Une soirée au bowling, 3 hommes décident d’assassiner Magali et sa fille Coline: “Pour elle, il n’y avait aucune raison” (récit)

Ludivine Ponciau
Ludivine Ponciau Journaliste au Vif

Pierre D., Beby N. et Vincent L. ont été condamnés pour les assassinats, le 24 mars 2022 à Kraainem, de Magali W. et de sa fille Coline G.. Un crime particulièrement ignoble sur fond de jalousie, de narcissisme, de misogynie et de cupidité commis par trois hommes dont la rencontre a fait ressortir toute la noirceur.

– Bonjour Vincent, j’espère que tu vas bien? Je reviens vers toi pour voir si tu te souviens de la proposition que tu nous as faite lorsque nous nous sommes vus au bowling avec Bruno. 

– Bonjour Pierre, oui je me souviens. Tout va bien chez toi?  

– Ben, c’est parce que ça devient critique. Il faut trouver une solution pour nettoyer le sol. 

6 août 2021. Le bruit des boules qui dévalent le plancher résonne dans la salle plongée dans une lumière acidulée. Attablés en retrait des pistes, un groupe d’hommes échange autour d’un verre. Pierre D. (54 ans), un grand gaillard de 2,08 mètres, s’épanche sur sa fatigue mentale, liée au boulot et au Covid, et sur ses problèmes de couple. Sa compagne, gémit-il, lui en demande trop à la maison. Lui qui se consacre corps et âme à son travail d’ingénieur du son à la RTBF, voit le burnout arriver droit devant. «J’étais dans un état où on me télécommandait. Si on m’avait dit: va sur le pont de Vilvorde avec ta voiture et jette-toi dans le vide, je l’aurais fait», déclare-t-il, avec le recul.

A cette même table l’écoutent son frère cadet, Bruno D., et Vincent L. (38 ans). Les deux hommes sont amis depuis une vingtaine d’années et vivent dans la même région. Pierre, lui, occupe une belle demeure à Kraainem avec Magali W. (46 ans), sa belle-fille Coline G. (17 ans) et, quand il en a la garde une semaine sur deux, sa fille et son fils, des jumeaux âgés de 15 ans.  

Vincent s’empresse de proposer son aide. Si Pierre le souhaite, il peut facilement trouver quelqu’un pour «régler le problème». Une boutade pour détendre l’atmosphère? Gentil et posé en apparence, Vincent serait, selon son entourage, impulsif et colérique, harcelant, sexiste et misogyne. Il est d’ailleurs soupçonné d’avoir frappé son ex-compagne. Il peut aussi, selon son ancien employeur, se montrer violent lorsqu’il s’agit d’argent.

Mais ce n’est pas lui qui se chargera de la sale besogne, c’est Beby N. (41 ans), un ami proche, presque un frère. Aux yeux de Vincent, il est l’exécutant parfait: déjà condamné pour faits de violence lorsqu’il agissait à Bruxelles sous la bannière des Black Wolves et une jeunesse émaillée de bagarres, de règlements de comptes et de «tournantes avec les filles». Et parce que Beby, c’est un sanguin, une «machine à boxe qui a du mal à se contenir». Vincent le sait: bien qu’il le considère comme un «putain de raciste», Beby serait toujours prêt à lui rendre service.

Aux enquêteurs, l’entourage de Beby expliquera que le niveau de brutalité dont il est capable est lié à son enfance, à sa relation avec sa mère, notamment. Les femmes, encore les femmes. Et s’il peut se montrer aimant et affectueux avec son fils, il n’en reste pas moins impulsif, rancunier et doté d’un ego surdimensionné. Pour les experts psychiatres, il présente une «personnalité antisociale et narcissique».

L’homme aime en effet pérorer. A la juge, il donne quelques leçons de philosophie. Sur le sens de la vie et des responsabilités, la sensibilité des enfants, une bonne hygiène de vie, la discipline… Lui-même se lève à 4 heures tous les matins pour faire de l’exercice. Il aime aussi crier à l’injustice, au racisme des enquêteurs et de tous ceux qui n’ont que faire de la «parole d’un nègre».

