Une manifestation nationale féministe : « Il n’existe pas de petites violences faites aux femmes »
« Il n’existe pas de petites violences faites aux femmes », assène la plateforme Mirabal, qui fédère des associations de la société civile, dans son appel à manifester à Bruxelles ce dimanche à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, qui a eu lieu le 25 novembre.
Une femme sur quatre à travers le monde a été victime de violences au sein d’une relation de couple, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
« Les violences faites aux femmes s’articulent et souvent se croisent, elles font partie d’un système de domination et sont toutes à combattre avec la même force et conviction« , plaide la plateforme Mirabal. Pour la sixième année consécutive, elle lance un appel à une manifestation nationale féministe, « pour pousser les pouvoirs publics à assumer pleinement leurs responsabilités dans la lutte contre les violences faites aux femmes » et à toute personne subissant le sexisme.
Selon le blog « Stop Féminicide », qui répertorie ce type de crimes, 175 femmes ont été tuées parce qu’elles sont des femmes depuis 2017, dont 20 en 2022. « Il ne s’agit là que de l’expression la plus extrême des différentes formes de violences que les femmes continuent à subir dans notre pays (physiques, sexuelles, économiques, psychologiques, institutionnelles) », souligne Mirabal.
Revendications
La plateforme énonce, sur son site, une série de revendications, comme l’intégration d’une dimension de genre dans les plans d’urbanisme pour mieux assurer la sécurité des femmes dans l’espace public, la mise en place d’une procédure garantissant le droit à toute victime de violence de genre, même en séjour irrégulier, de déposer plainte ou encore une formation continue des services de police, de magistrature et de soin de première ligne en matière de continuum des violences sexuelles, familiales et sexistes. Concernant les féminicides, Mirabal salue et dit soutenir le récent projet de loi du gouvernement fédéral, qui définit ce crime et va permettre de collecter des données statistiques. La formation de la police et de la magistrature devrait être améliorée, ainsi que les droits et protection des victimes, estime l’association.
La plateforme liste également des revendications pour les femmes à la tête d’une famille monoparentale, sur le droit à l’avortement (dont l’allongement du délai de 12 à 18 semaines) ou encore pour les femmes demandeuses de protection internationale.
« Grâce aux mobilisations féministes, il y a des progrès mais ce n’est pas suffisant, les chiffres le disent », déplore Mirabal, qui donne rendez-vous à 13h00 ce dimanche, au Mont des Arts à Bruxelles. Un village féministe sera également organisé à l’occasion. L’an dernier, la manifestation contre les violences faites aux femmes avait réuni entre 5.000 et 8.000 personnes.
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