Benoît soigne une vache souffrant d'une fièvre de lait. A ses côtés, le fils de l'éleveur. © Gaëlle Henkens

Vétérinaires ruraux : la grande panique

Les lignes alimentaires bougent. Il y a la viande qu’on ne veut plus acheter, celle qu’on importe, celle qu’on préfère hachée… Et au milieu, les éleveurs wallons, totalement déstabilisés. La réaction des vétérinaires ruraux, solidaires, est elle aussi épidermique :  » Dans cinq à dix ans, on aura tous disparu.  » Tentative d’objectivation, pour garder la tête froide.

Disparaîtra ? Disparaîtra pas ? Désolée de vous annoncer qu’il n’y aura pas ici de réponse en trois lettres –  » oui  » ou  » non « . Une seule affirmation : tant que la Belgique produira des denrées d’origine animale (de la viande, du lait ou des oeufs), les vétérinaires ruraux resteront incontournables. Ils jouent un rôle central dans la chaîne de production alimentaire. Ils veillent sur la santé des animaux de rente et donc, indirectement, sur la santé de celles et ceux qui en mangent. C’est-à-dire tout le monde, moins les végans. Dès qu’on pose une fesse sur le siège passager d’une camionnette ou d’un SUV vétérinaire, pour aller de ferme en ferme, on entend la même rengaine. Quel avenir pour les vétérinaires responsables de bovins  » viandeux  » ?

On n’entend pas parler des vaches laitières. Encore moins des porcs, des poules pondeuses, des poulets de chair, principalement élevés en Flandre… L’inquiétude est focalisée sur les vaches allaitantes, leurs éleveurs et leurs vétos. Une vache allaitante est un bovin qui est né, qui a grandi, qui s’est reproduit et qui sera abattu dans l’unique objectif de produire de la viande de boeuf.

En Wallonie, on compte aujourd’hui :

?1 154 962 bovins (47 % des bovins belges sont wallons).

? la viande > le lait (55 % du cheptel wallon est allaitant, 45 % est laitier).

? 85 % des vaches allaitantes sont d’une même race, spécificité wallonne : le Blanc bleu belge (BBB).

Le BBB est particulièrement dépendant des vétérinaires. C’est une race qui n’est plus capable de vêler seule (ou très, très rarement). Or, les éleveurs wallons prévoient un veau par an par vache (neuf mois de gestation et trois mois de repos). Enfin, contrairement aux apparences, la santé du BBB est plus fragile que celle d’autres races (problèmes cardiaques notamment). Pour toutes ces raisons, il est au centre du jeu vétérinaire, et ça dure depuis septante ans.

Savoir-faire wallons : le gène culard et la césarienne

Au début des années 1950, une famille d’éleveurs de la région de Ciney s’est mise à sélectionner certains bovins, plus musclés, plus lourds, au rendement carcasse (la proportion de viande par carcasse) plus intéressant. L’université de Liège et sa faculté de médecine vétérinaire vient jeter un oeil à l’affaire. Elle s’empare du sujet de recherche et découvre le gène culard, qui provoque une hypertrophie musculaire de l’arrière-train. Pendant ce temps, la première famille d’éleveurs Blanc bleu, mais aussi celles qui suivront, enchaîne les sélections, les gestations et les vêlages. Au fil du temps, le gène culard s’impose en Belgique. Dans les étables et les champs wallons, les arrière-trains grossissent. Dans les étables flamandes, les Blanc bleu terminent leur engraissement. A l’étranger, on regarde avec curiosité, parfois avec indignation, cette particularité belge. Elle est intrinsèquement liée au prix très élevé du foncier. L’objectif derrière le BBB étant de produire énormément de protéines animales, sur la plus petite surface possible (un argument que les éleveurs, et les vétérinaires, maintiennent aujourd’hui, mais cette fois pour des questions climatiques).

