« Sortir de cette logique guerrière »: une trentaine d’artistes et universitaires belges appellent au boycott d’Israël

Des universitaires et artistes belges lancent un appel au boycott d’Israël, estimant les pays occidentaux silencieux et attentistes.

Une trentaine d’artistes et universitaires belges ont lancé une pétition en ligne pour appeler au boycott d’Israël, alors que les bombardements et l’offensive terrestre menés par l’État hébreu ont fait plus de 30.000 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas. Face à la « folie meurtrière » qui se déploie dans le territoire palestinien sous blocus israélien, l’Occident « reste silencieux, attentiste, prudent », dénoncent les signataires dans cette pétition.

Parmi ceux-ci apparaissent le cinéaste Thierry Michel, réalisateur de « L’Empire du Silence » (qui dénonce l’impunité dont bénéficient des criminels de guerre dans l’est troublé de la République démocratique du Congo), le réalisateur Jaco Van Dormael, la chanteuse Marie Daulne (Zap Mama), le comédien Bouli Lanners, la chorégraphe Michèle Anne De Mey, l’auteur flamand Tom Lanoye… Mais aussi des personnalités du monde académique, comme le vice-recteur honoraire de l’UCLouvain Gabriel Ringlet, l’ancien recteur de l’ULB Didier Viviers, la docteure en sciences politiques et sociales Fatima Zibouh, le professeur Gaëtan Vanloqueren, et des militants des droits humains tels qu’Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains, ou l’ex-directeur de la section belge francophone d’Amnesty International, Philippe Hensmans. Henri Goldman, membre de l’Union des progressistes juifs de Belgique, a lui aussi apposé sa signature.

« Jusqu’ici, la majorité d’entre nous n’a jamais été partisane du boycott d’Israël« , poursuit le texte. Toutefois, « dans les conditions actuelles, nous ne voyons plus d’autre solution » pour faire « pression sur le gouvernement israélien, exiger un embargo total sur les armes vers Israël » et obtenir la fin « de la guerre et de ce génocide ». Les signataires n’oublient pas pour autant les otages israéliens, détenus depuis le 7 octobre par le Hamas et dont « le sort importe peu » au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, selon eux. « Maintenons simultanément la pression » sur le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir dans la bande de Gaza.

« La décision de soutenir le boycott n’a rien à voir avec de l’antisémitisme : celui-ci nous révulse« , prennent soin de souligner les signataires. La guerre entre le gouvernement israélien et le Hamas à Gaza sème la haine et les actes d’antisémitisme en hausse dans le monde en sont la conséquence directe, pointe le texte. « Si nous voulons qu’un jour la paix revienne au Proche-Orient, il faut sortir maintenant de cette logique guerrière et rétablir le respect du droit international. Il y va de l’intérêt de toutes les parties, des Israéliens comme des Palestiniens. »

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