Sortie du nucléaire: « Le sujet est parfois très politisé », estime Alexander De Croo
Le Premier ministre Alexander De Croo souhaite s’en tenir à la méthode sur laquelle son gouvernement s’est mis d’accord dans l’optique d’une décision mi-mars sur la sortie éventuelle du nucléaire. « Nous regardons deux éléments, explique-t-il jeudi sur Radio 1: la garantie d’approvisionnement et le coût. Nous adoptons une approche systématique et sur le fond. Il faut aussi tenir compte des dernières évolutions sur le sujet », a indiqué le Premier ministre insistant sur l’importance de s’en tenir à une discussion sur les faits et pas idéologique.
M. De Croo réagissait entre autres aux différents avis récemment exprimés, notamment par le président de son parti, Egbert Lachaert. Ce dernier plaidait mercredi pour une analyse supplémentaire de l’impact potentiel de la menace russe sur la politique énergétique belge. « Dans un tel contexte, aucun scénario ne doit être enterré », a dit M. Lachaert. Le président du CD&V Joachim Coens a estimé que la priorité, à ses yeux, était la facture énergétique et Conner Rousseau (Vooruit) est allé dans ce sens également.
Les présidents de parti réagissaient au plaidoyer des organisations patronales en faveur du maintien de deux réacteurs nucléaires en Belgique.
La présidente de Groen a, elle, fait savoir mercredi que son parti continuait à soutenir le « plan A », soit une fermeture complète des installations nucléaires. Au sein des Verts flamands, le député Wouter De Vriendt, également sur Radio 1 jeudi, a appelé les responsables politiques « à garder la tête froide dans ce dossier et à mettre en oeuvre ce qui a été décidé il y a plus un mois et demi maintenant ».
« Nous allons continuer avec la méthode que nous nous sommes fixée », commente de son côté Alexander De Croo. Le gouvernement avait convenu de prendre en compte à la fois la sécurité d’approvisionnement et le coût de la facture énergétique. « Nous effectuons une analyse détaillée et systématique », a répété le chef du gouvernement, indiquant que son équipe allait tenir compte des évolutions les plus récentes.
Il tient en tout cas à se limiter à une discussion sur les faits. « Nous examinons les analyses techniques. J’ai l’impression que le sujet est parfois très politisé et ce n’est pas la bonne approche, selon moi. »
Un nouveau groupe constitué de patrons d’entreprises, d’ingénieurs, de personnalités du monde académique et de citoyens a publié une lettre ouverte dans laquelle ils abordent les conséquences négatives d’un abandon total de la solution nucléaire. « Tous les clignotants sont au rouge en ce qui concerne les futurs approvisionnements en gaz. La Belgique ne peut pas se permettre de patiner encore davantage, d’éroder encore la position concurrentielle de ses entreprises et de précipiter ses citoyens dans la pauvreté », avancent les signataires.
Mettant en garde contre la construction de centrales à gaz qui va faire augmenter drastiquement nos émissions de CO2, ils souhaitent qu’au moins deux centrales nucléaires (D4/T3) soient prolongées d’au moins 10 ans.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici