Ryanair
© Getty

Grève chez Ryanair: les passagers lésés ont droit à des indemnités

Alors que le mouvement de grève des pilotes belges de Ryanair vient d’être confirmé pour les 15 et 16 juillet, Testachats rappelle que les passagers lésés ont droit à des indemnités.

Alors qu’un mouvement de grève des pilotes belges de Ryanair vient d’être confirmé pour les 15 et 16 juillet, l’organisation de défense des consommateurs Testachats rappelle que la compagnie est tenue de proposer un vol alternatif sans frais aux passagers. Si ce dernier ne leur convient pas, ils sont alors en droit d’exiger le remboursement de leurs billets.

S’agissant d’une grève interne à la compagnie aérienne (et pas d’une grève des contrôleurs aériens ou des bagagistes), la compagnie irlandaise à bas coûts ne peut invoquer le cas de force majeure, souligne Testachats.

Étant donné que les vols seront vraisemblablement annulés moins de deux semaines avant le départ des passagers, une indemnité complémentaire leur est due. Elle va de 250 à 600 euros en fonction de la distance devant être parcourue par le vol et peut être réclamée directement via le site de Ryanair.

 La secrétaire d’État en charge du Budget et de la Protection des consommateurs, Alexia Bertrand, rappelle pour sa part que les voyageurs arrivant à leur destination finale avec un retard de plus de trois heures ont également droit à une indemnisation. Si l’heure de départ du vol est retardée d’au moins cinq heures, le voyageur a droit à un autre vol ou à un remboursement ainsi qu’à une indemnisation.

« Nous savons qu’il n’est pas toujours aisé de trouver l’endroit où demander l’indemnité complémentaire, et que les délais pour l’obtenir sont parfois longs, mais il est important de connaître ses droits et d’insister pour obtenir ce qui vous est dû », insiste Julie Frère, porte-parole de Testachats.

L’organisation de consommateurs met par ailleurs à disposition des passagers sa ligne téléphonique 0800 29 510 (du lundi au vendredi de 9 à 18h).

Salaire des pilotes

Le conflit tourne notamment autour des salaires des pilotes, dont ces derniers demandent la restauration après les coupes de 20% effectuées au début de la pandémie de coronavirus pour aider l’entreprise à traverser la crise. Le respect des temps de repos des pilotes est également dans le viseur des syndicats et de la Belgian Cockpit Association (Beca), l’association professionnelle des pilotes de ligne de Belgique.
Depuis que Ryanair a reconnu par convention collective de travail l’application du droit du travail belge en janvier 2019, les différends entre ses pilotes basés en Belgique et la direction de la compagnie n’ont fait que s’accumuler, expliquent la Belgian Cockpit Association (Beca) et les syndicats chrétiens francophone CNE et flamand ACV.

« En réalité, il n’y a rien à négocier, la loi doit simplement être respectée », souligne Didier Lebbe, secrétaire permanent CNE. « Je me demande pourquoi, dans un État de droit, on laisse une multinationale comme Ryanair bafouer les lois. Il ne s’agit même pas de négocier de nouveaux avantages. »
Les syndicats avaient demandé à la compagnie irlandaise à bas coûts de s’engager par écrit, ce qu’elle a refusé.

Selon la CNE, de fortes perturbations sont à prévoir et une « grosse majorité des pilotes » belges de Ryanair participera à l’action. Par la suite, ils se réservent le droit de continuer leurs actions jusqu’à l’échéance de la CCT Covid encore en cours, c’est-à-dire jusqu’en octobre 2024, mettent en garde les organisations.

« Le syndicat des pilotes belges a été invité à des négociations, comme celles qui ont récemment débouché sur des accords salariaux avec les syndicats de pilotes italiens, espagnols et français. Les pilotes devraient négocier, pas faire grève », a réagi Ryanair, la compagnie aérienne irlandaise ne s’attendant pas à des « perturbations significatives de ses vols vers et depuis la Belgique« .
« Si les pilotes belges choisissent de faire grève, ils sont libres de le faire mais cela ne causera pas de perturbations significatives car plus de la moitié des vols belges de Ryanair sont opérés avec un avion basé en dehors de la Belgique », insiste la compagnie à bas coûts.

Contenu partenaire