Veviba : Ecolo dénonce un « système cdH », du « populisme » selon René Collin
La députée wallonne Hélène Ryckmans (Ecolo) dénonce mardi dans les colonnes de l’Avenir l’existence d’un « système cdH » passant par Bastogne et l’administration wallonne de l’Agriculture, en lien avec l’entreprise Verbist impliquée dans une vaste fraude présumée à la réglementation sanitaire.
Parlant sur La Première (RTBF) de « désinformation totale » ou de « malhonnêteté intellectuelle », le ministre de l’Agriculture René Collin (cdH) a réfuté ces accusations, y voyant la marque d’un « populisme de bas étage ».
La députée écologiste a brandi dans l’Avenir un courrier adressé le 4 mai 2017 – alors que le secteur est au courant d’un problème Veviba, indique-t-elle – par le bourgmestre de Bastogne Benoît Lutgen, président du cdH. Il demande au ministre, à l’issue d’une rencontre avec Verbist et le chef de cabinet de René Collin que ce dernier envisage « la possibilité de financer » une « étude de préfaisabilité d’un Centre d’interprétation de la viande et d’un Centre d’engraissement permettant la formation et la recherche expérimentation », pour un montant de 50.000 euros.
Dans la foulée, le 9 juin, le chef de cabinet avertit le directeur général de la DGO3 (Administration wallonne) – étiqueté cdH – que le ministre « marque son accord de principe » à la réalisation de cette étude. « Ces demandes de subsides entre copains, c’est juste hallucinant, surtout quand on sait que le cdH, quelques jours plus tard, allait faire tomber le gouvernement sur des questions de gouvernance », épingle Mme Ryckmans.
Mais pour le ministre Collin, « tout le monde a été dupé, si quelqu’un avait été au courant, il s’en serait ouvert, au conseil communal de Bastogne, dans les intercommunales, au parlement ». Le ministre wallon dénonce une « omerta » complète du chef de l’AFSCA et attend de savoir s’il y a eu une éventuelle « collusion ».
Quant aux faits précis dénoncés par Ecolo, René Collin les replace dans leur contexte. Il rappelle que le cdH n’a jamais eu la tutelle sur l’AFSCA. Il souligne que la problématique que soulève le scandale Veviba est d’ordre sanitaire. Selon lui, l’ensemble des ministres cdH qui se sont sont succédé au département wallon, Benoît Lutgen, Carlo Di Antonio et lui-même, ont veillé à développer une agriculture sans OGM, biologique, avec des circuits courts, des halls relais…
La ville de Bastogne est copropriétaire (avec la Région wallonne à travers la Sogepa, et avec l’intercommunale Idelux) du site Veviba octroyé en concession à Verbist. Elle s’est rendue compte que le secteur de la viande souffrait d’un problème d’image et qu’il y avait des difficultés de recrutement. Alors qu’il y avait un marché couvert disponible, elle a envisagé la possibilité d’y installer un « centre d’interprétation », explique René Collin, alors qu’il existe d’autres centres de valorisation à Wavre et Ciney. Il s’agissait donc d’une initiative au service de l’intérêt général et non pas au profit d’une entreprise en particulier, estime-t-il, soulignant qu’au final, le projet n’a pas vu le jour et l’argent n’a pas été dépensé. Le débat se poursuivra mardi en commission du parlement wallon.