Mélanie Geelkens
Une sacrée paire: ainsi va la vie capillaire féminine, tu vieillis, tu raccourcis
Après un certain âge, beaucoup de femmes coupent leurs cheveux. Pourquoi? Ceci n’est pas un cheveu, mais un symbole. Celui de la disponibilité sexuelle.
Allez, faisons un petit test. Combien de femmes dans votre entourage, disons de plus de 50 ans, ont les cheveux longs? Personnellement: zéro. Mère, grands-mères, amies, collègues, pas une seule n’arbore un carré s’aventurant plus bas que le menton. Ainsi va la vie capillaire féminine: comme une courbe de Gauss. Laisser pousser pousser pousser jusqu’à un certain âge, couper couper couper ensuite. Evidemment, ce certain âge est imbriqué dans la fin de la jeunesse. Comme s’il existait au code social tacite: tu vieillis, tu raccourcis. Celles qui s’y dérobent sont d’ailleurs souvent moquées, de vouloir ainsi s’accrocher à une juvénilité fanée. Quelle vulgarité! « Je vois beaucoup de femmes dans la rue qui, de derrière, sont très jolies avec leurs cheveux longs et leurs minijupes. Mais quand elles se retournent, aargh, elles sont vieilles. Seules celles sans classe ont les cheveux longs à partir de 40 ans », raillait ainsi, en novembre dernier, la styliste Carolina Herrera dans le Daily Mail (bonjour la sororité…)
A cause de?
A lire les magazines féminins, tout ça, ce serait la faute des gamins. Une fois nés, les mères sacrifieraient leur crinière, devenue supposément trop difficiles à entretenir. Sauf que, franchement, une queue de cheval vite faite, un chignon rapidement élastiqué se révèlent plus pratiques et moins chronophages que les shampoings et brushings réguliers auxquels les coupes courtes sont généralement astreintes. L’explication doit être ailleurs. Du côté de la biologie, peut-être. Paraît qu’à partir de la cinquantaine, le corps produit moins d’oestrogènes, de kératine, bref que les tifs perdent en touffe.
Bon. Mais avoir la tignasse filasse n’empêche pas les longueurs. Sauf que c’est pas joli-joli. Et c’est bien de ça qu’il s’agit. Se conformer aux injonctions de beauté, de décence, de bienséance. Une chevelure élancée (une fois que, dans l’enfance, elle a permis de ne surtout pas confondre fillettes et garçons) semble indiquée pour autant que la femme soit en âge de procréer. Une fois casée ou une fois qu’elle a engendré, paf! , il faut alors couper. Sacrifier ce qui, aux yeux de beaucoup d’hommes, constitue un gage de féminité, un appel à l’érotisme. Faire physiquement le deuil de la séduction. Quelle indécence de vouloir charmer, alors qu’il n’y a plus de possibilité d’enfanter!
Ceci n’est pas un cheveu, mais un symbole. Celui de la disponibilité sexuelle. Que les religions se sont d’ailleurs empressées de couvrir. D’une mantille. D’un voile, dont on parle tant pour le moment. Ce bout de pudeur, qu’entendent porter certaines musulmanes pour repousser les regards lubriques masculins. Chez les juifs orthodoxes, prière après le mariage de porter un sheitel, une perruque censée être synonyme de vertu: ces attributs sont réservés aux époux. Et si le postiche est trop beau, trop stylé, quelques rabbins condamnent ces moeurs légères. Chez les ultraorthodoxes, après les noces, on leur rase carrément le crâne.
Si les femmes doivent tant être protégées de tous ces mâles en chaleur incapables de réfréner une érection à la vision de poils crâniens, pourquoi c’est pas eux, qu’on confine dans les foyers? Qu’on oblige à sortir un foulard sur les yeux? Alors on leur lâcherait enfin la toison, aux croyantes, aux mécréantes, aux vieilles, aux jeunes qui ont juste envie d’élaguer sans se voir reprocher leur manque de féminité, aux joueuses de foot à qui le club conseille les cheveux longs pour ne pas qu’on les imagine lesbiennes. Et franchement, qu’est-ce que ça ferait du bien!
Marie Spaak-Janson sur vos lettres
Il y a un siècle, Marie Spaak-Janson devenait la première femme parlementaire en Belgique (alors que ses concitoyennes n’avaient pas encore le droit de vote complet). Pour célébrer sa mémoire, bpost émettra, le 19 juin, un timbre à son effigie, disponible dans le point poste temporairement installé au Sénat, avec possibilité de visiter cette institution politique. Les personnalités féminines restent rares, sur les timbres: en 2020, il n’y en avait eu que deux (pour six hommes) et une en 2019 (pour sept). La princesse Elisabeth, évidemment…
Profs en jupe
L’altercation se déroule en mai dernier, dans une cour de récréation d’école primaire, à Valladolid, dans le nord de l’Espagne. Un petit garçon, portant un tee-shirt à l’effigie d’un manga, est moqué par un condisciple, qui tient des propos homophobes. Le lendemain, deux enseignants, Borja Velásquez et Manuel Ortega, viennent en classe en portant une jupe, pour apprendre à leurs élèves que « les vêtements n’ont pas de genre ». Une initiative qui s’était déjà produite en 2020, au Québec et au Pays basque, lorsqu’un étudiant s’était fait expulser de son école secondaire pour avoir porté une jupe.
Accouchement et Covid: l’avis des mères
Accoucher en période de Covid, pour certaines femmes, ça a signifié porter un masque durant le travail, ne pas pouvoir être accompagnée, limiter strictement les visites à la maternité… Mais quelles furent les autres conséquences de l’épidémie? Jusqu’au 15 juillet, la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée recueille des témoignages sur le sujet. Le questionnaire est disponible via ce lien: bit.ly/3ywo7M4.
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