Grève nationale
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Grève nationale: les manifestants ont déposé un cercueil devant le siège de la N-VA

La grève nationale de ce mardi paralyse partiellement le pays. Ces actions se multiplieront à l’avenir si l’Arizona n’est pas prête à «écouter et s’adapter», selon la présidente de la CSC. De son côté, la CGSP appelle à une grève générale dans le secteur public le 20 mai.

« Maintenant que les projets du gouvernement se concrétisent en projets de loi, on voit de plus en plus clairement ce qu’ils signifient pour les citoyens », a déclaré, mardi, Ann Vermorgen, la présidente du syndicat chrétien (CSC), à l’occasion d’une nouvelle journée d’actions en front commun syndical. Interrogée sur la VRT radio, la dirigeante syndicale juge important d' »accentuer la pression » contre les projets du gouvernement fédéral, car les « efforts sont déséquilibrés et injustement répartis ».

La présidente de la CSC évoque de « premières fissures » dans le mécanisme d’indexation automatique, qui retarderont l’indexation des pensions, des allocations et des salaires des fonctionnaires. Elle s’en réfère aussi aux négociations gouvernementales sur la taxation des plus-values qui, selon elle, est en train d’être « érodée ». « Plus on en discute, plus elle s’érode et devient un impôt sur les moins-values », a déclaré Mme Vermorgen.

Sans une oreille attentive, il y aura d’autres actions

La syndicaliste dit ne pas bien comprendre « pourquoi les partis centristes plus à gauche laissent les choses aller » au sein du gouvernement. Elle assure que les syndicats veulent dialoguer, mais constate qu’aucune véritable concertation n’a encore eu lieu avec le gouvernement. Le Premier ministre, Bart De Wever, « a proposé un programme de travail aux partenaires sociaux, mais nous n’en avons plus entendu parler ». Si le gouvernement était disposé à « écouter et à s’adapter« , d’autres actions syndicales ne seraient pas nécessaires, selon elle.

Interrogé sur Bel RTL, le président de Vooruit, Conner Rousseau, a répété sa ligne de défense. Le but des réformes est de consolider l’État providence, notamment de garantir les pensions des générations futures, tout en préservant l’indexation, résume-t-il. Aux syndicats, il affirme que « nous menons tous une lutte sociale, mais de manière différente: certains le font dans les usines, dans la rue, mais pour des politiciens qui veulent prendre leurs responsabilités et protéger les gens, cela se fait au sein du gouvernement ». Il dit comprendre les revendications syndicales, mais assume que des responsables politiques « ne doivent pas dire que des choses populaires« .

Appel à une nouvelle grève générale fin mai

La CGSP, elle, appelle à une grève générale dans le secteur public le 20 mai. « Nous voulons ainsi nous opposer aux conséquences désastreuses de la politique de l’Arizona pour les services publics », justifie la CGSP-ACOD dans un communiqué. Le syndicat dénonce des économies visant des services publics souffrant depuis des années déjà d’un « manque d’investissements ».

Un cercueil devant le siège de la N-VA

Une délégation syndicale a symboliquement déposé un cercueil devant le siège de la N-VA, situé rue Royale à Bruxelles, sous haute protection policière. La délégation a ensuite tenu une minute de silence. Aucun membre du parti n’est descendu à la rencontre de la délégation, selon les syndicats.

Le reste du cortège n’a pas pu approcher du siège du parti du Premier ministre, barricadé par les forces de l’ordre au niveau de la place du Congrès. Les manifestants se sont donc arrêtés devant la Colonne avant de poursuivre leur chemin vers le Mont des Arts au retour de la délégation.

Le point sur les perturbations

Bpost suit, mais surtout en Wallonie

Environ un tiers des facteurs wallons étaient en grève, ce mardi matin, a indiqué bpost. En Flandre et à Bruxelles, l’impact de la journée d’action nationale est beaucoup plus limité. Au total, 97% des facteurs flamands ont pris leur service mardi matin. Ce chiffre était de 84% à Bruxelles et de 66% en Wallonie. « L’impact est quasiment nul à Bruxelles et en Flandre », a commenté Mathieu Goedefroy, porte-parole de bpost. « En Wallonie, certains ici et là devront probablement attendre un jour de plus pour recevoir leur colis. »

Des trains supprimés entre Bruxelles et Paris

Un train Eurostar entre Bruxelles et Paris sur six ne circulera pas, ce mardi, a indiqué l’entreprise ferroviaire. Au total, dix trains ont été supprimés: cinq de Bruxelles vers Paris et cinq dans le sens inverse. Les passagers concernés ont été informés et peuvent échanger gratuitement leurs billets ou recevoir un remboursement complet.

Aucune perturbation n’est attendue sur les autres lignes, vers Londres, l’Allemagne ou les Pays-Bas.

Le port d’Anvers complètement bloqué

Le trafic maritime est à l’arrêt sur l’Escaut occidental, a indiqué le port d’Anvers-Bruges. Environ 40 bateaux attendent actuellement pour pouvoir entrer ou sortir du port. Les perturbations s’étendront probablement jusqu’à demain, mercredi, et l’arriéré devrait être résorbé d’ici jeudi.

Le port d’Anvers est également inaccessible à la navigation intérieure. Lors d’une journée normale, au moins une centaine de bateaux empruntent la zone portuaire d’Anvers dans leur itinéraire de navigation intérieure.

À Zeebrugge, le trafic maritime se déroule normalement.

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