Drieu Godefridi
Violence pseudo-syndicale
Convoqué la semaine dernière au Parlement pour un débat entre « experts » sur le droit de grève, j’ai eu l’occasion de rappeler que le droit de grève, en Belgique, n’est contesté par personne. Que les limites du droit de grève ne le sont pas davantage : les piquets bloquants, l’entrave à la circulation, la violence brute relèvent du Code pénal, non du droit de grève.
Il apparaît ainsi que l’action en cours dans quelques prisons belges, de la part de certains gardiens de prison (veillons à ne pas généraliser à l’ensemble d’une profession des actes qu’ils sont nombreux à réprouver), se trouve émaillée de violences et voies de fait – sans parler de faux en écriture – qui ne relèvent en aucune façon du droit légitime de faire grève.
Cette délinquance en vareuse syndicale est d’autant moins acceptable que le régime des gardiens de prison est plus favorable que celui de nos voisins européens, et que celui du commun des travailleurs belges. Surtout, elle prend en otage une population carcérale déjà soumise à rude épreuve.
En effet, par la foi de l’idéologie de gauche qui a consisté à refuser longtemps de construire de nouvelles prisons « parce que ce n’est pas la solution » – sans en proposer aucune autre – nous avons condamné de facto plusieurs générations de prisonniers belges à la double peine : à la privation de liberté vient presque systématiquement s’ajouter l’incarcération dans des conditions de promiscuité et d’hygiène qu’on ne peut que qualifier d’abjectes.
Depuis près de trois semaines, ces prisonniers vivent une situation qui évoque davantage l’enfer de Dante que le respect des droits humains.
Depuis près de trois semaines, ces prisonniers vivent une situation qui évoque davantage l’enfer de Dante que le respect des droits humains. Que je sache, ces êtres humains ont été condamnés à une privation de liberté. Pas à croupir dans des excréments.
Enhardis par l’impunité dont ils bénéficient depuis le début de leur mouvement, les délinquants pseudo-grévistes ont décidé ce matin de monter en gamme, en bloquant un tunnel et saccageant le bâtiment qui abrite le cabinet du ministre Geens.
Une violence unaniment condamnée. En mots.
Rappelons toutefois aux membres de la majorité parlementaire, si volubiles dans les médias, que sans un message clair de répression de la violence et une volonté forte au sommet de l’Etat, le règne de la violence pseudo-syndicale n’est pas prêt de s’achever.
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