De vache en génisse, de vache en veau, les bassins deviennent plus étroits et les nouveau-nés plus gros. Résultat des courses : les vêlages se compliquent, au point que les veaux ne passent carrément plus par la voie naturelle. Les vétérinaires wallons développent alors la césarienne sur bovin – et ça fonctionne. Ils sont dès lors quotidiennement en contact physique avec des Blanc bleu, non pas malades mais gestants. La race est par ailleurs extrêmement docile – c’est confortable. Et voilà que sans crier gare, la Wallonie se retrouve avec deux savoir-faire intimement liés : un modèle d’élevage basé sur la sélection génétique, et une médecine vétérinaire rurale centrée sur la césarienne.

Cinq heures du matin. Après quelques heures de repos, Mathilde, première de garde, a été appelée pour une césarienne. Malgré le froid et la noirceur de la nuit, la précision est de mise.
Cinq heures du matin. Après quelques heures de repos, Mathilde, première de garde, a été appelée pour une césarienne. Malgré le froid et la noirceur de la nuit, la précision est de mise.© Gaëlle Henkens

Durant septante ans, des événements ont bien secoué le trio BBB-vétérinaire-éleveur. Scandale des hormones, crise de la vache folle, maltraitance au marché couvert de Ciney… Le trio était toujours debout. Mais le voilà aujourd’hui à la croisée des chemins entre les questions de consommation, d’environnement, d’économie, d’éthique et de santé publique. Pas étonnant que le secteur, vétérinaires y compris, soit en perte de repères et donc, panique.

Dans la bouche des vétérinaires ruraux, ça donne, en boucle :  » Dans cinq à dix ans, il n’y aura plus personne, ni éleveurs ni vétos.  » Sauf que personne ne dispose d’une étude – récente, spécifique et rigoureuse – pour confirmer, infirmer, nuancer ou étayer un tel propos. Il y a des chiffres sur l’élevage wallon : de 2014 à 2018, réduction de 6 % du cheptel global (allaitant et laitier) et réduction de 3,6 % du cheptel viandeux. Il y a des données sur les éleveurs wallons de vaches allaitantes : un peu plus de 5 000 éleveurs en 2019, contre 12 000 en 1995 (Wallonie agriculture SPW). Il n’y en a pas sur les vétérinaires associés au secteur.

Leur angoisse provient en fait d’un brouhaha ambiant, qu’ils nourrissent constamment. Ici, des vétérinaires évoquent des collègues bientôt à la retraite, sans personne pour reprendre leur clientèle, puisque tout le monde est déjà sous l’eau. Là, des vétérinaires mentionnent  » les jeunes  » qui ne seraient pas tentés par  » la rurale « . En même temps, ils avouent qu’ils ne leur conseilleraient pas ce choix, vu les conditions de travail et la pénibilité des horaires… A les entendre, l’intérêt grandissant pour les  » petits animaux  » serait lié à la féminisation de la profession. La féminisation est effectivement prouvée : en 2016, 80 % des vétérinaires de moins de 50 ans étaient des femmes, selon une étude de l’Union professionnelle vétérinaire (UPV). La corrélation avec la pratique vétérinaire (les animaux de compagnie), elle n’est par contre pas établie.

Combien de divisions, les éleveurs wallons ?

Autre élément qui s’ajoute au bruit général : les messages Facebook postés par des cabinets vétérinaires en quête désespérée de bras pour travailler  » en rurale « . Il y aurait donc de la demande, du côté des éleveurs. Mais cette demande, toujours selon les impressions des vétérinaires, est en train de chuter.  » J’en connais plein, des éleveurs qui arrêtent, qui n’ont pas de repreneur ou qui ne veulent pas que leurs enfants fassent ce métier « , entend-on souvent. Leur raisonnement est dès lors le suivant : les petits élevages diminuent ou disparaissent, les bovins sont concentrés dans certaines exploitations (plus grandes), la charge de travail se répartit différemment en Wallonie, la profession disparaît petit à petit… Et enfin, le coup de grâce :  » De toute façon, plus personne ne veut manger de viande.  »

A force de les écouter évoquer leur avenir professionnel comme s’il était déjà plié, on les croit. Ça compte, des observations personnelles, d’autant plus si elles sont légitimées par d’autres vécus. Mais tentons tout de même d’objectiver le phénomène. En commençant par une première question, tellement simple qu’elle paraît bête : combien y a-t-il de vétérinaires wallons en charge de bovins  » viandeux  » ? En d’autres mots : qui risque de disparaître avec l’élevage bovin, à compter que lui-même disparaisse, ce qui n’est absolument pas dit ?

