Thierry Bodson, président de la FGTB. © belga

La FGTB tord le cou à « certaines idées préconçues » sur le chômage

Limiter les allocations dans le temps, accentuer leur dégressivité, renforcer les contrôles et les sanctions. Tout cela permettrait de réduire le chômage, surtout au sud du pays, selon un bashing anti-Wallons très en vogue, dénonce lundi la FGTB dans les pages du journal Le Soir.

Le syndicat socialiste FGTB conteste ces propositions, études à l’appui, a renchéri le secrétaire général de l’Interrégionale wallonne (IRW), Jean-François Tamellini, au micro de la RTBF.

La FGTB tient d’abord à réfuter l’idée selon laquelle la limitation des allocations de chômage favoriserait l’insertion. « Cette limitation existe déjà pour les bénéficiaires d’allocations d’insertion depuis 2012 », rappelle-t-elle, et « cela ne produit pas d’impact positif » sur public déjà fragilisé, basant son propos sur des études menées par l’UCLouvain, le Forem et l’Onem.

 Mais une autre option est régulièrement évoquée dans les débats parlementaires: la dégressivité des allocations. Le syndicat socialiste puise dans les travaux de l’Onem pour répondre sur ce point. « Le parastatal a étudié l’impact de dix années de dégressivité (2010-2020) sur la transition vers l’emploi. Conclusion : il n’y a aucune corrélation entre la diminution des allocations et le retour à l’emploi. Par contre, souligne l’étude, la stagnation de la croissance affaiblit le retour au travail des demandeurs d’emploi et la reprise économique améliore celui-ci », relève-t-il.

La sévérité est de mise, selon la FGTB

   Le syndicat socialiste pointe encore le système belge accusé d’être trop généreux ou trop laxiste par certains. « Entre 2017 et 2019, le Forem a sanctionné 17.013 personnes, accaparant à lui seul 85,6% des sanctions du pays, tandis que le VDAB (flamand, ndlr) a « puni » 2.112 chômeurs (10,6%) et Actiris (à Bruxelles), 753 (3,8%) ». Même topo pour les exclusions définitives du chômage : le Forem a eu la main bien plus lourde que ses équivalents flamand et bruxellois. La sévérité est donc de mise, selon la FGTB.

   « Ce bashing anti-Wallons incessant, y compris de la part de partis francophones, est aberrant », a conclu M.  Tamellini.

   Et il n’est pas fondé », a renchéri le secrétaire général de l’Interrégionale wallonne de la FGTB lors de l’émission Matin Première de la RTBF, dont il était l’invité lundi.

   « Augmenter le taux d’emploi en Wallonie, (…) on y travaille tous les jours », a-t-il assuré.

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