Valérie Glatigny, un gant de velours qui sait se montrer ferme au besoin
Valérie Glatigny, qui a annoncé jeudi sa démission du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour raisons de santé, met ainsi un terme à son premier mandat ministériel, entamé en septembre 2019.
A l’époque, sa désignation comme ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Aide à la jeunesse et des Sports, est une surprise complète, résultat d’un choix opéré par Charles Michel, avant son départ vers la présidence du conseil européen.
Inconnue jusqu’alors, la Marchoise émigrée à Bruxelles, dispose toutefois déjà d’une solide expérience politique, mais au niveau européen. Licenciée en philosophie et diplômée en éthique médicale, Valérie Glatigny entame sa carrière professionnelle comme journaliste auprès d’une radio locale. Mais en 2003, sa rencontre avec Louis Michel va réorienter sa vie vers la politique. Conseillère auprès de l’ancien commissaire européen en charge du Développement, elle travaillera ensuite plusieurs années pour le groupe des libéraux (ALDE) au Parlement européen. Entre 2017 et 2019, elle intègre même l’équipe du président du Parlement européen de l’époque, le conservateur italien Antonio Tajani, un proche de Silvio Berlusconi.
Lors des élections de mai 2019, elle se présente comme première suppléante sur la liste MR aux européennes. Elle y réalisera un peu plus de 19.000 voix. Fine technicienne, femme de l’ombre jusque-là, le président du MR de l’époque, Charles Michel, décide donc de la faire entrer quatre mois plus tard au gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles après la conclusion d’une tripartite PS-MR-Ecolo au sud du pays. Elle hérite de l’important portefeuille de l’Enseignement supérieur, auquel viennent s’ajouter la Recherche, l’Aide à la jeunesse, les Sports ou les Maisons de justice notamment.
A ce poste, elle aura à gérer la crise Covid qui impactera lourdement l’enseignement supérieur et ses plus de 200.000 étudiants. En octobre puis en décembre 2020, de premiers soucis de santé la tiendront brièvement à l’écart de sa fonction le temps de subir deux interventions chirurgicales.
D’importantes réformes menées
En termes des réformes, on retiendra surtout d’elle une importante réforme du décret Paysage qui redéfinit le nombre maximal d’années pour réussir un bachelier ou un master. Elle sera aussi au centre des négociations sur l’épineux dossier des numéros Inami. En février 2022, après des années de tensions entre le Fédéral et la Fédération, un accord politique est finalement trouvé pour relever le nombre de numéros Inami dévolus aux jeunes médecins francophones. En échange, la Fédération accepte de transformer son examen d’entrée en médecine en concours d’entrée. La première édition de cette nouvelle épreuve doit d’ailleurs se tenir en août prochain.
Affable, toujours mesurée dans son propos, un peu discrète jugeront sans doute certains, elle sait aussi se montrer ferme par moments. Comme au printemps dernier, lors des vives tensions au sein de la majorité sur l’opportunité de créer deux nouveaux masters en médecine à Mons et Namur, dont elle ne voulait pas. Le bras de fer politique sur ce dossier prit une telle ampleur qu’elle envisagea un moment de démissionner, avouera-t-elle à demi-mot une fois l’orage passé. A près de 50 ans (le 13 novembre prochain), Valérie Glatigny devrait logiquement revenir sur la scène politique l’année prochaine après son opération et sa convalescence.
Selon Georges-Louis Bouchez, son président de parti, elle est en effet déjà assurée d’une « place de choix » sur les listes MR pour les prochaines élections de juin 2024.
Merci Valérie pour ton immense et excellent travail. Tu as tant reformé avec conviction, bienveillance et toujours avec une honnêteté trop rare en politique.
— Georges-L BOUCHEZ (@GLBouchez) July 6, 2023
Tes qualités ont permis au gouvernement de la #FWB de résoudre des problèmes insolubles depuis de nombreuses années comme… pic.twitter.com/9BUV0OEnqt
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