Ashkan Joshghani s’est longuement pris la tête sur une question très similaire. Etudiant à Gand en médecine vétérinaire, il voulait confronter la réputation de la Belgique ( » un pays à forte densité vétérinaire « ) à des chiffres solides. Il a fini par confirmer le  » surnombre  » de praticiens belges. Il nous apprend ainsi l’existence de 1 186 vétérinaires belges en charge de bovins (viande et lait), en 2016. Rapporté au nombre de fermes (bovins uniquement), ça donne 1 vétérinaire pour 17 fermes en Belgique, contre 1 pour 26 aux Pays-Bas. Mais la seconde conclusion d’Ashkan Joshghani est plus intéressante :  » Manipulez ces résultats avec la plus grande prudence.  » Ah !  » Parce que la base de données que je suis parvenu à constituer était loin d’être parfaite.  » Ah !

L’ex-étudiant gantois avait pourtant échangé avec l’ensemble du secteur pour répondre à cette question. Les remerciements de son mémoire ressemblent à un répertoire des pointures vétérinaires du pays : UGent, ULiège, Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca), Ordre francophone des vétérinaires, Ordres flamands des vétérinaires (il y en a deux), le Boerenbond, un conseiller vétérinaire de l’administration fédérale… Mais, visiblement, personne n’a pu lui fournir une base de données uniforme, nationale, complète et à jour. Constat dramatique, à ses yeux. Il s’est demandé : comment une profession peut-elle évoluer si elle ne se connaît pas de façon chiffrée ?

Naissance d'un veau Blanc bleu par césarienne. Durant cette opération, la vache est debout pour des raisons d'hygiène et de facilité tant pour l'animal que pour le vétérinaire.
Naissance d’un veau Blanc bleu par césarienne. Durant cette opération, la vache est debout pour des raisons d’hygiène et de facilité tant pour l’animal que pour le vétérinaire.© Gaëlle Henkens

Avec du recul, Ashkan Joshghani estime que la source la plus fiable pour établir le nombre de vétérinaires wallons, ruraux, bovins et viandeux sont les contrats de surveillance épidémiologique, obligatoires pour chaque exploitation bovine et collectés par le Service d’enregistrement et de suivi des bovins de l’Afsca (Sanitel). On y a effectivement trouvé une réponse : 554 vétérinaires et 11 cabinets indépendants détiennent au moins un contrat d’épidémio-surveillance pour un troupeau bovin (viande et lait). Avec la particularité que certains de ces vétérinaires contrôlent peut-être seulement les trois vaches d’une toute petite ferme voisine, et occupent l’essentiel de leur vie professionnelle à soigner des chats et des chiens. Mais soit. C’est déjà un élément de réponse. Autre renseignement, du côté du SPF Santé publique : en 2015, 669 vétérinaires wallons disposaient d’un contrat avec une exploitation bovine. Le nombre de vétérinaires bovins diminue, donc.

 » Mutation, pas disparition  »

En 2013, le cabinet de Sabine Laruelle, ministre fédérale MR de l’Agriculture, avait recouru aux contrats d’épidémio- surveillance pour dresser un cadastre des vétérinaires bovins en Belgique. L’enjeu politique d’un tel document est de prouver que le maillage vétérinaire et la couverture sanitaire d’un territoire sont exempts de trous. Il y a six ans, on apprenait ainsi que la densité moyenne des vétérinaires bovins en Belgique était de quatre praticiens pour 1 000 bovins, soit un bilan  » globalement OK « . Pas d’inquiétude, donc. Libramont, Neufchâteau, Vaux-sur-Sûre et Léglise étaient pointées comme des régions  » moins pourvues « . Le PowerPoint de l’époque se terminait par contre sur un petit  » Quid en pratique ? « , resté à ce jour sans réponse.  » Le cadastre n’a jamais été actualisé. Il a permis de rassurer tout le monde, à la suite de questions parlementaires, indique un interlocuteur de l’Union professionnelle vétérinaire (UPV). On a demandé les données brutes au cabinet, pour les analyser, mais on ne les a jamais reçues.  »

