Un quart des familles monoparentales rencontrent des problèmes financiers
Le nombre de familles monoparentales en Belgique est estimé à 11%. Un tiers de ces familles sont menacées de pauvreté, contre environ un ménage sur cinq en Belgique.
Un quart des familles monoparentales belges rencontrent des problèmes financiers, soit deux fois plus que la population moyenne. C’est l’un des constats d’une étude menée à l’initiative de l’AMA (Fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri), du CAW (Centrum Algemeen Welzijnswerk) et d’Ikea Belgique. Avec d’autres associations, ces acteurs ont rédigé un mémorandum à l’attention des partis politiques en vue des élections du mois prochain.
Pour cibler les problèmes prioritaires, une étude a d’abord été menée en avril auprès d’un échantillon de 991 familles monoparentales ainsi que sur près de 1.500 personnes pour déterminer la représentativité des familles à parent isolé au sein de la société. Il en ressort qu’un peu plus d’un dixième (11%) des ménages belges sont des familles monoparentales. Dans la majorité des cas, la mère est cheffe de famille (62%), mais la part des pères en charge des enfants augmente sensiblement ces dernières années.
Les familles monoparetales surreprésentées à Bruxelles et dans le Hainaut
Si la situation peut être dans certains cas l’issue d’un choix (12%), elle reste majoritairement la conséquence d’une séparation (66%). En Belgique francophone, les familles monoparentales sont surreprésentées à Bruxelles, où elles représentent 33% des ménages, et dans le Hainaut (35%).
Mais qu’importe leur zone géographique, les principaux soucis de ces familles restent les mêmes: de logement, organisationnels, et surtout financiers. En effet, un peu plus de 60% de ces familles disposent d’un revenu familial de 2.800 euros mensuels maximum. Un tiers des familles monoparentales sont menacées de pauvreté, contre environ un ménage sur cinq en Belgique.
Parmi les 10 propositions avancées dans le mémorandum, les signataires demandent notamment que l’on garantisse la disponibilité rapide d’un revenu de transition en cas de nécessité, mais aussi diverses mesures relatives aux prix des logements.
L’accès à un chez soi « abordable et décent » est en effet considéré comme problématique par de nombreuses familles monoparentales. Seules 30% de ces ménages avec trois enfants ou plus disposent d’une chambre pour chacun. Les répondants pointent comme principales difficultés le manque de logements adéquats, les délais d’attente pour les logements sociaux ou encore la discrimination de leur modèle familial sur le marché du logement.
Pour favoriser et accélérer l’accès au logement, « d’où tout démarre » selon les accompagnateurs sociaux, les organisations demandent la création de nouveaux logements sociaux d’une part, et la favorisation des colocations en supprimant « purement et simplement » le taux cohabitant (qui consiste à réduire le niveau des allocations dont un individu bénéficie en cas de cohabitation, NDLR).
Les signataires du mémorandum demandent également un encadrement du prix des loyers ainsi que la mise en place d’incitants à destination des propriétaires qui acceptent de louer à des familles monoparentales.
Plus globalement, les organisations recommandent la création d’une plateforme, et d’un numéro de contact gratuit, reprenant toutes les aides disponibles, à tous les niveaux de pouvoir. Le manque de visibilité actuel, tant pour les professionnels que pour les familles, « favorise directement le non-recours aux droits », pointent-elles. Pour éviter ce non-recours aux droits, elles estiment que la création d’un statut « famille monoparentale » est également souhaitable, tout comme l’automatisation des droits et soutiens qui en découlent.