Une centaine d’ONG exigent de stopper la construction d’un centre fermé pour familles
Plus de cent associations appelent le gouvernement à cesser la construction du nouveau centre fermé pour familles avec enfants qui sera implanté près de l’aéroport de Bruxelles. L’ouverture de ce centre est prévue pour début 2018.
Il y a quelques mois, la Plate-forme Mineurs en exil, Unicef Belgique, Vluchtelingenwerk Vlaanderen, le Ciré, Caritas International et JRS Belgium avaient déjà tiré la sonnette d’alarme par rapport à ce projet, en lançant la campagne « On n’enferme pas un enfant. Point. »
« La place d’un enfant n’est jamais en centré fermé. Selon la Convention internationale relative aux droits de l’enfant, que notre pays a ratifiée, mais également selon la Constitution belge, il faut toujours prendre en compte l’intérêt supérieur de l’enfant dans toutes les décisions qui le concernent. La détention d’enfants n’est jamais dans leur intérêt. L’impact néfaste de la détention sur la santé, le développement et le bien-être des enfants a été démontré à plusieurs reprises, même dans le cas où la détention est de très courte durée et se passe dans des conditions relativement humaines », rappelle Tine Vermeiren, coordinatrice de la Plate-forme Mineurs en exil.
« Le gouvernement a entamé la construction un nouveau centre fermé spécialement pour détenir des familles avec enfants. Il s’agirait de cinq habitations séparées, appelées des « unités familiales fermées ». Trois d’entre elles accueilleraient jusque six personnes, et deux jusque huit personnes. Le but du nouveau centre fermé est, selon Théo Francken (le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, NDLR), de dissuader les familles qui risqueraient de s’échapper des maisons de retour. Nous ignorons pour l’heure la durée maximale d’enfermement mais même un jour de détention est un jour de trop, car on n’enferme pas un enfant », insistent la Plate-forme Mineurs en exil et Unicef sur le site « On n’enferme pas un enfant. Point ».
Entre 2004 et 2008, plus de 2000 enfants ont été détenus avec leurs parents dans des centres fermés en Belgique. Ces détentions ont mené à trois condamnations de la Belgique par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), pour l’enfermement de mineurs dans des circonstances inadaptées. Après ces condamnations et des critiques continuelles, la Belgique a cessé cette pratique mais la possibilité de détenir des enfants en famille a toutefois été inscrite dans une loi du 16 novembre 2011, qui précise que le centre fermé doit être adapté aux besoins des familles avec enfants.
Le Conseil de l’Europe et Myria, notamment, ont déjà demandé à M. Francken de renoncer à ce projet.