Une manifestation pro-kurde, organisée lundi sur la place du Luxembourg à Bruxelles, a donné lieu à des échauffourées avec la police.
Une manifestation pro-kurde a eu lieu lundi sur la place du Luxembourg pour dénoncer l’attitude passive de l’Union européenne à l’égard de la Turquie du « dictateur » Recep Tayyip Erdogan.
Près de 200 personnes étaient présentes, selon la police. Des échauffourées impliquant plusieurs manifestants ont éclaté durant l’action. La police a procédé à l’évacuation de la place.
La manifestation a eu lieu en réponse aux bagarres qui ont eu lieu dimanche soir à Heusden-Zolder et Houthalen-Helchteren. Elles ont confronté des personnes d’origine syno-kurde à des membres de la communauté turque. Ces affrontements ont fait au moins un blessé grave et cinq blessés légers.
Selon Arife Soysuren, organisatrice de la manifestation et membre du Mouvement des femmes kurdes (lié au mouvement Progressive International), ces bagarres ont eu lieu à la suite d’une attaque préméditée des Loups gris, officiellement connus sous le nom de « Foyers idéalistes », un mouvement turc ultranationaliste et d’extrême-droite. L’organisatrice a dénoncé une attaque orchestrée par le « dictateur », le président turc Recep Tayyip Erdogan, à l’égard des Kurdes limbourgeois.
« Des familles qui rentraient tranquillement chez elles après la fête du printemps (Norouz ou le nouvel an du calendrier persan, NDLR) ont été attaquées par des Turcs parce qu’elles avaient des drapeaux kurdes dans leur voiture », a déclaré Mme Soysuren. « Il est presque certain que l’attaque a été planifiée. Il est impossible de mobiliser une centaine d’hommes en dix minutes. »
L’activiste estime que ces faits sont trop peu couverts par les médias belges et européens. « L’État belge ne dit rien. Les médias, eux, disent tout et son contraire. Ce ne sont pas les Kurdes qui ont attaqué les Turcs. Les Turcs ont essayé de mettre le feu à une maison », a-t-elle affirmé. « Les médias belges ne disent pas la vérité ».
Selon l’organisatrice de la manifestation, M. Erdogan fait de la persécution et de l’intimidation des Kurdes à l’étranger un sport national. « Même ici, au cœur de l’Europe, nous ne sommes pas en sécurité. (…) Pourquoi l’Europe ne s’oppose-t-elle pas au fascisme d’Erdogan ? Il est un danger. Non seulement pour les Kurdes, mais aussi pour le monde entier », a-t-elle surenchéri.
Les valeurs européennes doivent reprendre le pas sur la géopolitique, a clamé Mme Soysuren. Elle a demandé que l’Europe use de son pouvoir politique pour faire respecter les droits de l’homme par la Turquie. L’activiste a enfin appelé l’Union européenne à fournir des moyens à la communauté kurde pour lui permettre de s’installer en sécurité dans les régions kurdes.
