alentours, le parti socialiste avait plutôt bien résisté au MR. Mais plus on s’éloignait du Hainaut, plus le mur rouge avait parfois des allures de muret…

CLEMENT MAHOUDEAU/AFP via Getty Images

10. «La honte doit changer de camp», Gisèle Pelicot (23 octobre 2024)

Au départ, les médias ne citaient pas son nom de famille, par égard pour elle, ses enfants et petits-enfants. Mais dès le premier jour du procès de son ex-époux, le 2 septembre, Gisèle Pelicot a réclamé à être nommée, tout en se battant pour que les vidéos des innombrables viols commis dans la chambre à coucher de Mazan soient diffusées en audience publique et non à huis clos. Parce que «la honte doit changer de camp», a-t-elle répété lors de son audition, le 23 octobre. «Je n’exprime ni ma colère ni ma haine, mais une détermination à ce que l’on change cette société.» Les 50 hommes qui étaient poursuivis pour l’avoir violée alors qu’elle dormait ont écopé de peines allant de trois à douze années d’emprisonnement. Dominique Pelicot, qui les recrutait sur un site libertin et organisait des abus, a lui été condamné à 20 ans, au terme d’un procès qui aura duré trois mois. Et qui changera la société?

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