Pour Léonard Théron, ex-chercheur de l’ULiège et consultant vétérinaire (RumeXperts), il n’est pas vraiment nécessaire de cartographier ce fameux maillage vétérinaire. Si un trou venait à apparaître, s’il venait à vraiment manquer de vétérinaires bovins en Wallonie, les lois du marché nous le feraient directement savoir.  » Tant que les tarifs des vétérinaires sont stables, c’est signe que le maillage est intact. Au moindre trou, les prix monteront, et pour l’instant, ce n’est pas le cas « , analyse-t-il. Il ajoute, extrêmement serein, que si le secteur panique aujourd’hui, c’est parce qu’il se sent plus à l’étroit qu’avant.  » Les éleveurs avaient l’habitude que les vétérinaires arrivent en quinze minutes pour une césarienne. Aujourd’hui, ils passent parfois trois ou quatre coups de fil avant de trouver quelqu’un. Mais ce n’est pas grave. C’est un signe de mutation de la profession, pas de disparition.  »

L’Union professionnelle vétérinaire est loin d’être aussi sereine, mais elle essaie de faire appel à ses compétences scientifiques pour  » étudier sa propre profession « . L’UPV compte 1 000 membres, soit environ 50 % de la profession globale, et s’appuie sur cette base pour mener une grande croisade statistique. En 2010 : l’état des lieux et les perspectives du métier de vétérinaire rural. Mais c’était il y a dix ans, soit des années- lumière pour comprendre l’évolution récente de l’élevage… Et l’étude n’apprend pas grand-chose des perspectives d’avenir de la profession. En 2016 :  » Heureux ou malheureux « , focalisé sur les problèmes structurels (travailler seul, en association ou en collaboration). En 2019 :  » Recruteur-recruté « , pareil, un angle structurel.

Avec sa cage de traitement, Benoît passe en revue les pattes d'une septantaine de vaches. Plus qu'un soin, c'est un acte préventif car de nombreux problèmes de troupeau peuvent être détectés lors du parage.
Avec sa cage de traitement, Benoît passe en revue les pattes d’une septantaine de vaches. Plus qu’un soin, c’est un acte préventif car de nombreux problèmes de troupeau peuvent être détectés lors du parage.© Gaëlle Henkens

 » On cherche à comprendre les facteurs internes qui aideront les vétérinaires à rester dans la profession, à contexte extérieur égal, déclare Bernard Gauthier, vice-président de l’UPV. L’idée étant que des vétérinaires épanouis resteront dans la profession et des jeunes viendront les y rejoindre.  » Mais peut-on se passer des difficultés de l’élevage pour répondre aux inquiétudes des vétérinaires en médecine bovine ? Pas vraiment, admet-il à demi-mot.  » Mais dans ce cas, il faudrait une étude sur l’avenir de l’agriculture et de l’élevage, et ça, ce n’est pas notre problème.  »

Le glas pour le BBB ?

 » L’avenir de l’élevage en Belgique « , étude publiée en février dernier, commandée par Greenpeace Belgique et supervisée par Philippe Baret, doyen de la faculté d’agronomie d’UCLouvain et fervent défenseur de l’agroécologie, a été très mal reçue par les éleveurs d’abord, mais aussi l’ensemble de la filière bovine. Tout le monde en a retenu ceci : l’élevage bovin devra disparaître en Wallonie, pour préserver l’environnement et le bien-être animal. Début avril, Philippe Baret était à Liège, sur le campus de Cureghem, repaire des vétérinaires, pour en présenter les résultats au cours d’une soirée- débat sur les ruminants ( » Urgence ou solution face à l’urgence climatique ? « ). Avant lui, la parole était donnée à Frédéric Rollin. Un tout autre genre, un tout autre discours. Le professeur en clinique vétérinaire à l’ULiège est un fervent défenseur des ruminants,  » bienfaiteurs de l’humanité « .

