La grève des services publics a clôturé une semaine d’actions syndicales
Ce vendredi était le point d’orgue d’une semaine d’actions syndicales avec des actions de grève organisées dans l’ensemble des secteurs de la fonction publique. Les syndicats, qui ont agi partiellement en front commun, ont dénoncé le sous-financement, le manque de personnel et la trop faible attractivité des conditions de travail dans la fonction publique.
Du lundi 6 au vendredi 10 mars, le front commun syndical (CGSP, SLFP, CSC) mène une série d’actions de protestation rythmées par des journées thématiques, dédiées, pêle-mêle, aux services de secours, aux droits des femmes ou encore aux pensions, a déclaré le président de la CGSP, Michel Meyer. Une grève, sur le rail notamment, est prévue le 10 mars.
Les syndicats veulent dénoncer un sous-financement et un manque de personnel dans plusieurs secteurs. À la STIB, un préavis de grève a été déposé par le front commun syndical pour le 10 mars, confirme la porte-parole Françoise Ledune. Le réseau De Lijn est également perturbé « Nous nous attendons à ce que beaucoup de gens participent et il y aura des perturbations considérables », a déclaré Stan Reusen de l’ACOD.
Ce mercredi 8 mars, la CGSP s’était joint à la FGTB pour défendre les droits de la gent féminine. Le 9 mars, le front commun avait prévu la distribution de tracts à la population pour sensibiliser celle-ci à l’importance des services publics. Enfin, en guise de bouquet final, la CGSP organise vendredi 10 mars une grève de 24 heures dans tous les services publics. La CGSP Cheminots et l’ACOD Spoor entendent participer à cette action et couvriront l’ensemble de leurs affiliés. La grève nationale sur le rail débutera le 09 mars à 22h00 pour se terminer 24 heures plus tard.
La Stib et la SNCB fortement perturbées
A 6h00, seule la ligne de métro 1 (prolongée de Gare de l’Ouest à Erasme), les trams 3, 4, 7, 8, 9, 51, 92 et les bus 36, 46 (entre Moortebeek et Anneessens), 50, 53, 59, 71, 87 (prolongée de Simonis à Etangs Noirs) et 95 circulent. Toutes les autres lignes de la Stib ne sont pas exploitées. A la SNCB, un service alternatif a été mis en place. Un train IC sur deux et un train S et L sur trois roulent.
La plupart des trains P (en heures de pointe le matin et le soir) ne circulent pas. Peu de trains circulent dans les provinces de Namur, de Luxembourg, dans une partie du Brabant wallon (la gare d’Ottignies, entre autres, n’est pas desservie) et entre Liège et Huy, précise la SNCB.
De très nombreuses lignes des TEC sont également affectées en Wallonie.
Circulation fluide malgré les perturbations dans les transports
Aucun embarras de circulation particulier n’est à signaler, malgré le mouvement de grève qui perturbe fortement les transports en commun, rapportent le centre Perex et le centre flamand du trafic.
L’impact des mouvements de grève sur le trafic automobile est en nette diminution depuis quelques années déjà, relève le centre flamand du trafic. L’heure de pointe de ce vendredi a même été l’une des plus fluides de la semaine.
Les écoles restent ouvertes, incertitude quant au personnel
Malgré la grève, les écoles resteront normalement fonctionnelles et accueilleront les élèves. Aucune certitude encore ne peut être faite quant à la présence entière du personnel enseignant. Joseph Thonon, président de la CGSP-enseignement, affirme qu’il n’y aura pas de mouvement massif dans les écoles : « Il y aura sans doute une grosse perturbation au niveau des trains et des bus et donc la fréquentation des écoles sera automatiquement impactée par la grève des transports ». Les garderies seront normalement ouvertes mais cela variera d’une école à une autre. Les cours seront, quant à eux, normalement maintenus. Jusqu’au dernier jour, les enseignants ont le droit de décider de participer à la grève ou non.
Pas de perturbation à Brussels Airport
Comme prévu, Brussels Airport n’est pas affecté par les actions de grève organisées dans l’ensemble des secteurs de la fonction publique, confirme un porte-parole vendredi.
Brussels Airport conseille toutefois aux voyageurs se rendant à l’aéroport en transports en commun de vérifier attentivement les horaires des trains et des bus.
La circulation des Thalys fortement perturbée
La circulation des trains restera « fortement perturbée » jeudi en France en raison de la grève contre la réforme des retraites. Un TGV Inoui et un Ouigo sur trois devraient notamment circuler, ainsi que deux TER sur cinq en moyenne, selon les régions. Le trafic restera également chahuté vendredi. La circulation des Thalys sera affectée tant jeudi que vendredi, journée de grève dans le secteur public en Belgique.
Sur son site internet, la compagnie de trains à grande vitesse reliant Paris, Bruxelles, Amsterdam et Cologne annonce de nombreuses suppressions de trains en raison des actions de jeudi et vendredi. Thalys prévoit même des perturbations jusqu’à dimanche inclus. L’impact est moins important chez Eurostar, où quatre trains environ sont supprimés jeudi entre Bruxelles et Londres.
Des perturbations dans les prisons
Outre le rail et les transports en commun, la grève dans le secteur public du vendredi 10 mars prochain impactera également les prisons, a indiqué mardi Kathleen Van De Vijver, porte-parole de l’administration pénitentiaire. Cette grève s’inscrit dans le cadre d’une protestation syndicale plus large visant à dénoncer le sous-financement et un manque de personnel dans plusieurs secteurs.
L’impact exact de la grève est difficile à estimer car aucune enquête n’a encore été réalisée pour déterminer combien de travailleurs et travailleuses sont volontaires, selon la porte-parole. « Mais les perturbations seront conséquentes« , prévoit-elle. Mme Van De Vijver rapporte également que le système pénitentiaire sera perturbé le 8 mars prochain, à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. « Il s’agit de deux actions qui ne sont pas spécifiquement destinées aux prisons, mais qui s’y feront sentir », précise la porte-parole. Les actions prévues le 10 mars auront notamment pour objectif de dénoncer la réforme des pensions, pour laquelle un nouvel accord est en cours d’élaboration au sein du gouvernement. L’accord comprend une proposition visant à réformer la péréquation des pensions des fonctionnaires (une revalorisation calquée sur les revenus des agents actifs, NDLR), en la plafonnant à 0,5% par an.