« Trois boosters pour le pouvoir d’achat »: voici les mesures décidées pour contrer les prix de l’énergie
Le gouvernement fédéral réuni en comité restreint a trouvé un accord sur le prix de l’énergie et le mini-tax shift. Voici le contenu de cet accord et ses conséquences pour le portefeuille du citoyen.
Le gouvernement fédéral s’est accordé dans la nuit de lundi à mardi sur plusieurs mesures visant à alléger la facture énergétique des ménages, confrontés à la forte augmentation des prix du gaz et de l’électricité. Le fédéral a aussi conclu un accord sur le « mini tax shift ». En conférence de presse, le Premier ministre Alexander De Croo a qualifié ces mesures de « booster de pouvoir d’achat ». Le gain moyen pour un ménage belge en 2022 est estimé à 300 euros.
« Trois boosters »
« Il s’agit de trois boosters pour le pouvoir d’achat », a commenté le Premier ministre Alexander De Croo en conférence de presse. Ces trois boosters se traduisent par la réduction temporaire de la TVA sur l’électricité de 21% à 6% pour tous les ménages les quatre prochains mois, un chèque énergie de 100 euros (prime de chauffage ‘one shot’), et l’élargissement du tarif social.
Le premier « booster » consiste donc en une prime de chauffage ‘one shot’ de 100 euros pour tous les ménages belges. Celle-ci sera accordée via une réduction de la facture d’électricité de tous les bénéficiaires d’un contrat résidentiel. Le choix de passer par le contrat d’électricité permet, selon le gouvernement, d’accorder la prime quelle que soit la manière de se chauffer (mazout, gaz ou électricité).
Pour soutenir les familles en ces moments difficiles, nous prévoyons trois boosters :
✅ baisse temporaire de la TVA sur l’électricité de 21% à 6%
✅ prime chauffage de 100 euros pour chaque famille
✅ réduction des charges pour les bas et moyens salaires— Alexander De Croo (@alexanderdecroo) February 1, 2022
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La deuxième mesure est la diminution temporaire de la TVA de 21% à 6% pendant quatre mois, de mars à juin inclus. Pendant ce temps, les ministres des Finances Vincent Van Peteghem et de l’Énergie Tinne Vander Straeten sont invités à continuer le travail sur une réforme des accises et sur un système de cliquet sur l’électricité et le gaz naturel. Ils devront faire rapport au kern d’ici le 1er mars.
Concernant la troisième mesure, le fédéral a confirmé la prolongation au deuxième trimestre de 2022, soit jusqu’au 30 juin, du tarif social élargi. Celui-ci concerne les 20% de ménages les plus vulnérables, soit environ un million de ménages.
Les différentes mesures concernant les prix de l’énergie représentent un montant de quelque 1,1 milliard d’euros. Celles-ci seront financées via les recettes TVA supplémentaires perçues précédemment, un prélèvement sur les sur-revenus du nucléaire et via la diminution des subsides à l’éolien en mer consécutive à l’augmentation des prix. Le surplus budgétaire tiré de la hausse actuelle des prix de l’énergie est ainsi estimé à 800 millions d’euros.
Mini tax-shift
« Nous allons également continuer la réforme des accises sur le gaz et l’électricité, le but étant de mieux pouvoir gérer les fluctuations des prix », a ajouté De Croo.
Concernant le tax-shift, « le focus est porté sur les salaires bas et moyens, qui verront clairement une augmentation de leur salaire net et de leur pouvoir d’achat « , précise Alexander De Croo. Le mini tax shift consiste en une réduction de la cotisation spéciale pour la sécurité sociale.
Puisqu’il s’agit d’un glissement de fiscalité, cette mesure a été liée à la mise en place de la taxe sur les billets d’avion. Celle-ci concerne tous les vols passagers commerciaux, ainsi que les vols privés et les vols d’affaires. Plus le vol sera court, plus la taxe sera importante. En outre, le fédéral procèdera à une augmentation des accises sur les cigarettes et le tabac.
Par ailleurs, le montant du bonus à l’emploi, réservé aux bas et moyens salaires sera désormais lié à l’augmentation du salaire minimum. Dans le cadre de l’accord social interprofessionnel 2021-2022, une telle augmentation a été prévue au 1er avril 2022. Le revenu mensuel minimum moyen augmentera de 76,28 euros brut par mois (hors indexation) à cette date. Le fédéral a à cette occasion rappelé le maintien de l’indexation automatique des salaires.
Pour les indépendants, une enveloppe structurelle de 6,8 millions a également été octroyée pour développer des mesures spécifiques en faveur du pouvoir d’achat.
Le Premier a rappelé d’autres mesures existantes et « efficaces » dans notre pays, comme le système d’indexation « qui fonctionne, et qui aide à atténuer le coût de la vie qui augmente. Il aide à mieux maitriser le fait que la vie devienne plus chère. Il se traduit par l’augmentation des salaires et allocations. »
« On ne laisse personne sans soutien », a ensuite voulu rassurer le Premier. « Il y a un set de mesures qui est large, qui s’élargit vers des mesures à l’avantage de tous. C’est une situation difficile, qu’on doit gérer maintenant. Le gouvernement fédéral montre qu’il peut prendre des mesures équilibrées, qui correspondent à la réalité du terrain », a-t-il déclaré.
Avec Belga
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