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«Les grèves sont-elles le bon moyen de créer des emplois?», s’interroge Agoria
Selon l’organisation patronale sectorielle belge Agoria, les actions des travailleurs et de syndicats mettent les entreprises dans une situation parfois compliquée. Elle s’interroge: «Sont-elles le bon moyen de créer des emplois?»
Les grèves qui s’annoncent lors de la manifestation nationale de jeudi puis lors d’autres actions sur le rail ou durant une journée de grève nationale « sont-elles le bon moyen de créer des emplois? », s’interroge, mercredi, Agoria. Ces actions mettent en effet les entreprises dans une situation difficile et mettent dès lors en péril les emplois, estime la fédération technologique.
L’année dernière, 11.549 entreprises belges ont fait faillite et plus de 27.000 jobs ont ainsi été perdus, rappelle Agoria. Le secteur technologique a, à lui seul, perdu 9.000 emplois en 2024, et 3.000 supplémentaires risquent d’être supprimés cette année. « Ce sont des chiffres que nous n’avons pas vus depuis 10 à 15 ans« , alerte la fédération. Les pertes d’emplois actuelles suscitent naturellement beaucoup d’émotions, reconnait-elle, et les représentants des travailleurs se tournent vers l’action pour réveiller leur base.
« En témoigne l’initiative de mener une action chaque 13 du mois, alors même que l’accord de gouvernement ne contenait encore aucune mesure concrète et définitive. Et aujourd’hui encore, c’est le cas. Dans d’autres secteurs, la pression monte encore d’un cran avec pas moins de neuf jours consécutifs de grève, tandis qu’une grève nationale générale semble également se profiler à l’horizon », regrette Bart Steukers, le CEO d’Agoria.
L’organisation sectorielle invite les partenaires sociaux à se concerter, comme cela est prévu dans l’accord de gouvernement fédéral, pour voir comment réformer l’indexation automatique des salaires et la loi sur les normes salariales. « C’est l’occasion (…) de tracer une voie qui permettra à nos entreprises de rester compétitives et à nos travailleurs d’avoir des perspectives en termes de pouvoir d’achat », estime-t-elle. « Oui, ces discussions seront difficiles. Oui, nous aurons des conflits. Mais nous devons nous y atteler dès maintenant. Je veux faire appel au sens des responsabilités de chacun et demander aux syndicats de s’asseoir avec les employeurs et de trouver des solutions constructives. L’avenir de notre économie et la sécurité d’emploi de centaines de milliers de travailleurs et de leurs familles dépendent des progrès que nous pourrons réaliser ensemble au cours des prochains mois », conclut Bart Steukers, qui espère « moins de manifestations et plus de dialogues ».