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Quelque 2.500 travailleurs du commerce se mobilisent contre le « dumping social »

Quelque 2.500 travailleurs du secteur du commerce se sont rassemblés lundi devant le SPF Emploi à Bruxelles pour exiger la « fin du dumping social » dans le commerce, un peu plus d’un mois après l’annonce de la direction de Delhaize de franchiser ses 128 magasins intégrés. « Stop au dumping social dans le commerce », ont scandé les organisations syndicales (SETCa, CNE, ACV Puls, CGSLB) à coups de sifflets et d’applaudissements par les militants. Les syndicats voient dans les exemples de Mestdagh et Delhaize un « basculement sociétal » au sein duquel « le profit dicte la loi ».

Le banc syndical dénonce le trop grand nombre de commissions paritaires et les différences de conditions de travail entre chacune d’elles. Le passage sous franchise de Mestdagh et Delhaize implique un glissement vers une commission paritaire moins favorable (CP 201 et 202.01, NDLR), « pratiquant de moins bonnes conditions de travail et de rémunération ». La représentation syndicale, qui plus est, est rarement présente au sein de telles commissions paritaires, déplorent encore les syndicats. 

Ces derniers craignent par ailleurs que, comme l’a pronostiqué le CEO de Comeos, Dominique Michel, le modèle de franchise ne fasse tache d’huile dans tout le secteur du commerce belge. « Accepter la mise sous franchise des groupes Mestdagh et Delhaize, c’est accepter que pareille situation puisse se mettre en place partout ailleurs. Non à l’ubérisation du secteur » ont déploré les syndicats.

Des travailleurs de Delhaize, Makro, Action, Brico ou encore Ikea ont défilé sur le podium pour partager leurs craintes quant à leurs avenirs professionnels. « La réalité de la franchise aujourd’hui, c’est un marché tendu avec toujours plus de concurrence et de flexibilité. La réalité de la franchise aujourd’hui, ce sont des contrats précaires, des étudiants, des flexi-jobs. Delhaize, du bon côté de la vraie vie, qu’ils disent; le bon côté de la vraie vie, c’est 355 millions d’euros versés aux actionnaires ces trois dernières années », a notamment ironisé une travailleuse de l’enseigne au lion. 

Les syndicats remettront lundi soir aux employeurs leur cahier de revendications, dans le cadre des négociations sectorielles qui débuteront cette semaine. Ceux-ci souhaitent mettre au centre de la table la question des différences entre les commissions paritaires.

Le front commun réclame une simplification et une harmonisation des commissions paritaires. « Nous désirons que les conditions de travail inscrites dans les différentes commissions paritaires soient si proches l’une de l’autre qu’il ne puisse plus y avoir de dumping social entre celles-ci », a expliqué la présidente du SETCa, Myriam Delmée.

Le front commun syndical rencontrera mardi les représentants des plus petites commissions paritaires (UCM, Comeos et Unizo) afin d’évoquer les « conditions moins favorables » touchant les travailleurs tributaires de celles-ci.

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