Survol de Bruxelles: le gouvernement flamand invoque un conflit d’intérêts, Gilkinet se défend
Le gouvernement flamand intente une procédure en conflit d’intérêts dans le cadre des nuisances sonores liées à l’aéroport de Bruxelles.
Le gouvernement flamand intente une procédure en conflit d’intérêts contre la dernière modification des routes aériennes de et vers l’aéroport de Bruxelles, ont annoncé lundi les ministres en charge de la Périphérie flamande, Ben Weyts, et de l’Environnement, Zuhal Demir.
Les ministres N-VA invoquent une étude de l’administration flamande de l’Environnement faisant état de nuisances sonores plus fortes, de jour comme de nuit, au nord et au nord-ouest de la périphérie bruxelloise, depuis que de nouvelles procédures de décollage et d’atterrissage sont entrées en vigueur, le 5 octobre dernier. Et ce, « au bénéfice de la Région de Bruxelles-Capitale« .
En Belgique, un conflit d’intérêts déclenché par un gouvernement se règle devant le Comité de concertation, qui dispose de 60 jours pour prendre une décision. À défaut, le gouvernement mis en cause peut poursuivre la politique contestée.
Georges Gilkinet réagit
Le déplacement de certaines routes aériennes vers et depuis l’aéroport de Bruxelles fait suite à l’introduction d’une nouvelle technologie européenne obligatoire, mais des ajustements peuvent être apportés si nécessaire, a réagi lundi le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo).
Depuis le début du mois, certaines routes de départ qui traversent la limite nord de Bruxelles utilisent les procédures d’approche PBN (« Performance Based Navigation »), une technologie obligatoire en Europe qui recourt à des satellites plutôt qu’à des balises et à des systèmes d’aide à l’atterrissage au sol, comme par le passé, a expliqué une porte-parole de M. Gilkinet (Ecolo) à l’agence Belga.
Les nouveaux itinéraires sont censés être très similaires aux itinéraires conventionnels, mais il n’est pas inhabituel que l’introduction de nouvelles technologies nécessite certaines améliorations, a-t-elle ajouté.
Le ministre attend les résultats d’une analyse de la Direction générale du Transport aérien (DGTA) et « des ajustements seront apportés si nécessaire », a poursuivi la porte-parole de M. Gilkinet, qui est également vice-Premier ministre.
Selon son cabinet, il n’est pas prévu de « déplacer secrètement » les nuisances vers la Flandre et le ministre a déjà pris des mesures pour réduire la pression sonore sur les riverains.
M. Gilkinet a déjà mis sur la table la suppression des vols intérieurs de courte distance et la révision des « Quota Counts » (QC, quota de bruit maximum par mouvement durant certaines tranches horaires).
« Je comprends l’inquiétude des riverains, qui souffrent énormément des nuisances sonores provoquées par notre aéroport national. Je travaille en toute transparence et je veux absolument éviter que Bruxelles National ne devienne la poubelle du bruit de l’Europe« , a ajouté M. Gilkinet.