Une longue file devant le centre pour demandeurs d’asile du Petit Château à Bruxelles
Une longue file de demandeurs d’asile s’est à nouveau formée, lundi matin, devant le portail fermé du Petit Château à Bruxelles, le centre d’arrivée pour demandeurs de protection internationale en Belgique, géré par Fedasil. Ce dernier affirme qu’il y a encore trop peu de places à court terme et que les procédures de demande sont trop longues.
Il y a eu environ deux cents enregistrements lundi, selon Fedasil, mais autant de demandeurs d’asile sont restés à l’extérieur lorsque, à 09h00, la porte du Petit Château s’est refermée. La police s’est rendue sur place pour demander aux personnes présentes dans la file d’attente de quitter les lieux et de revenir mardi. Selon les organisations d’aide aux migrants présentes sur place, des dizaines de personnes ont dormi dans la rue devant le centre ce week-end, dans l’espoir d’y entrer lundi matin.
« Des lieux d’accueil ont été trouvés l’été dernier, mais c’est encore insuffisant. Fournir une place d’accueil est une obligation de résultat, pas une obligation d’effort. Aujourd’hui, le traitement de la demande prend un an à un an et demi, ce qui signifie que le réseau est saturé », a expliqué Thomas Willekens, porte-parole de l’ASBL Vluchtelingenwerk Vlaanderen.
Fedasil a affirmé que le gouvernement fédéral et la nouvelle secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Nicole De Moor, tentent de recruter plus de personnel et de créer plus de places d’accueil, mais qu’il en manque encore. Dès début août, de nouvelles places seront disponibles dans la caserne de l’armée à Berlaar (province d’Anvers), a indiqué le cabinet de la secrétaire d’État Nicole De Moore.
Le profil des personnes qui ne peuvent pas s’inscrire reste le même: des hommes célibataires qui ne sont pas considérés comme vulnérables. Les familles et les femmes seules, les enfants et les personnes malades sont prioritaires. « C’est difficile pour les personnes qui veulent demander une protection, mais pour le personnel de Fedasil c’est aussi un exercice douloureux de faire cette sélection chaque jour et d’informer les gens qu’ils doivent revenir », a commenté Benoit Mansy, porte-parole de Fedasil.
Du côté de Vluchtelingenwerk Vlaanderen, on se demande combien de temps la patience des demandeurs d’asile va durer. « Plusieurs hommes dorment dans la rue depuis des semaines ou des mois. Vous remarquez qu’ils commencent à faiblir, qu’ils sont fatigués et qu’ils ne comprennent pas ce qui se passe. Pourtant, ils persistent, parce qu’ils n’ont pas d’autre choix, et bien que ce qu’ils doivent endurer reste inhumain », a commenté Thomas Willekens.
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