Non pas que Philippe Baret souhaite la fin de l’élevage. Il le défend, en fait, en expliquant que les scénarios prévus par le rapport Greenpeace valorisent le bovin wallon, au détriment des volailles, des porcs et surtout, des importations. Mais à nouveau, ce sont les chiffres qui marquent les esprits :

? le scénario  » statu quo « . Le Blanc bleu belge reste majoritaire et la production animale reste tributaire de l’importation d’aliments.

? le scénario de transition  » T1 « . Une production de viande réduite de 50 %. Un modèle à 30 % de bio et 70 % d’extensif.

? le scénario de transition  » T2 « . Une production de viande réduite de 83 %. Un modèle 100 % bio.

Si  » T1  » et  » T2  » ne prévoient pas une disparition complète des bovins  » viandeux « , ils sonnent le glas du Blanc bleu belge, qui ne peut être bio vu son recours systématique à la césarienne (donc notamment aux antibiotiques), et qui ne correspond pas vraiment (tel qu’il est élevé aujourd’hui) à un modèle purement extensif (pâturages). On peut dès lors déduire du rapport de Greenpeace que pour préserver au maximum l’environnement et la biodiversité, la Wallonie doit passer à d’autres races bovines – ce que certains élevages font déjà.

Limousine, Blonde d’Aquitaine, Charolaise… Bernard Gauthier imagine assez bien sa profession s’adapter à ces races  » rustiques et françaises  » qui demandent d’ailleurs en théorie moins de présence vétérinaire. Enfin déchargés de la césarienne, les vétérinaires bovins pourraient valoriser toutes leurs compétences en prévention, en gestion de troupeaux, en conseils nutritionnels… Ça, c’est le discours encourageant, côté pile. Côté face, depuis six mois, Bernard Gauthier se demande si la viande a encore un avenir en Belgique. Il pointe le  » discours végan « . Il cite un sms envoyé par l’Arsia (l’Agence régionale de la santé et de l’identification animales, organisme semi-public) à tous les éleveurs porcins pour les prévenir d’éventuelles  » attaques par des activistes antiélevage « . Personne ne souligne, en parallèle, que la production de viande de porc (en Flandre surtout) se porte plutôt bien ou que 24 millions d’animaux (toutes espèces confondues) sont abattus chaque mois en Belgique (StatBel).

Sur le terrain, dans les cuisines des fermes, les éleveurs sont surtout extrêmement tendus parce que la viande d’aujourd’hui n’est plus le steak d’hier. Or, à l’étable, quelques mètres plus loin, ils font naître des veaux Blanc bleu belge conçus pour produire des entrecôtes, des filets, des rôtis. Forcément, l’évolution de la consommation est difficile à avaler. Un discours flexitarien passe, quoique difficilement, mais le mot  » végan « , qui a totalement éclipsé le mot  » végétarien « , est, lui, inaudible. Les éleveurs et les vétérinaires ont pourtant le sentiment de l’entendre constamment, les premiers accusent d’ailleurs souvent les médias de soutien unanime à la cause végane. Ils trouvent que les médias informent mal, sans s’estimer eux-mêmes mal informés. Dans les faits, il leur est pourtant presque impossible d’être confrontés à  » la société « , vu les tâches qui les monopolisent à domicile. Leur premier point de contact avec le monde extérieur ? La personne qui leur raconte le quotidien au-delà de la cour de leur ferme ? C’est leur vétérinaire.

Enquête rédigée sur la base de multiples entretiens avec, entre autres, Bernard Gauthier, Léonard Théron, Mathilde Draye, Alexandre Romedenne, Alain Schonbrodt, Grégory Schoonbroodt, Benoît Cassart, Marc Dive, Benoît Evrard, Charles Joly, Ashkan Joshghani, Christian Massard, Philippe Baret, Carlo Bertozzi, mais aussi d’autres observatrices et observateurs du monde de l’élevage, rencontrés cette année en Wallonie, dans des fermes, à la foire de Libramont, au marché couvert de Ciney et à Veterinexpo.

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