Visa à une famille syrienne: le gouvernement fédéral n’infléchit pas sa position
Le gouvernement fédéral n’a pas infléchi sa position jeudi dans le dossier de la famille syrienne à laquelle il refuse un visa. Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a répété l’offre de s’adresser au Liban, pays voisin de la Syrie.
Plusieurs députés de l’opposition ont interrogé le ministre à propos de la situation à Alep lors de la séance plénière de la Chambre. Ils attendaient un geste alors que la ville syrienne est en proie aux atrocités de la guerre. Ce geste n’est pas venu. « Si elle le souhaite, il y a une possibilité d’accès au Liban », a souligné M. Reynders (MR), en affirmant que la famille en question s’était déjà rendue à plusieurs reprises dans le pays du Cèdre et que sa sécurité y serait assurée.
La cheffe de groupe PS, Laurette Onkelinx (PS), a jugé « cynique » la réponse du ministre alors que le Liban est submergé par le flot des réfugiés syriens. « Je regrette que vous n’ayez pas lavé l’outrage fait par le gouvernement à l’humanisme », a-t-elle ajouté. « Il nous reste nos yeux pour pleurer », a renchéri Benoît Hellings (Ecolo). « Il nous reste aussi nos bras et nos maisons, comme ceux qu’une famille de Namur voulait ouvrir à une famille d’Alep ».
En 2015, ainsi que l’a rappelé M. Reynders lui-même, le gouvernement a pourtant accordé 282 visas à des personnes évacuées des zones d’Alep détenues par des rebelles et qui sont venues en Belgique via l’ambassade au Liban. « Pourquoi n’en avoir pas donné quatre de plus? Parce que cela sert le jeu de votre allié au gouvernement et lui permet de rebondir dans le populisme », a jugé Georges Dallemagne (cdH). Le lien fait entre le dossier de la famille syrienne et du martyr que subit Alep a indisposé la majorité. Patrick Dewael (Open Vld) a jugé que le procédé n’était « pas correct politiquement et intellectuellement ».