Un rapport fustige les conditions de détention à la prison d’Andenne
(Belga) Un expert a été interrogé mardi comme témoin devant le tribunal correctionnel de Namur dans le cadre du procès des deux détenus de la prison d’Andenne accusés d’évasion et de tentative d’évasion le 8 avril 2012. Ce professeur d’université a réalisé un rapport à la demande de la juge d’instruction sur les conditions de détention et de travail ainsi que sur les raisons de mécontentement des détenus et des agents pénitentiaires au sein de l’établissement pénitentiaire d’Andenne.
« Les détenus sont laissés dans un grand désoeuvrement. Et il y a d’importants problèmes de communication. La population détenue est extrêmement difficile: de plus en plus jeunes, ils réalisent des peines de plus en plus longues pour des faits de plus en plus graves. Or, l’encadrement important est déficient », a indiqué le Pr Philippe Mary, soulignant également la pérennité des problèmes qui datent de 1999. « Depuis les émeutes de novembre 2011, l’établissement est soumis à une mesure de sécurité particulière alors qu’il s’agit normalement d’une mesure exceptionnelle. Mais en faisant cela, on aggrave le problème plutôt que de chercher des solutions », a-t-il ajouté, décrivant la peur dans laquelle vivent détenus et gardiens. Du côté du personnel, « la modalité de gestion est absente ». « Les syndicats, qui mènent de nombreuses grèves émotionnelles, se sentent très puissants et la prison est gérée par les syndicats bien plus que par la direction. » En 2011 et 2012, trois prises d’otage ont eu lieu à la prison d’Andenne. (COR 705)
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