«Même à l’heure actuelle, j’ai du mal à croire qu’elles sont mortes. J’imagine qu’elles vont m’attendre à ma sortie de prison et que nous allons reprendre notre vie.»

Pierre D.

«Bête sauvage»

C’est donc ce soir-là, dans l’ambiance familiale du bowling de Marche-en-Famenne, que l’idée d’éliminer Magali et Coline a germé dans la tête de Pierre. Une idée à laquelle il a eu mille fois l’occasion de renoncer durant les huit mois qui ont précédé les assassinats, mais à laquelle il est resté accroché avec une détermination diabolique.

24 mars 2022. Les corps inanimés de Magali et de Coline sont retrouvés dans la maison familiale de Kraainem. Ce que décrit le rapport des analystes de la police fédérale et des médecins légistes intervenus sur les lieux est inimaginable, tant l’auteur s’est acharné sur ses victimes.

Coline (17 ans) a d’abord été étranglée avant d’être égorgée, presque décapitée. Au moins quatre incisions profondes ont sectionné les muscles du cou jusqu’à la colonne vertébrale. Aucune trace de lutte. Coline était inconsciente lorsque l’assassin s’en est pris à elle. Elle ne s’est pas débattue.

Le corps de Magali présentait huit coups de couteau dans la région du cou, ainsi que des blessures de défense, des entailles aux doigts. La présence de sang dans l’estomac prouve aussi que Magali était consciente durant une partie de l’agression. Elle a également reçu de nombreux coups au visage, portés avec un objet contondant, qui lui a fracturé le nez et la mâchoire inférieure.

«L’une dormait quand une bête sauvage lui a sauté dessus avec un couteau. L’autre s’est réveillée, peut-être par instinct maternel. Elle a dû comprendre qu’on voulait s’en prendre à elle et qu’on venait de s’attaquer à son enfant. Magali a tenté de se défendre comme une lionne mais elle a été massacrée. Face à un combattant, elle n’avait aucune chance», a retracé Me Sven Mary, au nom de la famille des victimes.

Dans ses déplacements, l’assassin a maculé la plupart des pièces, du sous-sol à l’étage, du sang de Magali et de Coline. La maison est encore aujourd’hui sous scellés, rien n’a été nettoyé. Pour l’avocate générale Aurélie Baurain, «dans un dossier pareil, il est impossible de comprendre comment on peut en arriver à un tel niveau d’atrocité».

Le doigt dans l’engrenage

Trois ans et demi après les faits, l’ingénieur du son de la RTBF comparaissait donc aux côtés de Beby devant la cour d’assises de Bruxelles pour le double assassinat de Magali et Coline. Vincent, lui, ne devait répondre que de complicité et comparaissait libre. Dans le box, face aux jurés, Pierre sanglote et exprime ses regrets. Il explique avoir été dépassé par les événements, avoir mis le doigt dans un engrenage alors qu’il n’était plus tout à fait lui-même. «Même à l’heure actuelle, j’ai du mal à croire qu’elles sont mortes. J’imagine qu’elles vont m’attendre à ma sortie de prison et que nous allons reprendre notre vie. J’ai un anévrisme, je n’attends qu’une seule chose, c’est qu’il éclate et que je meure.»

A la présidente de la cour qui lui demande comment il explique ses actes, l’accusé avance une accumulation de choses qui l’y ont poussé: son état de fatigue extrême, sa rencontre avec Vincent, cette soirée au bowling où tout a basculé… «Et puis, j’en avais tellement fait pour Magali et pour la maison que je trouvais ça injuste qu’elle me mette dehors.» Et pour Coline? «Pour Coline, il n’y avait aucune raison.» Effroi dans la salle.

Beby, impassible durant les interrogatoires, nie avoir égorgé les deux femmes, bien que seul son ADN ait été retrouvé sur les lieux du crime. Son ami lui a bien proposé de le faire mais au dernier moment, il s’est ravisé. Il a juste filé un coup de main en acceptant de déplacer la voiture de Magali après les assassinats. Pour rendre service à Vincent.

