Travaux d’intérêt général obligatoires pour les chômeurs de longue durée : pas à Bruxelles et en Wallonie
Les ministres de l’Emploi wallons et bruxellois n’ont pas été inspirés par la dernière mesure prise en Flandre. Celle-ci oblige les chômeurs de longue durée – deux ans – à effectuer des travaux d’intérêt général dès 2023.
Ce 16 décembre,la ministre de l’Emploi flamande Hilde Crevits (CD&V) arrachait un accord de coalition sur le chômage de longue durée. Ainsi, toute personne au chômage en Flandre depuis plus de deux ans devra effectuer des travaux d’intérêt général à partir de 2023. Les réfractaires seront menacés de perdre leurs allocations.
Pendant ce service communautaire, la personne au chômage se verra confier une tâche dans une administration locale, comme balayeur de rue, accompagnateur de bus scolaire, aide dans un centre de vaccination ou encore jardinier. Jusqu’à maximum 64 heures par mois pourront être prestées. Le chômeur conservera ses allocations, complétées par une indemnité de 1,30 euro par heure.
Une telle mesure peut-elle voir le jour dans les régions bruxelloise et wallonne ?
La situation est diffu0026#xE9;rente. En Flandre, ils manquent de mains d’oeuvre. Nous, c’est plutu0026#xF4;t le contraire: nous manquons d’emplois.
porte-parole du ministère de l’Emploi de la région bruxelloise.
En région bruxelloise, cette mesure n’est pas envisageable même si « toutes mesures qui visent à rapprocher de l’emploi est une mesure intéressante« . Le ministre de l’Emploi Bernard Clerfayt (Défi) préfère ainsi intégrer les mesures d’aide aux chômeurs de longue durée dans un cadre plus global.
Selon son cabinet, « Actiris doit être plus actif sur cet aspect-là » et donc au « stock« de chercheurs d’emploi de longue durée qui devraient bénéficier davantage d’aide que les nouveaux arrivants. « Pour nous le travail forcé, car c’est vraiment de cela dont on parle, ce n’est pas la solution dans une société qui doit être plus inclusive« , ajoutent-ils.
Egalement, lecabinet souligne que « la configuration est différente dans la région flamande et dans les régions wallonne et bruxelloise. En Flandre, ils manquent de mains d’oeuvre, donc c’est une manière de régler ce problème-là aussi. Nous, c’est plutôt le contraire, nous manquons d’emplois. » Le ministère déclare donc « comprendre la démarche » même s’il ne la cautionne pas.
Nous sommes davantage dans une logique d’accompagner plutu0026#xF4;t que de forcer.
porte-parole du ministère de l’Emploi de la région wallone.
En Région wallonne non plus, ce type de mesure « ne sera pas appliquée« . Le cabinet de la ministre de l’emploi, Christie Morreale (PS) indique être davantage dans une « logique d’accompagner plutôt que de forcer les chômeurs de longue durée à travailler dans un environnement où ils ne veulent pas aller« .
Le ministère dit préférer appliquer des mesures qui soient réellement bénéfiques pour le chômeur, pour l’empoyeur et la société, et ainsi privilégier « une dynamique d’accompagnement et d’insertion« . Ils ajoutent plutôt se tourner vers des projets comme celui déployé dans le nord de la France – « territoires zéro chômeur de longue durée « – qui a pour but d’embaucher en CDI des chômeurs de longue durée dans des entreprises de l’économie sociale et solidaire financées par l’Etat et les collectivités et positionnées sur des activités non concurrentielles.
Une nouvelle mesure qui n’est donc pas prête de s’implanter dans le sud de la Belgique…
Aurore Dessaigne
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