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La FGTB ne veut pas des « mesures sparadraps » posées sur la norme salariale

Après avoir déjà montré peu d’enthousiasme lundi pour l’accord salarial proposé par le gouvernement fédéral, la FGTB a enfoncé le clou mardi. Les mesures « sparadraps » posées sur la norme salariale à 0%, comme le chèque consommation allant de 500 à 750 euros au sein des entreprises ayant eu de bons résultats, ne profitent pas à la concertation sociale, insiste le syndicat socialiste. « Les travailleurs et travailleuses méritent plus, et mieux », martèle-t-il.

Selon les termes de la proposition fédérale, l’indexation automatique sera conservée mais la marge salariale sera par contre nulle durant les deux prochaines années, quel que soit l’indice. Les entreprises qui s’en sortent bien pourront toutefois accorder une prime allant jusqu’à 500 euros à leurs salariés, à condition qu’un accord sectoriel soit conclu à cet effet. Une clause échappatoire est également prévue pour les entreprises qui ne disposent pas de ces moyens financiers. Celles aux bénéfices exceptionnellement élevés pourront octroyer jusqu’à 750 euros à leurs travailleurs.

Un chèque reste cependant un chèque, réagit la FGTB. Tout le monde ne pourra pas bénéficier de cette prime et, pour beaucoup, le montant accordé sera bien inférieur à 750 euros, prévient-elle. Le taux de cotisation à la sécurité sociale sera en outre inférieur au taux de cotisation habituel et les travailleurs des services publics sont de facto exclus de l’accord, comme ils l’avaient été pour la prime corona en 2021, regrette l’organisation syndicale.

Pour la FGTB, cette proposition de conciliation, censée offrir une issue à l’impasse entre employeurs et syndicats, manque son objectif. Elle souhaite en effet récupérer une « réelle liberté de négociation », telle que le recommande l’Organisation mondiale du travail, répète-t-elle à l’envi.

Quant à l’enveloppe bien-être, elle sera versée à 100%. Normalement, cet argent est consacré à diverses allocations, mais cette fois, une petite partie sera réservée aux travailleurs. Les allocations de chômage les plus basses augmenteront de 1,3%, ce qui est inférieur au maximum de 3,5%. L’argent ainsi dégagé servira à augmenter le salaire minimum afin d’éviter au maximum les pièges à l’emploi.

« Tant qu’on ne dissociera pas l’enveloppe sociale de la négociation sur les salaires, on assistera à ce jeu de vases communicants entre salaires et allocations sociales. Aujourd’hui : moins d’allocations de chômage en échange d’une amélioration des bas salaires. Ce chantage libéral n’a pas lieu d’être », tonne la FGTB.

« Tant que la loi sur la norme salariale ne sera pas modifiée, les syndicats ne pourront plus négocier librement des augmentations de salaires, les travailleurs dépendront de la composition et de la décision du gouvernement en place« , dénonce-t-elle encore.

Si le syndicat socialiste salue la progression de toutes les allocations sociales au-delà de l’inflation, y compris les pensions et les allocations de chômage, il fustige qu’une partie importante des fonds auxquels les demandeurs d’emploi ont droit ne leur soit pas allouée et soit utilisée pour les travailleurs actifs.

« Cela ne peut constituer un précédent. Nous pouvons tout à fait augmenter les salaires les plus bas, sans siphonner l’enveloppe bien-être, qui doit intégralement servir aux allocations sociales », estime la FGTB, rappelant que la majorité des allocations sociales minimales sont toujours inférieures au seuil de pauvreté en Belgique.

La FGTB ne relâchera pas la pression, avertit-elle en conclusion. Elle organisera d’ailleurs une manifestation nationale en faveur du pouvoir d’achat pendant la semaine du 12 décembre à Bruxelles. Elle espère que celle-ci pourra être organisée en front commun syndical, la CSC devant se prononcer ce mardi quant à sa participation à l’issue d’un bureau national.

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