Ce dernier, justement, jure que son rôle s’est limité à mettre Pierre et Beby en contact pour ce qu’il pensait être un arrangement à propos de travaux à effectuer dans un appartement appartenant à Pierre. Ce fameux sol, qui devait être nettoyé…

«Envie de la tuer»

Ces trois hommes auraient-ils été capables, individuellement, de commettre des actes d’une telle cruauté? A un collègue, peu avant les faits et alors que la relation avec sa compagne se dégradait inexorablement, Pierre avait déclaré qu’il avait «envie de tuer Magali»: «Non, non, je ne rigole pas. J’ai vraiment envie de la tuer.»

Mais cet homme sans le moindre antécédent de violence aurait-il eu le cran de tuer sa compagne et sa belle-fille de ses propres mains, ou est-ce la mécanique de la rencontre entre ces trois personnalités narcissiques et rancunières qui a abouti à la mise à mort sauvage d’une mère et de sa fille par une nuit claire de mars 2022? Aux experts psychiatres, Pierre dira: «Au départ, je voulais faire peur à Magali. Je voulais juste que les pressions s’arrêtent. Mais je ne voulais pas leur mort.»

Lorsqu’il envoie ce message à Vincent pour lui demander si sa «proposition» tient toujours, le 8 novembre 2021, Pierre sait pourtant qu’il enclenche un processus. Les jours suivants et jusqu’à la nuit du double assassinat, entre le 23 et le 24 mars, les trois hommes resteront en contact, Vincent jouant à tout moment les intermédiaires pour organiser des rencontres entre Pierre et Beby, sous des ponts ou sur des parkings.

La question de la dynamique du trio a longuement été débattue au procès des trois accusés. De la réponse apportée dépendait surtout le sort de Vincent. Devait-il être considéré comme simple complice, ce que soutenait la défense évidemment, ou comme coauteur des faits, ce que voulaient obtenir les parties civiles et le ministère public? Le jury a finalement estimé que Vincent était responsable au même titre que les deux autres. Sans son intervention, rien n’aurait pu se faire.

Jaloux de leur complicité

Pendant toute la durée du procès, Pierre a été bien en peine d’expliquer pourquoi il en voulait à mort à sa compagne et, surtout, à sa belle-fille. Avec Magali, il a pourtant passé de belles années. Dix ans plus tôt, ils avaient fait connaissance sur un site de rencontre. «Entre nous, ça a tout de suite collé. Quelques jours après notre rencontre, on ne se quittait plus.» Le couple avait fait bâtir cette belle maison à Kraainem. Aucune ombre au tableau, jusqu’à ce que Pierre, atteint d’une maladie héréditaire, rencontre des problèmes sexuels. Jusqu’à ce qu’il trompe Magali avec une autre femme, surtout. Il avait bien essayé de recoller les morceaux mais Magali continuait de s’éloigner. «Elle s’épanouissait de plus en plus dans ses cours pour devenir agent immobilier. Et moi, je me perdais dans les charges quotidiennes à la maison». Jaloux, il l’était aussi de la relation fusionnelle entre la mère et sa fille. Le soir, se victimise-t-il, toutes deux s’installaient dans le canapé, tête contre tête, pour regarder la télévision. Lui devait s’asseoir dans l’autre fauteuil. Alors qu’il se décarcassait pour toute la famille, on ne lui donnait pas la place qu’il méritait.

Peu avant la nuit des assassinats, une réunion de famille s’était tenue dans la maison de Kraainem. Magali avait alors signifié aux enfants que le couple qu’elle formait avec Pierre n’existait plus. A celui qu’elle espérait voir déguerpir avant la fin du mois de mars, elle avait balancé: «Arrête d’espérer. Je ne peux pas être plus claire que ça.»

Pierre, mal aimé de sa compagne égoïste et ingrate? Son entourage le décrit comme un manipulateur, un menteur pathologique, un mythomane. Alors qu’il fomentait son crime, il racontait qu’il avait un cancer, pour susciter la compassion. Il inventait en permanence des histoires grandiloquentes et prétendait que Magali avait commis un faux en écriture, qu’elle avait essayé de le tuer à deux reprises, qu’elle s’était mis à dos un entrepreneur crapuleux de la région de Charleroi. Devant ses enfants, il soutenait que Magali avait des problèmes psychologiques, la décrivant comme une «perverse narcissique», une manipulatrice. Il  prenait aussi un malin plaisir à dissimuler les colis dont les deux jeunes femmes attendaient la livraison. 

