Une opération policière programmée lundi dans le métro bruxellois?
Le député bruxellois PS Ridouane Chahid a dénoncé dimanche l’organisation, selon lui, lundi, d’une opération de police FIPA (Full Integrated Police Actions) notamment dans les stations de métro vers la Gare du Nord à Bruxelles, avec la collaboration de la STIB. Cette opération de contrôle vise clairement, d’après l’élu socialiste, à permettre au gouvernement fédéral et à l’Office des Étrangers d’arrêter des personnes qui se trouveraient en situation irrégulière.
« Dans le cas contraire, où ces contrôles consistent uniquement à vérifier si les voyageurs de la STIB ont un titre de transport il n’y a pas de raison pour que la police soit présente », a ajouté le député socialiste, demandant aux autorités compétentes de la zone de police de Bruxelles nord de refuser de participer à cette opération.
M. Chahid a également demandé au ministre bruxellois de la Mobilité Pascal Smet « d’arrêter immédiatement de mettre à disposition de la police et de l’Office des étrangers un outil public tel que la STIB qui ne s’inscrivent pas dans les missions définies par la Région Bruxelloise ».
A Bruxelles, les opérations FIPA sont dénoncées depuis pas mal de temps par les écologistes, précisément parce qu’elles ne se limitent pas, selon eux à démasquer les fraudeurs, et vise aussi les personnes en séjour illégal.
Organisées depuis plusieurs années, ces opérations sont menées afin de diminuer le sentiment d’insécurité des usagers des transports en commun. Selon la STIB, elles permettent en outre aux contrôleurs de la STIB de faire leur travail en des endroits où ils sentent moins en sécurité pour le faire.
En 2012, elles avaient été renforcées après le décès d’Iliaz Tahiraj, un superviseur de la Stib de 56 ans décédé des suites d’un violent coup de poing au visage alors qu’il intervenait sur un accident entre un bus et une voiture.
La Plateforme de soutien aux réfugiés choquée
La Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés a dénoncé dimanche sur sa page Facebook une « honteuse invitation » envoyée à la presse pour assister lundi à une opération policière dans les transports publics bruxellois. Il s’agit en l’occurrence d’une « Full integrated police action » (Fipa), ce qui signifie que plusieurs zones de police et la police fédérale sont impliquées. De telles actions de contrôle ont lieu régulièrement sur les routes du pays ainsi que, entre autres, sur le réseau de la STIB à Bruxelles. Dans ce dernier cas, les policiers sont accompagnés d’agents de la société de transports en commun.
Les agents de la STIB contrôlent si les clients disposent d’un titre de transport. Les policiers, eux, ont le droit de vérifier l’identité des personnes, ce qui leur permet d’examiner si elles ne sont pas recherchées mais aussi, notamment, d’interpeller celles qui ne disposent pas de documents de séjour. Il arrive que de la drogue et des armes prohibées soient saisies.
D’après la police et la STIB, ces opérations visent à réduire la criminalité dans les transports en commun et renforcer le sentiment de sécurité des usagers. De longue date, certains reprochent cependant à la STIB de collaborer à des actions lors desquelles des migrants en séjour illégal sont systématiquement appréhendés.
Récemment, des journalistes ont été invités à assister à une opération FIPA prévue lundi. L’information a cependant fuité sur les réseaux sociaux. « Nos amis en possession d’un titre de transport risquent-ils des contrôles d’identité? Les transports en commun deviennent-ils un terrain de chasse pour l’Office des étrangers et plus largement une source de remplissage des centres fermés? Sur base de quels critères seront effectués les contrôles? Quels sont les objectifs de ce coup de communication? « , interroge la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés sur sa page Facebook.
Le collectif invite tout un chacun à apostropher la STIB ainsi que le ministre bruxellois de la Mobilité, Pascal Smet.