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Trois nouveaux hôpitaux pour les patients de Jolimont

Vincent Claes Rédacteur en chef - Le Journal du médecin

La ministre Greoli va ouvrir dans quelques jours un appel à projet pour la construction d’hôpitaux en Région Wallonne. Le Groupe Jolimont est fin prêt. Son dossier, baptisé X3L, en préparation depuis 2016, est ficelé. Ambitieux mais pas mégalomane.

Le Groupe Jolimont entend donc bâtir trois nouveaux hôpitaux de taille moyenne en Brabant Wallon et dans le Hainaut, rénover l’hôpital de Lobbes et créer un pôle médico-logistique commun. Les responsables de l’institution auraient-ils soudain la folie des grandeurs ? « Vouloir créer trois nouveaux hôpitaux, cela peut paraître beaucoup, concède Stephan Mercier, administrateur délégué, mais cette ambition est en rapport avec la taille de notre groupe hospitalier, le territoire que nous couvrons (60 communes contiguës de 70 km de diamètre nord/sud et est/ouest : NDLR) et du nombre de patients que nous soignons. En outre, le montant global des travaux de construction – près de 500 millions d’euros – n’est pas très élevé si on tient compte de l’ampleur du projet X3L. ».

De six à quatre sites

Les nouveaux sites hospitaliers seront situés à Mons, Nivelles et La Louvière. Les anciens hôpitaux du groupe seront à l’avenir réaffectés à d’autres missions. « Nous comptons réaliser la construction des trois hôpitaux en même temps, peut-être avec un léger décalage. L’avantage c’est que nous pourrons mutualiser certains coûts et apprendre des expériences positives ou négatives sur chacun des sites », souligne le Dr Olivier Lequenne, chef de projet X3L. Les trois hôpitaux vont être construits selon un plan identique, seul le nombre d’étages et d’éventuelles fonctions spécifiques (par exemple, un bunker pour la radiothérapie) les différencieront. « Cette organisation identique permettra aux travailleurs et aux patients de se guider facilement dans chaque hôpital », ajoute le Dr Lequenne.

Les unités ont été conçues de manière à pouvoir changer d’affection au gré de l’évolution des besoins en passant d’une unité d’hospitalisation classique à une unité de revalidation ou l’inverse. Cette capacité de pouvoir réaffecter les espaces est un atout. Et un gage de flexibilité qui plaît aux investisseurs. « Qui sait ce dont nous aurons besoin dans 20 ans ? Lorsqu’on trouvera un traitement efficace contre les cancers, on pourra réduire fortement le nombre d’unités d’hospitalisation. Il faut pouvoir s’adapter constamment à l’évolution médicale et technologique », souligne le Dr Lequenne. Et de rappeler qu’il faut près de 10 ans pour concevoir un hôpital… qui sera ensuite utilisé au moins 30 ans. « Ceux qui ont conçu les hôpitaux inaugurés actuellement vivaient dans un monde sans smartphone… », illustre Stephan Mercier.

Trois nouveaux hôpitaux pour les patients de Jolimont
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Hôpitaux de proximité

Les trois nouvelles institutions seront des hôpitaux généraux de proximité – avec des activités classiques et de jour – capables d’accueillir un ou plusieurs pôles d’excellence (radiothérapie, chirurgie cardiaque, soins intensifs pédiatriques…). « Actuellement, lors des discussions sur la constitution des réseaux hospitaliers locorégionaux, les acteurs débattent principalement des centres de référence qui, en réalité, font partie des réseaux supra-régionaux, observe Stephan Mercier. Nous allons développer plusieurs centres d’expertise sur nos nouveaux sites et continuer de collaborer avec les autres hôpitaux de la région. »

Dès la réception du dossier de construction, l’Aviq aura deux mois pour remettre sa réponse. Stephan Mercier et Olivier Lequenne sont confiants. « Notre projet à neuf chances sur dix de passer s’il est évalué sur base des critères objectifs. Nous avons été particulièrement parcimonieux avec les deniers publics ces dernières années. Ce qui pour ce critère place notre projet X3L, en tête des projets qui vont être déposés par les autres hôpitaux. Il y a une véritable adéquation entre l’offre de soins que nous voulons offrir et les besoins de la population. Nous comptons travailler en réseau. Nous allons passer de six sites hospitaliers anciens à quatre sites modernes. Si tout le monde opère une telle concentration, il y aura une fameuse réduction des capacités hospitalières dans tout le pays. En outre, notre modèle est fort adaptable. Ce qui pourrait jouer aussi en notre faveur est la capacité de construire rapidement les trois nouveaux hôpitaux parce que la Région wallonne va se retrouver avec des demandes qui se concentreront à la fin de la période du calendrier de construction quinquennal. Tout dépendra aussi du nombre de projets qui seront déposés. Objectivement, nous avons beaucoup d’atouts. »

Globalement le nombre de lits hospitaliers du Groupe Jolimont ne va pas diminuer mais leurs affections vont être modifiées. La concentration des activités ne devrait pas avoir d’impact sur le volume de l’emploi des travailleurs et des médecins. Ce projet X3L, qui sera certainement bénéfique pour la population du Hainaut et du Brabant wallon, est une véritable aubaine pour le secteur de la construction.

Les nouveaux sites hospitaliers seront « pluripotents » : basés sur le même canevas et ayant une organisation générale similaire. Ils varieront en taille et présenteront des caractéristiques propres.

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