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Trois raisons qui expliquent les perturbations du trafic aérien cet été

Perturbation du trafic aérien pendant les vacances scolaires: des annulations et des retards de vols sont à prévoir. Différentes raisons expliquent cette situation: un manque de personnel dans les aéroports, des menaces de grèves et un espace aérien surchargé.

Selon les données recueillies sur le site FlightAware, 155 vols ont été programmés depuis le 1ᵉʳ juin par les compagnies aériennes de Brussels Airlines et Ryanair. 5,2% d’entre eux ont été annulés. En 2019, à la même période, seul neuf vols sur 322 avaient été annulés, soit, 2,8%. En ce qui concerne les retards, ils sont à la baisse cette année, 24,5% contre 41,7% en 2022 et 30,7% en 2019.

Le trafic aérien s’annonce néanmoins perturbé pour la suite des vacances d’été. Pour trois raisons.

1. Des grèves à répétition

Le gestionnaire du trafic aérien, Eurocontrol, indique d’éventuels mouvements de grève cet été. Une organisation syndicale menace de se mettre en grève pendant six mois. Des discussions sont en cours et, pour l’instant, aucune date d’arrêt de travail n’a été annoncée.

Chez Ryanair, par contre, les pilotes menacent de rester au sol le 15 et 16 juillet. Ce week-end-là, pas moins de 250 vols sont prévus à l’aéroport de Charleroi. Plus de 40.000 voyageurs risquent d’être impactés.

Cette grève survient suite à la décision de réduction des congés des pilotes au sein de Ryanair. Ils passeraient de quatre à trois jours de congé après cinq jours de travail. Le syndicat des pilotes basés en Belgique refuse ce changement, et demande, en plus, la restauration des salaires d’avant-crise. En 2019, suite à la crise du Covid-19, le salaire des pilotes avaient été diminué de 20%. Une diminution qui reste d’actualité alors que les réservations de vols ont considérablement augmenté.

2. Pénurie du personnel aérien

À la suite de la pandémie de Covid-19 et en réponse à la baisse du nombre de vols, beaucoup de personnel et de contrôleurs aériens ont été contraints de quitter leur emploi. Mais en 2022, lorsque la demande côté voyageurs est repartie à la hausse, le manque de personnel s’est fait ressentir. Les compagnies aériennes n’avaient alors pas eu le temps de recruter assez de personnel. Depuis, des campagnes de recrutements sont lancées, mais par rapport à la demande, le personnel reste limité. À l’aéroport de Zaventem, environ 500 postes sont encore vacants.

3. Espace aérien limité et surcharge du trafic

Carton plein pour les compagnies aériennes, les réservations pour les vols pendant les périodes estivales n’ont fait qu’augmenter. Le réseau a enregistré son plus grand nombre de vols le vendredi 30 juin 2023, avec un total de 34 042, bien que cela reste inférieur de 8,5 % au record de la journée la plus occupée de tous les temps, qui remonte au 28 juin 2019. Cette année, Eurocontrol prévoit 9,3 millions de vols. Une augmentation de 49% par rapport à l’année précédente. Selon le gestionnaire du trafic aérien, le niveau de vols de 2019 sera à nouveau atteint en 2025.

Or, depuis la guerre en Ukraine, l’espace aérien est considérablement limité. Les routes en Europe de l’Est ne sont plus accessibles, il n’est désormais plus autorisé de survoler la Russie et l’Ukraine. L’espace aérien est par conséquent réduit d’un cinquième.

Avec une demande croissante et un espace aérien limité, il n’est pas étonnant de recenser sept centres de contrôle soumis à une forte surcharge. L’Eurocontrol annonce qu’une limite de capacité de secteur sera déclarée en cas de surcharge élevée pour ne pas accabler les contrôleurs aériens.

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