De Coline, il disait qu’elle avait des problèmes de drogue. Qu’elle devait 10.000 euros à un prétendu dealer venu le menacer pour récupérer son argent. Des bobards, rien que des bobards, admettra-t-il à l’audience.

Son plat préféré

Durant l’instruction, et même pendant le procès, Pierre changera de version à plusieurs reprises. Mais pas sur l’essentiel du déroulement des faits. Lorsqu’il finit par craquer devant les enquêteurs, le 20 octobre 2022, il explique que, le 23 mars, il a aidé Coline a réaliser une maquette. Puis s’est mis derrière les fourneaux, comme il aimait le faire. Il a préparé le plat préféré de sa belle-fille, le plat du condamné: chou-fleur gratiné avec saucisse, semoule et parmesan.  Dans les portions individuelles de Magali et de Coline, il incorpore des somnifères qu’il s’est procuré à la va-vite pour qu’elles ne se réveillent pas lorsque Beby viendra les exécuter.

Il part ensuite à Louvain-la-Neuve, rejoindre un ami prénommé Vincent (un autre Vincent). Les deux hommes se rendent dans un café et sifflent quelques bières en discutant. Leur présence est confirmée par les caméras de surveillance.  

Un peu plus tard dans la soirée, Pierre envoie un message à Magali. Il a un petit coup dans l’aile et dormira chez Vincent. C’est plus prudent. 

Aux alentours de 2h30 du matin, Beby pénètre dans la maison et s’empare de couteaux rangés dans la cuisine. Il gravit les marches jusqu’au premier étage, pousse la porte de la chambre de Coline et commence le massacre. Après avoir égorgé ses deux victimes, Beby arpente la maison à la recherche de Detol et d’autres produits qui lui permettraient d’effacer les traces de sa présence. Il fait le ménage. A fond. Mais pas parfaitement. Plusieurs poils et un cheveu sont retrouvés sur le corps de Coline. Aux enquêteurs, il prétendra que c’est Pierre et Vincent qui ont été essayé de le piéger en déposant des indices sur la scène de crime. Sauf que de l’ADN de contact, intransférable, a été retrouvé à l’intérieur d’une plaie du cou de l’une des victimes.

En quittant les lieux, il emporte les téléphones portables de Magali et de Coline, ainsi que leurs ordinateurs, et va stationner la voiture de Magali sur le parking Kiss and Ride de l’école des enfants de Pierre. Le trio s’était mis en tête que les enquêteurs partiraient sur la piste d’un règlement de compte. Le dealer de Coline, peut-être. Des mafieux des pays de l’Est qui auraient menacé Pierre ou cet entrepreneur carolo qui en voulait à Magali, qui sait? A l’audience, Beby a bien tenté de sortir un éventail d’hypothèses farfelues et rocambolesques pour tenter de convaincre le jury que malgré les preuves scientifiques et le témoignage accablant de Pierre, il n’était pour rien dans cette affaire. Qu’il était arrivé sur les lieux après les meurtres.

Pour exécuter ses victimes, Beby avait exigé 40.000 euros (moins la part qui revenait à Vincent). Pierre s’était démené pour se les faire remettre par deux amies et par sa maman, prétextant la recherche d’un nouveau logement, un nouveau départ dans la vie, ou des travaux à réaliser.

«Elle s’épanouissait de plus en plus dans ses cours pour devenir agent immobilier. Et moi, je me perdais dans les charges quotidiennes à la maison.»

Pierre D.

Le matin du 24 mars, Pierre va prendre son petit-déjeuner chez Paul à Louvain-la-Neuve. Il profite du soleil en terrasse, ce que les caméras montrent également. Il reçoit un message codé de Vincent L. lui annonçant que «le carrossier a fini le ponçage de la voiture et qu’il réclame le reste de la somme». A cet instant, il sait que Magali et Coline sont mortes. Aux enquêteurs qui les interrogeront sur ce message, les deux hommes tenteront de faire croire que Pierre s’intéressait à une voiture ancienne entreposée chez le carrossier. Un petit modèle dans lequel Pierre, qui dépasse les deux mètres, ne serait pas parvenu à rentrer sans que ses genoux lui cognent le menton.

