Une touche belge dans la constitution tunisienne
Consulté comme expert, le sénateur CDH Francis Delperée a participé à la rédaction de la nouvelle constitution tunisienne, adoptée plus de trois ans après la révolution qui avait déclenché le Printemps arabe.
Invité de Mustapha Ben Jaafar, président de l’Assemblée nationale tunisienne, le sénateur CDH Francis Delperée s’est rendu à Tunis pour assister, aujourd’hui, à la cérémonie de signature de la nouvelle constitution du pays. Le constitutionnaliste belge a en effet été régulièrement consulté comme expert lors de la rédaction du texte. La nouvelle constitution a été a votée à une écrasante majorité, tard hier soir, plus de trois ans après la révolution qui avait déclenché le Printemps arabe. Il consacre un exécutif bicéphale et accorde une place réduite à l’islam. Il introduit aussi, pour la première fois dans le monde arabe, un objectif de parité homme femme dans les assemblées élues. Autres avancées : l’inscription de la liberté d’expression et d’opinion, la prohibition de la torture physique et morale.
Le sénateur belge a travaillé sur les articles consacrés à l’équilibre des pouvoirs entre le président et le Premier ministre et aux compétences de la cour constitutionnelle tunisienne. « En Belgique, pays qui a connu plusieurs révisions de la Constitution, on est un peu blasés sur ces questions, confie-t-il. Mais ici, à Tunis, c’est l’effervescence, une sorte de »nuit du 4 août » (1789), qui avait vu l’abolition des privilèges en France ! Mon taximan et les gens dans la rue ne parlent pas du foot, de la télé ou du temps qui fait, mais de la nouvelle constitution, étape importante dans la marche démocratique du pays, adoptée après deux ans de discussions et de tergiversations. » Delperée juge-t-il le résultat final satisfaisant ? « Ce n’est peut-être pas, comme on l’a dit ici, la »plus belle constitution au monde », mais c’est le texte le plus progressiste du monde arabe et il correspond aux standards internationaux. »
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