Herstal le 20 août dernier
Herstal le 20 août dernier © belga

Violences en région liégeoise: le jeune homme abattu à Oupeye avait été condamné 11 fois

Le Vif

Le jeune homme mortellement touché par le tir d’un policier vendredi dernier à Oupeye avait écopé de 11 condamnations pour « roulage » entre 2010 et 2022. Il s’agissait de défauts d’assurance, d’alcool au volant et délit de fuite, écrit La Meuse.

A en croire le journal La Meuse, le jeune homme transportait 30 grammes de cannabis aux moments de faits et risquait de se retrouver en prison. Il y a deux ans, il avait en effet été condamné à une peine de 15 mois de prison assortis d’une mise à l’épreuve pour la période excédant le temps déjà passé derrière les barreaux.

Expédition punitive

Toujours selon la Meuse, il avait mené une expédition punitive contre un homme avec il avait un différend lié à une dette. Il avait contraint sa victime à monter dans un coffre, avant de la frapper. Par la suite, l’homme violenté avait réussi à se réfugier dans une école et l’auteur des faits avait été placé en détention préventive. Ce sursis était en vigueur jusqu’en 2027, période durant laquelle il ne pouvait pas commettre de nouvelles infractions.

Vendredi dernier, le jeune homme, qui conduisait un quad, avait foncé sur un agent des forces de l’ordre, lui roulant dessus, alors que ce dernier lui avait signifié de s’arrêter. Son collègue avait alors sorti son arme et fait feu, le touchant à la tête.

Son décès a déclenché une série d’échauffourées à Oupeye, mais aussi à Herstal. « Je n’ai jamais vu ça à Oupeye, ce sont de véritables scènes de guérilla urbaine et d’émeutes auxquelles on a assisté. On ne voit ça que dans des grandes villes ou au journal télévisé, et on a vécu ça dans un village de 6.000 habitants », déclarait le bourgmestre. « Ce sont les policiers qui ont directement été visés, avec la mise en place de pièges pour tenter de piéger les policiers et de s’en prendre aux hommes, l’utilisation de cocktails Molotov, pour venger la mort du jeune homme décédé ce vendredi », déclarait Serge Fillot, le bourgmestre d’Oupeye, le week-end dernier.

Forcé de déloger

Victime de menaces de mort, ce dernier a d’ailleurs dû se mettre à l’abri. « Cela fait quelques jours que j’ai été forcé de déloger, j’ai fait l’objet de menaces et je suis très fatigué. J’ai fait le choix de ne pas exposer ma famille. Mon fils devait venir chez moi cette semaine, je lui ai dit de rester chez sa maman », relate-t-il à l’agence Belga. L’homme a le sentiment, en tant que responsable de l’autorité administrative, d’être considéré comme celui qui a ordonné au policier de tirer.

Face aux violences, le TEC, la société de transports en commun de Wallonie, a décidé de dévier ses autobus sur les lignes 5 et 7, et de ne plus desservir Hermée, Vivegnis, Oupeye et la zone de La Préalle. Prise en concertation avec les autorités locales pour une durée indéterminée, la décision a pour but de protéger tant les conducteurs que les passagers.

Par ailleurs, un jeune homme âgé d’une vingtaine d’années a été privé de liberté et déféré au parquet de Liège pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux la photo d’un policier, expliquant que ce dernier était l’auteur du tir porté à la tête du trentenaire décédé. Le jeune homme s’est présenté de lui-même auprès des forces de l’ordre, rapporte la justice liégeoise.

« Cache-toi bien », avec de petits émojis représentant des bombes, « refaites tourner l’information »: voilà ce qui était écrit en commentaire de cette photo montrant un policier âgé de 25 ans et qui n’était en rien lié aux faits survenus à Oupeye, relate ainsi le parquet de Liège.

Il ne s’agit pas du seul policier dont la photo s’est retrouvée sur les réseaux sociaux à la suite de cette affaire. Ainsi, un autre policier de la Basse-Meuse qui circulait dans une voiture banalisée a été suivi ce week-end par plusieurs personnes, qui pensaient qu’il s’agissait là de l’auteur du coup de feu qui avait engendré le décès du trentenaire à Oupeye.

Vendredi, un rassemblement de motos et de divers véhicules est prévu à Herstal, devant le funérarium où reposera la victime. Des tensions sont encore à craindre d’ici là.

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