Ce matin-là, Vincent le prévient également que deux sacs l’attendent dans le garage. Mais que ce n’est pas ce qu’il s’imagine. Les corps n’y sont pas. Juste les draps maculés de sang et l’arme du crime.

«Du sang dans la maison»

Tranquillement, Pierre retourne à Kraainem. Il affirme ne pas être entré dans la maison, juste dans le garage pour récupérer du matériel avant d’aller travailler. Il embarque les sacs contenant les draps et les abandonne dans un terrain vague proche de la RTBF.

A 11 heures, il repasse chez lui prendre deux clés USB dans le garage et repart au travail. A midi, il déjeune au restaurant de la RTBF. Il semblait, décriront certains de ses collègues, d’excellente humeur. Prendre son petit-déjeuner au soleil lui avait fait le plus grand bien.

Durant la journée, il écrit deux messages à Magali à propos de l’organisation du repas du soir. Il ne recevra évidemment aucune réponse de sa part. La téléphonie démontrera également qu’au cours de la journée, il aura plusieurs échanges par messages avec Vincent.

Ce n’est qu’en rentrant chez lui après le travail qu’il aurait remarqué les traces de sang dans le couloir. Simulant l’effroi, il se précipite chez ses voisins. Lorsque les secours arrivent, ils le trouvent assis sur un muret, la tête entre les mains, en état de choc apparent. «J’ai vu du sang dans la maison», avait-il articulé, faussement sidéré. Après une brève hospitalisation, Pierre D. est interrogé et placé en détention en tant que suspect. Mais à ce stade, les enquêteurs n’ont rien contre lui, puisqu’il se trouvait à Louvain-la-Neuve.

Le 29 mars, le frère de Pierre, Bruno, contacte une collègue de la RTBF. Il doit, explique-t-il, récupérer un colis dans le bureau de son frère. Ce sont les enquêteurs qui mettront la main dessus. La boîte contenait plus de 20.000 euros. L’argent «pour le carrossier».

«Pierre D. a besoin du regard des autres pour exister. S’il n’a plus ce carburant, tout s’écroule. Son souhait de dominer une femme et sa rage narcissique l’ont amené à prendre cette décision.»

Me Marie Doutrepont

avocate de la partie civile

C’est finalement Vincent qui, au cours d’une audition, mettra involontairement les enquêteurs sur la piste de Beby, en mentionnant son nom. Rapidement identifié comme étant l’homme qui a déplacé la voiture de Magali, Beby est arrêté. La téléphonie apportera aux enquêteurs les dernières preuves dont ils ont besoin pour confondre les trois hommes. Beby et Pierre admettront enfin que les travaux et l’achat de l’ancêtre n’étaient que des codes pour négocier la somme.

L’arrêt de la cour d’assises du 14 mars 2025 clôt un procès que Me Marie Doutrepont, pour la partie civile, qualifie de féminicide. «Pierre D. a besoin du regard des autres pour exister. S’il n’a plus ce carburant, tout s’écroule. Son souhait de dominer une femme et sa rage narcissique l’ont amené à prendre cette décision. Car un homme comme lui ne peut pas tolérer un sentiment d’abandon. Il n’a pas été pris dans un engrenage. Il était aussi jaloux de Coline qui faisait obstacle à sa relation avec Magali. Il a mis en place un mécanisme et l’a alimenté jusqu’à son terme.» Ce qui s’est produit le 24 mars 2022, poursuit l’avocate, «n’est pas un fait divers isolé. C’est ce qui explique qu’aujourd’hui, encore et encore, des femmes sont tuées. Et aujourd’hui, nous ne pouvons plus détourner le regard.»

La cour a condamné Pierre D. à 30 ans de réclusion. Le jury a tenu compte de ses regrets et de sa fragilité psychologique. Beby N. et Vincent L. sont tous deux condamnés à la réclusion à perpétuité. 

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