Un agent immobilier sur dix prêt à discriminer
Deux doctorants, l’un de la VUB et l’autre de l’université de Gand, se sont penchés sur les discriminations présentes sur le marché du logement. Ils ont pu observer les réactions des agents immobiliers en envoyant des mails mystère. Il ressort qu’un dixième d’entre eux est toujours prêt à répondre à une requête discriminatoire d’un client.
Dans l’expérience menée par Abel Ghekiere (VUB) et Louis Lippens (UGent), un client fictif a d’abord envoyé un mail à des agents immobiliers pour leur poser quelques questions pratiques au sujet de la mise en location d’une maison. Le client a, par la suite, demandé de l’aide afin de trouver le bon locataire, déclarant qu’il ne souhaitait pas de candidats issus de l’immigration. Les 200 mails de l’étude ont été envoyés en février 2020 avec un nom à consonance flamande.
Dix pourcents des agents immobiliers ont accepté de sélectionner le locataire en fonction de son origine ethnique. « Un agent immobilier qui accède à ce type de demande agit contre la législation anti-discrimination et est donc passible de sanctions », déclarent les doctorants. « En envoyant des mails avec une requête discriminatoire, nous pouvons repérer, analyser et catégoriser les intentions de discriminer », poursuivent-ils.
Les résultats de cette expérience montrent donc que la majorité des agents ne répondent pas à cette requête. Un peu plus de 25% d’entre eux se réfèrent directement à la législation anti-discrimination. Un sur cinq ne répond pas à cette demande du client, mais ouvre la voie à la discrimination en plaçant la responsabilité sur le client, stratégie qui n’est pas punissable en soi, précisent les chercheurs. Enfin, 40% des agents ne répondent pas aux demandes discriminatoires du client et demandent à celui-ci de prendre contact avec eux par téléphone.
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