Vente d’alcool aux jeunes: « au moins, c’est clair »
La clarification souhaitée par la ministre de la Santé publique Maggie De Block en matière de vente de boissons alcoolisées aux mineurs d’âge, qu’elle a dévoilée vendredi, doit encore poursuivre son parcours parlementaire, pour une entrée en vigueur qui pourrait se faire début 2019 « en fonction de l’agenda du parlement », selon sa porte-parole. Le projet de loi a été approuvé en première lecture et doit être transmis pour avis au Conseil d’État, ajoute celle-ci. Alors que des acteurs comme la Mutualité chrétienne et le SNI se montrent, vendredi, plutôt critiques par rapport au projet, la fédération wallonne de l’horeca y voit une simplification bienvenue pour les gérants de débits de boisson.
« Au moins, c’est clair », indique vendredi Yves Collette, président de la section cafetiers de la Fédération HoReCa Wallonie. Il y avait jusqu’ici déjà le principe global réservant aux personnes majeures les boissons spiritueuses comme les eaux-de-vie et alcools forts, mais la législation ne semblait pas toujours évidente à appliquer, notamment à la suite de la popularisation des « alcopops » ou des bières aromatisées à la tequila, explique-t-il. « Au moins, là on sait, c’est un vin ou une bière », et les produits comprenant ou faisant référence à des spiritueux ne seront quant à eux pas admis en-dessous de 18 ans. La clarification en est donc bien une, selon Yves Collette, qui rejoint la ministre dans l’idée qu’interdire tout en-dessous de 18 ans augmenterait l’envie des jeunes de consommer de l’alcool. « Il y a des âges où ils aiment bien l’interdit, on risque de créer un réseau parallèle ».
Il estime d’ailleurs que le plus grand danger de dévier des règles en vigueur n’est pas forcément situé dans les cafés, où les gérants ont souvent à l’esprit de « préserver la jeunesse » des abus d’alcool, mais plutôt dans des rassemblements occasionnels comme les braderies, carnavals, festivals…
« Bien sûr, il y a des exceptions, mais de manière générale, l’état d’esprit parmi les cafetiers est bien d’avoir le souci de protection de la jeunesse », indique-t-il, tout en admettant que cela dépend fort de la « sensibilité de chaque cafetier » de demander à ses jeunes clients de prouver qu’ils ont l’âge requis pour acheter ou consommer les boissons commandées.